Thursday thunder: birthing ayatollahs


Par pure étourderie, j’étais vraiment en avance tout à l’heure pour aller chercher WizzBoy à la preschool. Il y avait déjà deux mamans qui attendaient en discutant, et donc, forcément elles se racontaient leurs accouchements. Encore. Avec tous les détails. Arrive une troisième qui se jette dans la conversation avec joie pendant que j’essayais de masquer mes hauts le cœur derrière mon écharpe. Cette brave femme a sorti cette remarque grandiose: « ils ont été obligés de me faire césarienne. Je ne leur pardonnerai jamais de m’avoir privé de mon accouchement ». WTF?!? Un instant je vais me taper la tête contre le mur, pour me calmer, et je reviens. J’ai déjà dit à quel point cette manie de raconter à la première venue l’expulsion de son gamin m’énerve,  et j’ai déjà évoqué quelques fois la césarienne, mais sans insister avec ma subtilité habituelle et ma légèreté dans l’allusion digne d’une enclume en fonte. Mais là, je sens que je vais me lâcher. Elle m’a énervée.

Thursday thunder: birthing ayatollahs
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Donc cette sombre illuminée ne pardonnera jamais à un docteur d’avoir fait son job et peut être sauver la vie de son bébé, voire même la sienne parce qu’elle préférait expulser naturellement son placenta au son du chant des baleines? C’est bien ça? Alors soyons clairs, je n’ai rien contre les accouchements naturels et celles qui vivent ça comme une grande expérience mystique. Tant mieux pour elles. Mais je me permets de rappeller que le but d’un accouchement, c’est de faire sortir un bébé en bonne santé, pas de faire vivre à la future maman un moment psychédélico-tellurique. Si il y a un problème, c’est normal de tout faire pour aider le bébé et/ou la maman, y compris une césarienne si besoin. Je ne comprends même pas pourquoi on discute. Sur 5 accouchements, j’en ai eu 3 par césarienne, et mes gamins vont très bien merci. Personne n’a été traumatisé, surtout pas moi. Alors que j’ai testé aussi l’accouchement naturel (mais sans le chant des baleines) et là par contre, ça m’a laissé un souvenir assez marquant. Vous voyez, celui qui dure 24 heures, avec un bébé cramponné de toutes ses forces à un rein de la mère pour ne pas sortir pendant que l’obstétricien attaque tout à la machette pour aller le tirer de là à main nue avant qu’il y reste…ça va, vous n’êtes pas à table? Ben oui désolée, mais un accouchement ce n’est pas fait pour être un grand moment mystique. Ça fait mal, c’est gore, il y a du sang et des fluides divers qui giclent partout. Il ne faut pas confondre la salle de travail et le spa relaxant. Je ne sais pas à quoi s’attendait cette sombre conne pauvre femme, avec son accouchement, mais je trouve ça limite égoïste…le plus important, c’est la sortie réussie de son bébé, peu importe comment! 

 Évidement je ne dis pas, c’est scandaleux de faire des césariennes pour le plaisir et qui n’ont pas lieu d’être. Mais quand elles s’imposent,  je ne comprends pas qu’on puisse en vouloir au médecin. Visiblement, pour ces trois abruties finies la césarienne est une invention démoniaque. Parce que les deux autres ont renchéri, ‘ah ben oui, j’aurais été pareille ma bonne dame. Accoucher a été le plus beau moment de ma vie de femme et de mère’ . Un instant, je vais vomir cette fois et je reviens. Déjà, sans vouloir faire de mauvais esprit (ça n’est pas mon genre), si c’est ça le meilleur moment de sa vie de femme, le père du gamin s’y prend très mal. Et puis c’est quoi ce fétichisme de l’accouchement? Elles croient que pour avoir une vie de femme (déjà rien que l’expression m’agace prodigieusement), il faut absolument pondre? De préférence naturellement et dans la douleur? C’est sympa pour celles qui n’ont pas d’enfant! Ou pour les mamans adoptantes…cette sanctification de la maternité bêlante m’horripile profondément. Avoir un utérus en état de marche ne justifie pas de se mettre sur un piédestal et d’oublier qu’on a aussi un cerveau (quoique, pour la maman en question, j’ai des doutes…) .  Et je ne veux pas briser les illusions de ces ayatollahs de l’accouchement, mais être mère, ça ne consiste pas uniquement à expulser son placenta  au milieu des vapeurs d’encens. Ça, c’est la partie facile. On en prend pour des années de nuits blanches, vomis sur l’épaule, explosions de couche, vomis sur la moquette, maladies infantiles, petits et gros bobos, vomis sur le canapé, pleurs, caprices, vomis dans son lit, chagrins, colères, peurs, disputes, angoisses, vomis de la premier cuite sur le joli costume de la prom night…

Si vous n’explosez pas d’amour (c’est une image, j’arrête avec les détails gore) quand on vous pose dessus pour la première fois cette petite créature gluante et hurlante parce qu’elle n’est pas sortie en suivant la procédure que vous aviez établie, vous risquez d’avoir des problèmes pour la suite. Je ne veux pas cafter, mais il y a peu de chance que ça se passe exactement comme vous l’avez prévu. La preuve, le malheureux gamin de cette abrutie se roulait par terre dans la boue avec son nouveau blouson pendant qu’elle chouinait et ne faisait pas attention. Et bien, elle a fini par s’en rendre compte et elle l’a très mal pris, surtout à cause de l’état du nouveau blouson. A mon avis, ça lui a gâché sa vie d’acheteuse de blouson.


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