Et si on allait vivre sur une île ?

J'ai toujours rêvé d'habiter sur une île (oui, je sais, elle revient un peu partout cette réflexion, mais j'ai des rêves à n'en plus finir, qu'est-ce que j'y peux !). Cela fait maintenant 15 mois que nous habitons en Australie. En soi, c'est une île, donc le rêve est a priori réalisé. Sauf que vu les dimensions de l'île, difficile de s'en rendre compte en fait, d'autant que ça ne correspond pas vraiment à ce que j'appelle une île... Donc le rêve n'est pas tout à fait réalisé, non. Aussi, le projet est toujours sur ma bucket list, et est même revenu au devant de la scène le week-end dernier...

Ma définition du mot " île "

Quand j'étais gamine, si j'entendais le mot île, je pensais Tahiti, Martinique, Maurice, Hawaii. Je pensais soleil, eau turquoise, palmiers, cocotiers, bananiers... Pour moi, une île, c'était forcément de petite taille, forcément au chaud, et forcément entourée d'eau chaude ; un lieu où on vit simplement, proche de la nature. En grandissant, avec la connaissance du monde que j'ai aujourd'hui, ma définition a quelque peu évolué (heureusement), mais ya un truc sur lequel je bloque toujours : la taille. Pour moi, une île telle que je l'entends, c'est forcément pas hyper grand. L'Australie a beau correspondre à la définition officielle du mot " île ", elle ne correspond pas à la mienne principalement à cause de ce critère.

Juste pour illustrer ma définition du mot " île " ...:

Du coup, après nos quelques années en Australie, c'est certain, nous irons vivre sur une île, une vraie qui corresponde à la description que je t'en ai faite ci-dessus. Peut-être pas directement après l'Australie car on a aussi pas mal d'autres projets ailleurs, mais en tout cas, c'est dans la liste de ce qui est à suivre 🙂 Toutefois, il se pourrait que d'ici quelques mois, on vive sur une île en Australie. Quoi ?! Une île dans une île ? Oui oui 🙂
Laisse moi te faire un petit retour en arrière pour te parler de cette île dans l'île.

La découverte de l'île dans l'île

Mai 2016. On vit dans une colocation à Manly, station balnéaire au nord de Sydney. La maison est vraiment bien, mais ça ne se passe plus bien avec le coloc par contre, il faut que nous partions au plus vite, que nous prenions notre indépendance. Quand nous faisons nos recherches, nous désespérons un peu pour deux raisons : tout est extrêmement cher (et si ça ne l'est pas, c'est souvent insalubre) et rien n'accepte les chiens. On enchaine alors les samedis de visites de logements, visites en mode " portes ouvertes " où nous sommes 15 à 30 à visiter le même endroit en même temps 15 minutes chrono... Le désespoir se fait sentir chaque fois un peu plus après chaque série de visites... Pour trouver moins cher, on étend notre recherche à des endroits que nous n'avions pas forcément prévus, et c'est là que s'est produit le coup de foudre...
Par le plus grand des hasards, en consultant la carte interactive des logements disponibles à la location dans la région, et qui soient dans nos critères, j'ai vu qu'il y avait un truc sur une île encore plus au nord que là où nous étions, Scotland Island. Avant ça, j'ignorais totalement qu'il y avait une île à cet endroit-là ! Je consulte alors l'annonce, " juste comme ça ". Et gros coup de foudre... Une maison de 4 chambres, entièrement meublée, avec des terrasses, beaucoup de baies vitrées, des pièces spacieuses, la plage à quelques mètres (littéralement), et Toupie acceptée, le tout pour la modique somme de 450 dollars par semaine (on paye 560 actuellement... hum hum... Je reviendrai sur le coût de la vie dans un article ultérieur avec des exemples concrets). Sur photos, elle m'inspirait vraiment déjà beaucoup, je me voyais écrire des pages par milliers ici !
En revanche, il n'y a rien d'autre que quelques centaines d'habitants sur cette île sans aucun commerce...
Au final, non seulement on n'a pas réussi à obtenir de rendez-vous pour la visiter (pour une fois que ça n'était pas une porte ouverte), mais en plus, on s'est dits qu'on risquait de s'isoler là-bas, alors que nous étions plutôt dans une dynamique de développement de réseau. On a donc gardé sous le coude cette idée d'aller vivre sur cette île plus tard...

Le craquage

Depuis mai dernier donc, nous avons continué notre vie. De temps en temps, on reparlait de cette fameuse Scotland island... Puis arriva le moment où, un samedi où on n'avait rien de prévu, on s'est dit qu'on pourrait aller voir l'île en vrai, se balader là-bas, " juste pour voir ". Il faisait beau, il faisait chaud, c'était la journée idéale pour prendre le ferry qui mène là-bas en même pas 5 minutes.

On débarque là-bas, et on a l'impression de voir un mélange d'endroits qui nous sont chers... un peu de Bretagne, un peu de Brésil, un peu de Canada et bien sûr beaucoup d'Australie. On commence à déambuler dans les petits chemins de l'île, entre les charmantes maisons non clôturées, au milieu d'une dense végétation. L'île n'est vraiment pas grande ; partout où on se trouve, on aperçoit l'eau plus ou moins proche. On croise quelques promeneurs, et on les arrête pour leur poser des questions, savoir si ils vivent ici, ce qu'ils y aiment et ce qu'ils y apprécient moins, etc. On note aussi la présence de nombreuses personnes à profiter du beau temps sur leurs larges terrasses ombragées, ainsi que de jeunes enfants en train de courir d'une maison à une autre pour jouer, insouciants. Les gens que nous croisons ont l'air de tous se connaître, et sont tous très souriants et avenants. Les chiens sont en liberté sur l'île et semblent, eux aussi, heureux...

En voyant tout ça, voilà, le sujet est encore revenu sur la table... et plutôt deux fois qu'une ! Pourtant, cette île, elle n'a pas tous les critères qui constituaient ma définition d'une île ; je n'ai pas vu de bananiers ni de cocotiers, et l'eau est froide (comme partout autour de Sydney ; je tiens à préciser ma définition de " froide " : en dessous de 24 degrés 😉 )... Mais, le coup de coeur est là ; ya quelque chose, une atmosphère, une sensation de sécurité... un tout qui fait qu'on se voit bien là-bas... Compte tenu de l'aspect logistique que cela requiert (étant donné qu'il n'y a absolument aucun commerce sur l'île), on va encore attendre un peu avant de réellement aller s'exiler là-bas ; puis nous cherchons à obtenir encore plus d'avis à propos de la vie sur cette île. Mais le coeur y est vraiment !

Et toi, serais-tu capable d'envisager une telle vie ?

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