War of the roses


Je n’ai pas du tout envie de parler de l’actualité. Aucune envie de rire non plus…alors, je vais massacrer l’histoire anglaise, ça défoule toujours. Surtout qu’on parle de guerre civile, pas de soldes de fleuristes qui auraient mal tourné. Je n’ai pas choisi totalement au hasard, c’est l’anniversaire de la fin de la guerre des roses demain. Enfin d’une des fins de la guerre des roses, il y a eu des tas d’épisodes. C’est assez compliqué cette histoire. Mais le 29 mars 1461 Edward de York s’est auto proclamé vainqueur après avoir poussé Henry VI hors du trône. Malgré les apparences, ils ne se sont pas tapés dessus à coup de fleurs. Ça a été un chouïa plus sanglant pour la populace bêtement coincée au milieu alors qu’elle n’avait rien demandé.

War of the roses
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Il faut savoir qu’à la base, tout ce petit monde, les York et les Lancaster sont cousins. Ce sont des Plantagenets, des migrants français. On a d’un côté les tenants du titre, qui occupent le trône, les Lancaster en rouge et de l’autre les outsiders de York en blanc. Il n’y a pas d’arbitre ni de ballon, mais plutôt des épées et des arbalètes, c’est sportif aussi. La guerres des roses commence officiellement en 1455 mais dans cette famille, ça a toujours été la pagaille. Les cousins avaient déjà commencé à se taper dessus, c’est juste que ça passait plus ou moins inaperçu. On était occupé avec la guerre de cent ans, les petites querelles familiales comme ça ne pouvaient pas faire la une des journaux non plus. On ne peut pas être partout, une boucherie internationale et interminable, c’est quand même plus fun que des cousins qui se chamaillent…quoique, la guerre de cent ans, c’est juste une dispute comme ça qui a mal tourné. Ça peut arriver dans les meilleurs familles, dès qu’il y a un héritage, style le trône de France ou des babioles de ce genre, ça dégénère à cause de cousins grincheux, mais je m’éloigne du sujet. Revenons à nos rosiers.  En 1399, Henry de Bolingbroke, du Lancaster (les rouges) décide que son cousin Richard II Plantagenet est un gros nul qui ne sait même pas comment régner correctement, et il prend sa place. Hop. Voilà donc les Lancaster sur le trône, sans  raison valable un peu comme Zaza devenant première ministre sans élection.

 On arrive à Henry VI, le petit-fils de Henry de Bolingbroke. Henry VI est peut-être très sympathique, on ne sait pas, mais par contre il est carrément idiot et très peu doué militairement. La preuve, il égare bêtement les deux ou trois territoires français qu’il avait encore. Ça contrarie ses cousins. Il faut les comprendre aussi, ils avaient tous de superbes résidences secondaires pour les vacances sur le continent, où la bière est beaucoup  moins chère, et là, ils se demandent si ils pourront continuer à y aller. Si ça se trouve, ils vont devoir demander un visa. Qu’ils n’obtiendront peut-être pas ou à des prix prohibitifs. Je ne parle même pas du taux de change qui ne les fait pas rire non plus…je rappelle qu’on est au quinzième siècle et qu’il s’agit des nobles anglais énervés par leur roi Henry VI, évidement. Toute  ressemblance avec des événements plus récents est purement fortuite. Mais bon, ça a fini par une guerre civile tout ça, entre anglais qui se sont entretués, pendant que les français se marraient, tranquilles. Je dis ça comme ça, sans penser à mal. Les anglais sont donc là, à s’étioler bêtement sans plus personne sur qui taper (un peu comme un brexiter le jour où il n’y aura plus de migrant) et à râler après leur gouvernement roi quand Edward de York prend les choses en main (c’est à dire son épée) et décide d’entamer les massacres pour se débarrasser de Henry VI et surtout de la reine, Marguerite d’Anjou (tiens, encore une migrante…) qui fait preuve de beaucoup plus de caractère que son ramolli de mari. 

Les réjouissances  commencent  par une petite sauterie, la bataille de Saint Alban, près de Londres en 1455. Les Lancaster flanquent une pâtée aux York royalistes qui se vexent et se rebiffent. Ça continue jusqu’à 1459, où les blancs obligent les rouges et Edward à fuir en France. Et bien, il ne trouve rien de mieux que d’aller installer un campement à Calais en essayant par tous les moyens de rentrer clandestinement en Angleterre. Je ne ferais aucune remarque désobligeante, mais bon…non parce que lui, c’est un héros national alors que d’autres qui font pourtant strictement la même chose…encore une fois toute ressemblance avec une certaine actualité est purement le fruit du hasard. Je n’y suis pour rien. Edward revient en Angleterre, il se débarrasse de Henry VI en le rangeant dans la tour de Londres et se déclare lord protector du royaume. Les Lancaster se regroupent dans le nord, grâce à la reine Marguerite qui est fâchée, et  c’est reparti pour un tour. On est déjà en 1460. Les Lancaster de Marguerite reprennent la main, ils tuent même Edward et son fils Edmond, mais il avait un autre rejeton, aussi prénommé Edward qui finit par gagner et s’empare du trône sous le nom de Edward IV.  

A parti de là, ça devient encore plus compliqué. Pour de sombres raisons matrimoniales et limite romantiques qui font désordre au milieu de cette boucherie fratricide, Edward IV (de York donc, l’équipe des blancs) se met tout à coup à favoriser outrageusement les perdants, c’est à dire les rouges de Lancaster. Ça défrise ses supporters qui en appellent à …la reine Marguerite. C’est à dire que les York parce qu’ils sont déçu que leur roi soit sympa avec les Lancaster vont demander l’aide de ces mêmes Lancaster pour se venger de Edward et remettre un Lancaster sur le trône…C’est très clair. C’est Marguerite qui a dû bien se marrer. Enfin pas trop longtemps non plus, puisque en 1471 après diverses péripéties sanglantes que je vous épargne parce que ça devient lassant, Edward IV se débarrasse définitivement de Henry VI et Marguerite. Les Lancaster ont perdu, les York ont gagné, mais ça reste dans la famille. Certes, à la mort de Edward, son frère Richard s’empare sournoisement du trône en évinçant ses neveux, mais c’est pas grave. Ça valait bien la peine de faire 15 ans de guerre civile, le pouvoir en place ne s’est jamais aussi bien porté. Quand les Yorks vous le disaient qu’avec eux, c’etait un avenir radieux garanti. 

C’est donc grâce à la guerre des roses qu’un vague supporter des Lancaster défaits, s’est finalement emparé du trône à la surprise générale. Un certain Henry Tudor. Bref, à force faire leurs malins, les cousins Plantagenet ont tout perdu et l’Angleterre s’est retrouvée aux mains d’un plouc surgi de nulle part. Je ne ferai évidemment aucune comparaison avec un certain parti politique au pouvoir où les remainers et les brexiters se sont déchirés, alors que personne ne leur avait rien demandé. Les brexiters ont gagné, mais à la place de Zaza, je me méfierais…