The Regent


Je suis désolée, j’ai eu une journée qui a bien commencé, mais qui s’est avérée beaucoup moins joyeuse que prévenue (c’est un euphémisme) et très chargée. Du coup comme on parle beaucoup de Harry ces derniers temps, je vous ressors la biographie complètement massacrée à ma sauce  légèrement résumée d’un de ses prédécesseurs. Vous allez voir, il y a une certaine logique. En préparant le top 10 de Lizzie et Philou (si, si, je fais des recherches, c’est très scientifique tout ça), je suis tombée sur une info que j’ai trouvé sympa mais que je n’ai pas réussi à caser. Quand Elizabeth est devenue reine, elle a du désigner un ou une régent(e) au cas où elle mourrait avant la majorité de son héritier (je ne dis pas ça pour déplaire à ce pauvre Charles qui à 60 ans passé est largement majeur et attend toujours). En principe, le régent doit être celui qui était premier dans l’ordre de succession avant la naissance du bambin royal, bref, tonton ou tata. En l’occurrence, c’était Margaret. Si William devenait roi demain (vraiment, je n’ai rien contre Charles, c’est juste pour expliquer), Kate même reine consort pourrait rentrer chez ses parents, ce serait Harry le régent putatif (ce n’est pas un gros mot. Je précise, parce que quand on parle de Harry, on ne sait jamais). Et bien Elizabeth, en vraie petite rebelle a choisi Philou, envoyant balader le protocole et des siècles de tradition. C’est mignon, non? Toute cette introduction à n’en plus finir pour dire qu’un Prince Regent, il y en a un très connu dans l’histoire d’Angleterre, et il était comique!

The Regent
(The Regent dans Blackadder III….et oui, c’est Hugh Laurie, désolée pour les fans de Dr House!)

Le futur George IV a été prince Regent de 1811 à 1820 (période connue de façon tout à fait originale sous le nom de Regency) non pas en attendant la majorité de qui que ce soit, mais parce que son père George III souffrait de démence. C’est gênant pour un roi de perdre la tête (non, je ne ferais pas de blague nulle, j’ai promis de ne pas m’attaquer à l’histoire de France, par manque de temps). Les avis sont partagés, certains voient en George un patron des arts, un gentleman élégant et primesautier qui a fait beaucoup pour le développement de diverses industries (les tripots, les maisons closes…) d’autres pensent que c’était un débauché hystérique, paresseux et irresponsable.
George commence fort en épousant en cachette une catholique, deux fois divorcée et même pas noble, Maria Fitzherbert en 1785 (un peu comme si William avait épousé une grande prêtresse druidique, boutonneuse et à l’haleine fétide en secret..). Pas de chance, le mariage est illégal. C’est ballot. Comme ça fait désordre, George se décide, par pure bonté d’âme à se débarrasser de Maria (qu’il trompe avec tout ce qui bouge) en 1787. Vraiment, c’est pour faire plaisir. Mais bon, si le parlement veut le remercier pour son dévouement admirable, il a deux ou trois petites dettes qui traînent. Ce n’est pas qu’il mène une vie de débauche onéreuse, mais vous savez ce que c’est, ma bonne dame, de nos jours avec £10 000, on n’a plus rien. D’ailleurs, sa petite masure, Carlton House tombe en ruine, il faudrait aussi la retaper. Bref, le parlement lui verse les modestes sommes de £161 000 et £60 000 soit en monnaie actuelle presque £25 000 000. Voila. Il savait vivre quand même, George. 25 millions de dettes à lui tout seul, comme ça, à 25 ans…quand on pense qu’on nous ennuie avec les prêts étudiants!

George continue à profiter de la vie tenir son rang. Il a des tripotées de maîtresses (des actrices, les épouses de ses copains, n’importe qui passant à proximité, franchement ce n’est pas un prince sectaire), les scandales se multiplient. En 1795, en grand sportif il bat son précédent record de dettes et atteint la somme vertigineuse de 65 millions de nos livres actuelles. Le parlement paie encore mais l’oblige à épouser une princesse protestante de bonne famille, Caroline de Brunswick. Il ne change pas d’hygiène de vie pour autant. Ça tombe bien, probablement par soucis d’intégration et pour s’adapter aux coutumes locales, Caroline fait pareil et enchaîne les scandales à coup d’amants et de dettes de jeux…elle finit même par faire ses valises et repartir. Franchement, pourquoi les tabloids nous ont ennuyé avec Charles et Diana, c’était de la rigolade!

Pendant la régence, George se charge des affaires publiques principalement en n’y mettant pas son nez et en laissant le parlement se débrouiller tout seul. Il faut avoir des priorités dans la vie, il est déjà occupé à faire la fête, il ne peut pas être partout. Pour Napoléon, les impôts et toutes ces sortes de choses ennuyeuses, voyez avec le premier ministre, on en va pas le payer à rien faire celui là, il faut bien qu’il serve à quelque chose. George continuera à appliquer cette méthode de gouvernement remarquable une fois roi. Caroline essaie aussi de revenir faire sa reine, mais il ne veut rien savoir et l’envoie promener.

Il meurt en 1830 obèse, alcoolique avec la goutte, couvert de maîtresses, de dettes et d’ulcères et probablement avec des pellicules et le cheveux gras, mais heureux et en ayant donner son nom à un style d’ameublement, une mode vestimentaire bizarre (c’est moi, ou ça fait chemise de nuit?) et une bonne centaine de pubs….je ne sais pas vous, mais je trouve que Harry serait tout à fait compétent pour reprendre le job!