My own ABC #59

Publié le 26 février 2017 par Pomdepin @pom2pin

Après d’intenses réflexions de trois minutes, en prenant un café, j’ai décidé de ne pas faire de favoritisme en continuant avec les S. On va commencer les T. C’est très bien aussi T. 

T comme…

Tate Galery: c’est un musée londonien ou plutôt plusieurs musées. Il y en a exactement 4,  la Tate modern est aussi à Londres, dans une espèce de blockhaus avec une sorte d’excroissance pharesque d’une laideur remarquable. On trouve aussi une antenne de la Tate à Liverpool et une à St Ives, dans les Cornouailles. Au départ monsieur Henry Tate, richissime marchand de sucre et collectionneur avisé d’art britannique et uniquement britannique, le cher nationaliste voulait léguer ses tableaux à la National Galery. Manque de chance,  c’était complet. Pas moyen de trouver un centimètre carré (et paf un coup de système métrique pour faire plaisir à Tate) de mur libre pour y accrocher ses collections. Du coup, on ouvre un nouveau musée, audacieusement appelé la Tate Galery en 1897. Bon depuis la Tate s’est diversifiée et on y trouve des artistes du monde entier. C’est ce brave Henry Tate qui doit être content.  À noter que la marque Tate existe encore et vend toujours du sucre. Maintenant, c’est une des rares boîtes qui soutient le brexit, probablement en hommage à l’ouverture d’esprit de son fondateur.


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Tiptree: on reste dans le sucre avec ce petit village de l’Essex, tout près du mien qui n’aurait strictement aucun intérêt sans sa fabrique de confitures. Wilkin and sons ont eu l’idée géniale de s’implanter là en 1885 et je leur en suis particulièrement reconnaissante. Les villageois faisaient pousser des fraises depuis au moins 1700, mais ils les envoyaient bêtement à Londres. Il faut dire que les fraises britanniques sont très mauvaises n’ont strictement aucun goût et qu’à part en confitures, je ne vois pas comment on peut les manger. Wilkin s’est dit que c’était idiot de ne pas implanter directement une fabrique de confitures sur place et paf, il a créé comme ça une marque mondialement connue. Je ne plaisante pas, on trouve aujourd’hui les confitures de Tiptree dans tous les meilleurs hôtels et épiceries fines du monde, et dans ma cuisine. C’est bien simple, d’ici à deux ans à peu prés, Tiptree sera le centre économique du pays, puisque je rappelle que le gouvernement compte sur ses confitures innovantes et uniquement sur elles pour sauver la Grande Bretagne de la ruine après le brexit (ce qui explique surement le soutien de Tate, le marchand de sucre). Certes, les confitures de Tiptree sont remarquables, mais j’ai peur que ça fasse juste quand même…cela dit, ça prouve qu’on peut sortir de l’Essex et réussir. C’est déjà ça. 


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Teletubbies: sortes de spermatoizoides télévisuels sous acide sortis tout droit de l’imagination fumeuse d’un dangereux psychopathe comateux ayant développé un fétichisme maladif pour les lapins et les aspirateurs. Ces furoncles fluos lobotomisés à coup de cintre (qui sont restés plantés sur leur tête vide) ont envahi les écrans britanniques en 1997 et ils y étaient encore quand L’Ado a commencé à regarder la télé. Je les hais. Rien que leurs noms donnent une idée de la vacuité niaise de la chose: Tinky-Winky, Dipsy, Laa-Laa et Po. Certes, la controverse débile sur les tendances homosexuelles supposées de Tinky Winky, qui est violet m’avait fait hurler de rire à l’époque mais c’est tout.  J’ai toujours fait en sorte que L’Ado ne soit pas soumis à cette entreprise de ramollissement cérébral de toute une génération de petits britanniques à la maison. Manque de chance, ce n’était pas le cas chez ses copains qui bouffaient du teletubbies en continue. La BBC a eu la bonne idée d’arrêter les dégâts en 2001 et mes autres enfants ont grandi merveilleusement dans un environnement sain et teletubbies free. Par contre, je préfère prévenir les parents de jeunes enfants, attention, les teletubbies reviennent! 


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Turpin Dick : c’est un bandit de grand chemin qui a commencé comme boucher et a fini comme pendu. Pour des raisons obscures, cet horrible personnage à la moralité douteuse est devenu un héros populaire du temps même de ses exploits (il serait né en 1705 et est mort  en 1739). Ainsworth en fait même un héros de roman à la mode style, Robin des Bois alors que c’était juste un plouc colérique qui tuait tout ce qui bougeait. Il n’y a pas de quoi en être fier. Non seulement Dick a un prénom qui prête à rire mais c’était un voleur minable probablement à l’haleine fétide et aux cheveux gras. On a fini par l’attraper dans le Yorkshire, pour vol de chevaux (une de ses spécialités), après qu’il ait quand même trucider pas mal de monde pour le plaisir. Charmant garçon. Mais bon, il y a des chansons en son honneur, des bouquins et même des séries télé où on présente ce cas social dégénéré en héros romantique au grand cœur, alors qu’il se souciait de la veuve et de l’orphelin comme de son premier vol de poney. 


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Treacle tart: c’est un gâteau, c’est très bon mais pas franchement léger. Comme souvent avec les recettes anglaises, c’est d’une simplicité remarquable. Il fautdu beurre, de la crème, du sucre, de la crème , de la mélasse, de la crème, des flocons d’avoine, et de la crème. La treacle tart se mange tiède, avec une bonne dose de clotted cream par dessus (crème extra épaisse, quand vous plantez une cuillère dedans non seulement elle tient toute seule, mais on doit carrément imiter Arthur arrachant excalibur du Rocher pour l’enlever de là). On ne va pas se laisser abattre quand même! 


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