Thursday Thunder: brexit diary #5


On continue dans la joie et la bonne humeur au pays fou de Zaza Premiere, l’Autruche apeurée de la pensée brexiteuse. Quoique, ça ne rigole plus du tout. Voilà que les derniers sondages laissent même à penser qu’éventuellement cette pauvre Zaza ne s’avance peut-être pas vers un avenir électoral aussi radieux que prévu quand elle a déclenché par surprise des élections en dépit de ses promesses répétées. Il faut dire qu’elle s’est compliquée la tâche toute seule. Non seulement elle est terrorisée par l’idée de répondre à une seule question, mais elle ne supporte pas de côtoyer le bon peuple, ce qui est gênant pour une politicienne en campagne. Elle est d’une telle nullité dans ses semblants d’explications, ses fausses promesse aussitôt démenties puis reprises qu’on a l’impression qu’elle est bourrée en permanence et a la capacité de concentration d’un têtard comateux. Même ses plus dévoués serviteurs, à savoir les ‘journalistes’ de la BBC finissent par perdre patience devant sa logorrhée verbale. À ce niveau là, ça devient médical.  Et puis, elle veut taxer tout ce qui bouge (sauf son mari), détruire totalement le système de santé et supprimer toutes les aides sociales…bref, ça passe mal. Du coup, elle se raccroche à ce qui marche, le racisme d’état, la xénophobie triomphante et les promesses de flanquer dehors tous ces sales migrants européens après avoir claqué la porte des négociations avec Bruxelles (où ils sont morts de rire, d’ailleurs). Ok, chers brexiters, si Zaza applique son programme, vous allez tous crever et on va même vous faire payer des impôts sur votre agonie, mais il n’y aura plus de sales étrangers pour vous soigner, c’est pas beau ça? allez hop, on vote Zaza. On ne va quand même pas priver cette pauvre femme qui n’a d’autre conviction politique que ses envies de copier Cromwell, de son avenir radieux de dictatrice facho mais de droit divin. On ne va quand même pas confier le pouvoir à un type qui a certes des tas de convictions politiques, à commencer par une haine viscérale et bizarrement marxiste de l’union européenne, mais qui se prend pour une réincarnation de Trotsky doté de l’esprit de dialogue de Staline. Une vrai petite synthèse historique à lui tout seul. Bref, dans un cas comme dans l’autre, on va bien rigoler. Soit c’est Zaza première, l’impératrice toute puissante du grand brexit qui déteste les étrangers en général et les européens en particulier, soit c’est Camarade Corbyn, qui déteste les européens en général et ceux de confession juive en particulier. Comme dirait poliment L’Ado, either way, we are fucked. 

Thursday Thunder: brexit diary #5
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Alors voilà, je ne vais pas m’apesantir plus longtemps sur les mesures toutes plus délirantes les unes que les autres que nous promettent ces gens qui vont décider du sort des sales migrants européens. Je ne les écoute plus. J’en ai marre. Je regarde les autres, ceux qui ont la chance de pouvoir partir. C’est un véritable exode et ce n’est qu’un début, les européens s’en vont par milliers. L’économie locale en pâtit déjà. Et je reste là avec une boule au ventre en permanence depuis 11 mois. J’en ai marre d’avoir peur pour l’avenir de mes enfant en continu. J’en ai marre de voir mes pires prévisions se réaliser. J’en ai marre de voir ce pays que j’aimais tant s’enfoncer, se suicider en criant victoire, de le voir sombrer allègrement dans le racisme alors qu’il était si ouvert et tolérant, de le voir se salir, s’enlaidir, s’abêtir tout seul. Je sais qu’une fois le fond touché ça se retournera encore contre nous, les sales européens. J’en ai marre du racisme ordinaire et de la bêtise. J’en ai marre de ne plus faire de projet . J’en ai marre de me battre pour rien, de brasser du vent en pure perte. J’en ai marre d’avoir perdu mon identité, de ne plus être juste moi, mais une migrante européenne. D’être définie non par ce que que je suis, mais uniquement par mon lieu de naissance. J’en ai marre des réflexions, marre des faux amis qui sont les premiers à vouloir nous jeter dehors, marre d’être bouffée par la situation et de ne plus vivre normalement. Marre de l’angoisse et du stress permanent. Marre de la peur sourde en l’avenir qui ne me quitte plus. Marre de ne plus sortir, ne plus rire, ne plus aimer ce pays, ne plus profiter de la vie et de tous ses petits riens. J’en ai marre. 

J’avais déjà dit je crois, en paraphrasant les brexiters  » I want my life back ». Eux, ils clament ‘I want my country back’. Très bonne idée, et surtout gardez-le pour vous, votre pays. Parce que j’en ai marre de votre Grande Bretagne, c’est la mienne, celle que vous avez détruite que j’aurais aimé retrouver, mais je crois que c’est trop tard, elle ne reviendra plus. Vous lui faites honte. Oh, et juste une dernière chose, chers brexiters, vous savez quand vous dites que tout ça, c’est pour « make Britain great again »? Ce great date de l’empire romain, ça ne veut pas dire que vous êtes plus grands ou plus forts que les autres mais juste plus loin de Rome. Plus loin de la civilisation. Effectivement, vu comme ça, c’est une réussite totale. Welcome to brexit Britain.