Chine : pourquoi on n’a pas eu le coup de coeur

À l'occasion de notre retour en France, puisqu'il faut de toute façon faire une escale, nous avons fait en sorte que celle-ci soit suffisamment longue (une journée) pour pouvoir sortir de l'aéroport et visiter en mode express le lieu de notre escale. Nous avions déjà fait ça l'an passé, en nous arrêtant à Kuala Lumpur en Malaisie pendant 3 jours. Cette fois-ci, nos escales étaient en Chine. Pékin à l'aller et Chengdu au retour (pour l'anecdote : jusqu'à 1h avant le décollage de Paris, j'étais persuadée que c'était à Shanghai que nous nous arrêtions ! Et nous avions d'ailleurs tout préparé pour Shanghai et non Chengdu... Point positif : heureusement que nous nous en sommes rendu compte juste avant de décoller et non à l'arrivée à Chengdu!). De tous les voyages qu'on a faits, c'est la première fois qu'on n'a pas un coup de coeur ; d'habitude, on arrive toujours à se projeter, à se dire qu'on se verrait bien poser nos valises pour quelques mois ou années. Pas là, et je t'explique pourquoi.

Avant-propos d'importance capitale : le manque d'objectivité

Premier point qui me semble essentiel à préciser avant entrée en matière : ces impressions sont très probablement fortement biaisées et manquent complètement d'objectivité ! D'une part, je ne me base que sur ce que j'ai vu, c'est-à-dire une infime portion de 2 villes seulement (et tu sais que je suis la première à détester que l'on tire des conclusions hâtives sur si peu) ; et d'autre part, nous étions crevés par le voyage, et avec la fatigue, on peut facilement être excédés par des choses dont on se foutrait d'habitude... Aussi, quand bien même je n'ai pas été emballée par ce premier contact avec la Chine, je ne resterai pas sur cette première mauvaise impression et j'ai très envie d'aller découvrir davantage.

Une barrière de la langue difficilement franchissable

Des pays où on ne parlait pas la langue, on en a déjà visité : Égypte, Malaisie, Grèce... Toutefois, on a toujours réussi à se faire comprendre et à comprendre ce qu'il se passait autour de nous, soit parce que nos deux langues avaient une racine commune, soit parce qu'on arrivait à s'entendre sur l'anglais. Là, nada. On n'a rien compris, et on a eu beaucoup de mal à se faire comprendre aussi, car partout où nous sommes allés, personne ne parlait anglais. Les applis de traduction et le langage des signes ont été on ne peut plus utiles, pour le coup. Ça fait pourtant un moment qu'on se dit qu'il faudrait qu'on apprenne le chinois, et on a tout ce qu'il faut sous la main pour le faire en plus ! Le tout était de se motiver, et ça, ça ne tenait qu'à nous... eh bien là, je crois que le fait de nous être ainsi retrouvés bloqués, ça a suffi à constituer une motivation pour apprendre.
La connaissance de la langue permet une approche vraiment différente, et je suis persuadée qu'on aurait davantage apprécié notre premier contact avec la Chine si nous avions su nous exprimer un minimum.

Une approche différente du... respect ?

Bien que Sydney regorge de chinois de toutes parts, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Le comportement des gens est parfois différent entre ce qu'ils font dans leur pays et ce qu'ils font dans leur terre d'accueil. Ce n'est pas forcément la sensation que j'ai eue avec les chinois.

Plusieurs fois, à Sydney, j'ai été excédée par ce que je qualifierais de manque de discipline (mais qui est certainement un comportement on ne peut plus normal pour bon nombre de chinois, et absolument pas lié à un quelconque manque de respect). Pour ne prendre que cet exemple, alors que les australiens font une file d'attente bien organisée avant de grimper dans le métro ou le bus (bon, ça dépend de l'heure de la journée quand même), les chinois doublent et/ou poussent tout le monde. Eh bien dis toi que c'est pareil chez eux, si ce n'est pire, et là, avec la fatigue, ça m'a vraiment bien gavée. J'ai toutefois remarqué que cela concerne les générations les plus âgées, ainsi que ceux qui se trouvent en groupe tous âges confondus. À la fin d'une journée là-bas, j'en étais rendue à pousser tout le monde à mon tour, puisque c'est comme ça qu'on fait chez eux. La première fois, j'avais limite honte de pousser, et puis j'ai vu que ça gênait personne, alors j'ai juste persisté lorsque cela était nécessaire. On ne m'en a visiblement pas tenu rigueur ! Comme quoi tout est une question d'adaptation !

De même, ils n'auront aucun scrupule à venir se placer sans délicatesse juste devant ton objectif si tu es en train de prendre des photos... Et ce n'est pas pour te faire chier sciemment qu'ils font ça, c'est juste comme ça qu'ils fonctionnent, sans grande préoccupation de ce qu'il se passe autour d'eux. Fais-en de même, et tu verras que tout fonctionne assez harmonieusement, en fait 😉

C'est vraiment une illustration parfaite des différences culturelles, car tandis que nous on voit ça comme un manque de respect, eux vont trouver malvenu le fait que lorsqu'ils nous rendent de la monnaie, nous recevions celle-ci à une seule main par exemple... Eh oui, les chinois te montrent leur respect entre autres dans cette gestuelle à laquelle nous ne sommes pas forcément habitués : donner et recevoir les choses à deux mains.

Une autre notion de l'hygiène

Bon, ça n'est pas une nouveauté, on n'a franchement pas les mêmes critères d'hygiène en fonction de notre culture. Que ce soit en Chine ou ailleurs (et même dans l'avion...), les chinois ont cette tendance un poil dérangeante à se râcler la gorge bien bruyamment pour en former un bon gros mollard qu'ils cracheront ou dans la rue, ou dans le premier bout de papier qu'ils trouvent... À l'instant même où j'écris ces lignes, quelqu'un est en train de le faire dans l'avion... j'ai un tout petit peu envie de vomir quand même là. Mais bon, c'est culturel. Ptet qu'eux trouvent dégueulasse d'autres choses que l'on fait devant eux, et qui sont tout à fait naturelles pour nous ! Je sais par exemple que certains étrangers trouvent dégoûtants qu'on se mouche...

Ne sois pas étonné non plus d'entendre les gens roter et péter comme s'il n'y avait personne autour d'eux 😀 On m'a toujours appris à m'en foutre de ce qu'on peut penser de moi, de ce que je fais, etc... et quelque part, je me dis que les chinois ont juste compris cette leçon mieux que moi, et s'en foutent en effet royalement ! Mais ça fait quand-même bizarre la première fois. Euh bon, je te rassure, c'est pas tout le monde qui fait ça hein, mais c'est pas peu fréquent non plus. Mieux vaut le savoir !

La pollution excessive

Si comme moi, tu es sensible côté respiratoire ou cutané, un passage à Pékin ne te fera pas du bien de ce côté-là ! La pollution, tu la vois, mais tu la sens aussi. C'est quelque chose qui m'a gênée, et oui, ça joue dans le fait que je n'ai pas le coup de coeur.
Ça rappelle toutefois qu'il faut vraiment agir...

Mais à côté de ça...

Bon, je ne vais quand même pas ne faire que parler des points négatifs hein ! Je terminerai cet article sur quelques aspects qu'on a bien aimés 😉

Le dépaysement garanti

Alors certes, ça m'a fait chier de ne rien comprendre et de ne pas réussir à me faire comprendre. Mais malgré tout, ça fait partie de l'aventure, et je dois reconnaître que je n'ai jamais été aussi dépaysée que là. J'ai vraiment eu la sensation de me retrouver sur une autre planète (moi, exagérer ?? Pfff que daaaaalle!), et ça fait du bien, mine de rien !

La folie des grandeurs

Les chinois ne font pas dans la demi-mesure quand ils construisent quelque chose. ll n'y a qu'à voir la Cité Interdite ! (j'y reviendrai dans un article ultérieur). Puis leurs buildings dans le centre de Pékin ou Chengdu en témoignent également. J'aime la simplicité de manière générale, mais comment ne pas être impressionné par de telles constructions ? Vraiment hâte de découvrir la Muraille de Chine du coup !

La gentillesse des gens

Alors ouais, on n'a pas tout compris de ce qu'il se passait autour de nous, mais malgré tout, on a compris que certains voulaient vraiment nous aider. Par exemple, à l'aéroport, plusieurs fois on se faisait aborder pour nous proposer des transports à prix soit disant compétitifs pour nous rendre là où nous voulions. On avait beau avoir refusé les offres pas forcément très honnêtes de ces messieurs, ils n'hésitaient pas à venir expliquer aux taxi-drivers que nous choisissions où nous voulions nous rendre. Appréciable... De même, on n'a pas du tout eu la sensation de se faire arnaquer. Je le précise car c'est parfois le problème quand on débarque dans un pays où on ne connait rien ; ça nous était arrivé lors de nos premiers temps au Brésil, avec ces taxi-drivers qui faisaient un méga détour pour nous faire payer plus.

Des prix abordables

Deux journées complètes sur place, hors hébergement (puisqu'on dormait dans l'avion), nous ont coûté l'équivalent de 120 euros, ce qui comprend :

  • les transports aller-retour de l'aéroport vers les centres d'intérêt que nous visitions (mélange de taxis et de transports en commun)
  • un total de 4 repas pour 2 personnes, ainsi que plein de petites conneries en plus (boissons par-ci, café + gâteau par là...)
  • les entrées à la Cité Interdite à Pékin et à la Base de recherche sur les Pandas géants à Chengdu,
  • les consignes pour nos bagages.

Ça peut paraître énorme comme ça, mais rapporté aux distances parcourues et à ce qu'on a fait pendant ces 2 journées, c'est pas énorme.

La nourriture délicieuse

Je ne suis pas forcément une adepte des restaurants chinois. Du moins, j'ai souvent été malade... ou les restos les plus dégueulasses que j'ai testés en France étaient des restos chinois. Cela dit, chaque établissement est différent, et surtout, difficile de se faire une idée de la cuisine d'un pays en dehors de celui-ci, en fait ! Du coup, pas meilleure occasion que celle-ci de véritablement découvrir la cuisine chinoise. Là, même si on choisissait des trucs sans comprendre ce qu'on choisissait, et qu'on ne savait pas forcément identifier ce qu'il y avait dans nos assiettes, c'était un régal ! Je serais bien restée plus longtemps juste pour ça (ah la gourmande qui cause...).

Conclusion

Bon, tu l'auras compris, c'est vraiment pas le coup de coeur, mais pas question de généraliser ces impressions à tout un pays, ce n'est pas avec ce que j'ai vu et vécu que je suis en droit de dire : "oui, la Chine, je connais, j'aime pas! ". Nos premiers ressentis ne sont pas positifs, mais qui dit que nous ne tomberons pas sous le charme lors d'un prochain passage ? Mon souhait serait de pouvoir découvrir en compagnie de locaux, afin d'être baignée au mieux dans cette culture que j'adorerais comprendre et vivre à 100%. En attendant, je te raconterai prochainement notre découverte de la Cité Interdite à Pékin et de la Base de Recherche sur les pandas géants à Chengdu.

À toi qui connais la Chine, as-tu aimé ce que tu as vu et vécu ?
Et toi qui ne connais pas, as-tu envie de découvrir ?

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