10 curiosités de Colmar à découvrir

Publié le 01 août 2017 par Mon Grand-Est
Tweet

La capitale des Vins d’Alsace est une des destinations touristiques des plus populaires dans le Nord-Est de la France. Les visiteurs sont charmés par les admirables demeures Renaissance à pans de bois, le cadre romantique de la Petite-Venise et le riche patrimoine architectural et historique de la ville. Cet article s’inscrit dans le cadre du rendez-vous interblogueurs #EnFranceAussi initié par Sylvie du blog Le coin des Voyageurs, et dont le thème du mois choisi par Plume du blog Expériences en Famille est “Curiosités”. Pour coller au thème, j‘ai décidé de vous révéler 10 curiosités de Colmar qui m’ont surpris lors de mes derniers passages dans la Cité de Bartholdi.  


Les 10 curiosités de Colmar à dénicher…

Allez, je vous emmène en balade dans le Vieux-Colmar à la découverte de petites anecdotes historiques. Il y en a des dizaines mais j’ai limité mon choix à 10 curiosités. Point de départ : le musée Unterlinden. Bonne découverte sur le chemin des curiosités de Colmar !

Itinéraires

Pour En voiture A pied A vélo   afficher les options Cacher les options Eviter les péages
Eviter les autoroutes

Depuis

Vers

Recherche d'itinéraire ...... Annuler l'itinéraire
Imprimer l'itinéraire

1. Le cloître du musée Unterlinden

Cloître de l’ancien couvent Unterlinden © French Moments

Les cloîtres sont généralement cachés et vous ne les apercevrez pas à moins d’entrer dans un sanctuaire. Le cloître de Colmar ne fait pas exception. Pour l’admirer, vous devrez payer votre entrée au musée Unterlinden. Mais, entre nous, c’est là une excellente excuse pour admirer les collections du musée dont le fameux retable d’Issenheim.

Curiosités de Colmar : le cloître Unterlinden © French Moments

Le cloître d’Unterlinden est un endroit qui me fascine. Construit après l’église, entre 1280 et 1289, il est composé de quatre galeries charpentées entourant un jardin intérieur. Celles-ci furent surmontées d’un étage au 18e siècle pour y aménager davantage de cellules. Le cloître forme un carré presque parfait dans lequel les visiteurs d’aujourd’hui vont-et-viennent d’une partie du musée à une autre. Déjà au Moyen-Âge, le cloître était un carrefour remplissant une fonction de communication. Il donnait accès à l’église et aux différents corps de bâtiment du couvent. Le cloître était bien sûr un lieu de méditation, de prière et de procession.


2. Des centaines de têtes sur la Maison des Têtes

Curiosités de Colmar : la maison des Têtes © French Moments

Voici une curiosité de Colmar qui ne passe pas inaperçue ! Ce monument historique situé au 19 rue des Têtes fut édifié en 1609 pour Anton Burger. Ce marchand influent, également stettmeister de Colmar (comprenez maire) de 1626 à 1628, s’est fait construire une belle demeure de style Renaissance.

Détail de l’oriel de la Maison des Têtes © French Moments

C’est la façade à pignon de la maison qui est la plus curieuse : elle est ornée de 106 petites têtes humaines qui vous font la grimace. Vous les trouverez placées sur le magnifique oriel et les meneaux des fenêtres. Quant au sommet du pignon, il est surmonté d’un petit tonnelier en étain ajouté ici par … le sculpteur Auguste Bartholdi lui-même ! Petit clin d’œil à l’ancienne fonction de la maison : la bourse aux vins.

Détail du pignon de la Maison des Têtes de Colmar © French Moments

Si l’accès à la cour est ouvert, introduisez-vous pour découvrir un havre de paix à l’écart des bruits de rue.


3. Laissez-moi vous présenter Monsieur Zum Kragen

Curiosités de Colmar : le barbu de la maison Zum Kragen © French Moments

Adossée à la célèbre maison Pfister, la maison zum Kragen (9 rue des marchands) date de la fin du 16e siècle. Construite en pans de bois, elle comporte un petit détail assez intéressant : un poteau d’angle habité par une statue de bois polychrome. Elle représente un drapier en tenue d’époque s’appuyant sur une aune. Le bonhomme barbu n’a pas toujours habité la rue des marchands : il provient en fait d’une maison de la rue Berthe Molly.

Le barbu de la maison Zum Kragen à Colmar © French Moments

De plus, ne vous fiez pas à l’inscription au-dessus de la porte : « Zum Kragen 1419 ». Car la maison que vous avez devant vous ne date pas de 1419. « En 1584, la maison était vide, sans doute par suite d’abandon et le 27 mai 1586, elle finit par s’écrouler… ». Elle fut reconstruite quelques années plus tard par Claude Sattmann, le même propriétaire que la maison voisine, dite ‘Pfister’.

Au passage, « kragen » en allemand signifie « col », il s’agit donc de la maison au Collet !


4. De Colmar à Belfort, Paris, Lyon, Clermont-Ferrand et New-York !

Curiosités de Colmar : l’entrée du musée Bartholdi © French Moments

Entrez au 30 rue des Marchands pour découvrir LA maison qui a vu naître un des sculpteurs les plus renommés de France : Auguste Bartholdi. D’ailleurs, si vous ne le connaissez pas, ses œuvres vous parleront sûrement : le lion de Belfort (sous la citadelle à Belfort ou au centre de la place Denfert-Rochereau à Paris), la fontaine Bartholdi sur la place des Terreaux à Lyon, le monument à Vercingétorix à Clermont-Ferrand, et… la cerise sur le gâteau : la célébrissime Statue de la Liberté à New York.

Au centre de la cour intérieur se dresse le monument en bronze de la Justice, Travail et Patrie soutenant le monde (1902).

La cour intérieure du musée Bartholdi © French Moments

La maison abrite un musée dédié au sculpteur, comprenant sur trois niveaux des collections de sculptures, peintures, dessins et photographies.


5. C’est la plus vieille maison de Colmar !

La maison Adolph sur la place de la Cathédrale © French Moments

On a souvent présenté cette maison comme étant la plus vieille de la ville. Située au 16 place de la cathédrale – en face de la Collégiale Saint-Martin – la maison Adolph daterait de la seconde moitié du 14e siècle (peut-être vers 1350). De nombreuses altérations ont été apportées à la demeure au cours des 16e, 17e et 19e siècles. Vers la fin du 19e siècle, certaines fenêtres ont été dégagées par un certain Adolph, propriétaire des lieux. Celui-ci lui a donné son nom actuel.

Curiosités de Colmar : la maison Adolph © French Moments

  • Les fenêtres du premier étage alignent quatre baies en arc brisé.
  • Celles du deuxième étage sont plutôt curieuses : une grande baie gothique se situe entre les baies carrées
  • Le troisième étage à pans de bois et le pignon datent du 16e siècle.

6. Le clocher provisoire de la collégiale Saint Martin

Curiosités de Colmar : le clocher de la Collégiale vue de la rue des marchands © French Moments

La silhouette de la « cathédrale » de Colmar se reconnait à son clocher emblématique.

L’unique tour de la collégiale de Colmar est d’une hauteur de 71 mètres. Cette tour sud massive devait être accompagnée d’une tour nord qui ne fut jamais édifiée.

Curiosités de Colmar : le clocher de la Collégiale © French Moments

Un incendie détruisit les combles de l’église et la flèche de la tour sud le 23 mai 1572. Le couronnement du clocher fut remplacé par un lanternon à bulbe, une sorte de clocheton à chapeau ! Ce n’était que provisoire, en attendant de trouver le financement pour la reconstruction de la flèche… mais force est de constater que, cinq siècles plus tard, le provisoire dure toujours !

Curiosités de Colmar : détail du sommet du clocher de la Collégiale © French Moments

Si vous avez une paire de jumelles (ou un bon zoom sur votre appareil photo), admirez les détails de la structure, notamment la jolie girouette qui surplombe le tout, figurant le soleil et la lune.


7. Le Koïfhus : le siège d’une puissante fédération au Moyen Âge

Curiosités de Colmar : l’Ancienne Douane à Noël © French Moments

Vrai, à le voir pour la première fois, on ne soupçonne pas que le massif Koïfhus était l’épicentre historique d’une fédération puissante de villes alsaciennes prospères : la Décapole. Construit en 1480, le Koïfhus (ou Ancienne Douane) était le siège administratif et économique de Colmar. Mais bien plus encore, il était pendant le Moyen Âge le siège du Conseil de la Décapole. Cette alliance entre dix villes alsaciennes a été conclue en 1354 avec Colmar, Haguenau, Kaysersberg, Landau (à partir de 1521), Mulhouse (jusqu’en 1515), Munster, Obernai, Rosheim, Sélestat, Seltz (entre 1358 et 1418), Turckheim, et Wissembourg. L’alliance fut désintégrée en 1678 à la signature du traité de Nimègue, et l’on peut soupçonner le Roi Soleil d’y avoir mis son grain de sel !

Décorations de Noël à l’Ancienne Douane de Colmar © French Moments

Le rez-de-chaussée du Koïfhus servait au stockage des marchandises importées et exportées, ainsi qu’à leur taxation.

Un bel escalier monumental en équerre amène au premier étage où se trouve encore la salle de réunion dans laquelle siégeait le conseil de la Décapole.

Le toit est remarquable : remarquez les toiles vernissées qui le recouvrent. Elles furent placées au cours de la grande période de restauration menée à la fin du 19e siècle. La balustrade visible de la place de l’Ancienne Douane, démontée en 1976, fut réinstallée en 2002.


8. La légende du Tokay de Schwendi

Curiosités de Colmar : la statue de Schwendi © French Moments

Surplombant la fontaine de la place de l’Ancienne Douane se dresse la statue de Lazare de Schwendi (1522-1583). Sculptée par Bartholdi en 1898, elle représente le diplomate et général d’Empire brandissant un plant de vigne.

Si le personnage de Schwendi ne vous dit rien, il faut savoir que pour les Alsaciens du vignoble, ce monsieur est d’une grande importance. Pour mieux comprendre, remontons au 16e siècle, à une époque où la menace turque s’étendait jusqu’en Hongrie.

Nommé colonel des troupes allemandes, Schwendi fut envoyé par l’empereur Maximilien II guerroyer contre les Turcs. Le 11 février 1565 il assiégea la forteresse de Tokaj (aujourd’hui en Hongrie). La légende raconte qu’il aurait rapporté en Alsace le savoir-faire de la région viticole… y compris le cépage du Tokay. D’aucuns diront que cette légende ne tient pas la route – du moins pour l’introduction du Tokay. Le pinot gris était apparemment déjà connu en Alsace, et ceci depuis le Moyen Âge ! Mais laissons-là les querelles qui valurent à l’Alsace d’abandonner l’appellation de ses pinot gris Tokay en vertu d’un accord entre la CEE et la Hongrie.

Quant à Lazare, il revint dans la plaine d’Alsace pour s’adonner à une vie plus paisible. Il repose dans l’église de Kientzheim près de Kaysersberg.


9. Saint-Matthieu, une fois catho, une fois proto, parfois les deux

Curiosités de Colmar : l’église Saint-Matthieu et ses deux lanternons © French Moments

Une des curiosités de Colmar les plus incongrues. Placez-vous sur la place du 2 février pour avoir une vue d’ensemble de l’église Saint-Matthieu. Vous observerez que la nef est surmontée de deux petits lanternons. Voici un édifice qui illustre l’histoire anodine de la religion en Alsace.

Mais avant, parlons de l’édifice. Construite par les Franciscains en 1292, l’église fut acquise par la ville en 1543. En 1575, suite à l’introduction de la Réforme à Colmar, le sanctuaire fut mis à la disposition de la communauté protestante luthérienne. Pendant la Guerre de Trente Ans, les Jésuites interdirent le culte protestant. Celui-ci fut rétabli en 1632 lorsque les Suédois s’emparèrent de Colmar.

Mais l’histoire à rebondissement ne s’arrêta pas là. Car, en 1648 Colmar fut annexé au royaume de France par un roi très catholique… Et en 1715, le roi ordonna que l’arc séparant la nef du chœur fut muré. La nef était dédiée aux protestants et le chœur aux catholiques. C’est ce que l’on appela le « Simultaneum ». Le simultaneum fut introduit en Alsace par Louis XIV. La décision royale obligeait les communautés protestantes à céder le chœur de leur temple aux catholiques à partir du moment où résidaient dans la localité au moins 7 familles catholiques.

L’intérieur de l’église Saint-Matthieu © French Moments

Souvenez-vous des petits lanternons – un au-dessus de la nef, l’autre au-dessus du chœur. Ils rappellent évidemment la double affectation de l’église pendant le Simultaneum.

Et pour finir, le chœur fut rendu aux protestants en 1937. Ce n’est qu’en 1987 que la cloison de séparation entre la nef et le chœur fut définitivement démontée.

Le sanctuaire est réputé pour son excellente acoustique et accueille chaque année le festival international de musique de Colmar.


10. La folle transformation du quartier des Tanneurs

Curiosités de Colmar : le quartier des Tanneurs © French Moments

Vous me direz : « Mais que c’est pittoresque cet endroit ! ». Le quartier des tanneurs de Colmar, comme celui de Strasbourg ou Sélestat, présente aujourd’hui une vue de carte postale. Mais parlez-en aux touristes des 17e et 18e siècles (s’il y en avait !)… et ce serait un autre discours !

Car l’activité des tanneurs ne sentait pas l’eau de Cologne… en faisant sécher leurs peaux dans les greniers ajourés, il s’en dégageait une forte odeur nauséabonde. On prit soin de tenir les tanneurs à l’écart du centre de la ville… tout en sachant qu’il leur fallait une rivière à proximité pour traiter les peaux.

Curiosités de Colmar : la rue des Tanneurs © French Moments

Ces hautes maisons étroites ont été construites entre les 17e et 18e siècles. Elles abritaient les familles de tanneurs. Entre 1968 et 1974, le quartier a été entièrement réhabilité dans le cadre de la loi Malraux. Il fut le premier noyau du secteur sauvegardé de la vieille ville de Colmar. Aujourd’hui, ce sont plus d’une centaine de logements de grand confort et des locaux professionnels qui composent le quartier des Tanneurs. Si vous marchez le long de la rue des Tanneurs, ne manquez pas de contourner le quartier par la Petite rue des Tanneurs. Et prenez un peu de recul pour admirer les toits pentus sous lesquels les tanneurs faisaient sécher les peaux.


Si vous trouvez que mes articles vous plaisent ou vous ont rendu service, n’hésitez pas à les partager sur Twitter ou Facebook. Cela me ferait super plaisir, et en plus cela me motive à continuer à en écrire davantage ! 

Découvrez les articles de ma participation à l’événement interblogueurs #EnFranceAussi. Cliquez sur le lien ici pour les lire !


Tentez votre chance pour gagner le cadeau du mois !

Le partenariat entre l’opération #EnFranceAussi et Gallimard Loisirs a pour but d’offrir un géoguide à un de nos lecteurs et blogueurs participants. Ce mois-ci, il s’agit du guide Encyclopédies du Voyage Paris Secret, couvrant les carrières et catacombes, les jardins insolites, les cimetières et cryptes, les passages couverts et les musées méconnus de la capitale.

Pour avoir une chance de le gagner, il vous suffit de laisser un commentaire :

  • ci-dessous ou sur un autre blog participant à l’opération
  • ET aussi sur la page Facebook de #EnFranceAussi (en indiquant le blog sur lequel vous avez laissé votre commentaire).
  • Avant le 16 août !

Le règlement du jeu est disponible chez Sylvie ici.


Tweet