On mange quoi à Tahiti ?

C’est vrai que quand on va dans les îles, on salive d’avance de pouvoir manger des fruits de la passion, des ananas bien frais, des bananes succulentes, bananes que vous trouverez fades dégueu faut le dire quand même à votre retour en métropole. Le poisson frais est juste succulent. Les avocats font 3 fois la taille de ceux de métropole et sont juste divins !!

Alors je vois souvent des gens de métropole qui, sur les forums, disent vouloir manger local, surtout dans un soucis financier. Mouaaahhhh. J’adoooore lire ce genre de commentaire. J’avoue j’ai un petit rictus de moquerie qui pointe sur le bout de mes lèvres.

C’est quoi manger local ?

Manger local c’est ce qui pourrait s’apparenter à manger sain et pas cher à savoir ce qui est produit sur les îles :

  • ananas
  • fruit de la passion
  • banane
  • pamplemousse (à tomber les pamplemousses!)
  • citrons des Marquises (juste exquis !)
  • quelques melons
  • litchis
  • taro, hein ?
  • pota, késako ?
  • manioc (beurk)
  • fafa ??
  • uru (arbre à pain)
  • et tout un tas de légumes et racines dont je connais même pas le nom
  • quelques fois des langoustes
  • bénitier
  • poisson bien sûr
  • on peut se permettre d’acheter de la viande importée de Nouvelle Zélande qui est, pour le coup, succulente et pas chère

Bien sûr, je vous évite les produits sensés être interdits à la consommation mais qui sont toujours consommés comme

  • la tortue
  • le chien…

J’en ai surement oublié plein. Pour une bonne raison. Je ne mange pas local. Quoiiiiiiiiiii ? tu manges pas local ? et oui ma p’tite dame. Honte à moi.

D’abord parce que je ne sais même pas cuisiner le magnoc, pota ou autre légume bizarre. Que les recettes ne pullulent pas sur le net, que bouffer des racines tous les jours ne me fait pas fantasmer et que même si au début on fait des efforts pour manger “local”, on revient vite à nos habitudes alimentaires et à nos petits plats préférés.  Sans oublier que même les producteurs locaux ne voudraient pas bouffer leur propre production (dixit mon kiné qui voulait acheter direct producteur et celui ci n’a pas voulu lui en vendre) car BOURRÉE de pesticides ! et oui c’est local ET chimique… un comble quand la nature est si généreuse dans les îles…

Donc on achète pas forcément des légumes dits “locaux”, encore moins des légumes type tomates qui sont en général vendues vert/orange, légumes souvent même plus chers que les produits importés de Nouvelle-Zélande. Allez comprendre… Après vous pouvez aller au marché de Papeete le dimanche matin (attention ça commence à 5h, à 8h c’est fermé) ou sur le bord des routes, vous trouverez surement moins cher qu’en supermarché.

Après il existe 2/3 magasins bio, et quelques producteurs bio qui vendent en direct. J’ai déjà essayé. Sauf que j’ai vite abandonné car toutes les semaines j’avais droit à de la pota (des feuilles vertes…), racines et autres légumes qui m’étaient inconnus. C’est sympa, on découvre, on teste, mais on tourne vite en rond et on a vite envie d’autres choses.

Alors c’est vrai que depuis la métropole les fruits exotiques et le poisson frais font rêver, que tout ça est très appétissant, mais quand tu as mangé du poisson frais, du poisson grillé, du poisson sauce vanille, du poisson sauce huîte, du poisson pané, du poisson lait de coco, du poisson à la chinoise, du tartare de poisson, du carpacio de poisson, du poisson quoi. Ben t’en as maaaaaaaaaaaaaaarre ! Pourtant s’il y’a bien quelque chose d’abordable ici, c’est bien le poisson et il faut graaaave en profiter ! Mais faut pas être naïf quand même. Nous popa’a on a du camembert qui coule dans le sang ! Et je peux vous assurer qu’après plusieurs mois, vous allez commencer à rêver raclette et sauciflard.

Donc les gens qui pensent vouloir vivre simplement, ce qui se résume entre autre à manger local, je les imagine à table avec leur uru, leur manioc et leur poisson cru tous les jours (ok, c’est un peu stéréotypé et exagéré). Mais pour moi c’est une utopie. Il y a des motivés, faut pas croire. Il y a des gens qui se contentent vraiment de peu et sont contents avec quelques fruits et poissons frais.  C’est loin d’être le cas de tout le monde et n’importe quel expat français dans n’importe quel pays vous dira que la bouffe française leur manque. Soyez juste réaliste, ne vous dites pas que vous allez faire des économies sur la nourriture et les courses… ça ne sera pas le cas.

Mon impression personnelle, c’est que la cuisine locale est assez restreinte et on tourne vite autour des mêmes ingrédients, et des mêmes plats. Souvent inspirée de la cuisine asiatique d’ailleurs, souvent grasse aussi. J’ai d’autant plus envie de rester sur mes habitudes alimentaires, même si bien sûr j’ai dû m’adapter un peu et même si j’adoooooore le poisson cru (le poisson cru au lait de coco est mon petit péché mignon 🙂 ). Bien sûr cette remarque n’engage que moi.

J’aime cuisiner et j’adore regarder les recettes. J’ai toujours une petite larme à l’oeil quand je vois les ingrédients. Heureusement, on peut quasiment tout acheter (sur Tahiti uniquement). Vous pourrez trouver tous les produits que voudrez. Enfin presque. Sauf que voilà, vous raquez. Vous essaierez de manger local un maximum et le reste vous achèterez plein pot. Qu’est ce qu’on ferait pas pour un pti carré de chocolat ! nan mais j’déconne je mange pas de chocolat moiiiii mais BIEN SUR QUE SIIII J’EN MANGE AHAHAHAHA (ps : oui on est 2 dans ma tête)