In memoriam – Pateh Sabally

Depuis quelques jours je rumine…

Est-ce que je dois tremper ma plume dans le vitriol pour crier toute ma révolte ?
Parce que nous sommes TOUTES & TOUS coupables du crime de « Non Assistance de Personnes en Danger »…
Moi, parce que j’ai cessé de m’émouvoir et de me servir de ma plume comme une arme redoutablement efficace.
Vous, toutes et tous, sans exception, car soit vous êtes complices serviles de la dérive de notre continent, soit vous avez renoncé à vous révolter.

Un jeune homme plein de vitalité a quitté sa terre, sa famille, ses amis, s’est déraciné à jamais (et tou-te-s les expatrié-e-s savent de quoi je parle), à traversé la moitié du continent africain, vaincu le désert, affronté les milices et les truands, il a survécu à la Méditerranée. Arrivé dans ce qu’il pensait être l’Europe des Droits de l’Homme et du Citoyen, il a découvert la réalité du monde que nous construisons.

Le 21 janvier janvier 2017, c’est le guinéen Pateh Sabally qui s’est donné la mort, à Venise, en se jetant dans le Grand Canal. Demain, ce sera vos enfants, car le monde que nous allons leur laisser ne leur donnera plus aucun espoir.

In memoriam – Pateh Sabally

Merci à Philippe Apatie, d’avoir été présent lorsqu’un dernier hommage a été rendu à ce jeune homme.

Je suis tant révolté par ce que j’ai lu dans les médias français avides de sang, par les commentaires racistes sur les réseaux sociaux, par ce qui s’est passé, ce jour-là, sur place, de la part de gens qui ne comprennent rien, car ils n’ont de culture que celle qu’ils apprennent à la télévision populiste. Je suis tant révolté que l’article que j’aurais écrit aurait été une arme nucléaire qui aurait provoqué autour de moi des milliers de morts.

Alors, je vous invite simplement à lire l’article plein d’humanisme et de vérité de Lorenzo Citone et de méditer sur l’avenir de nos, de vos enfants…

La vérité sur la mort de Pateh, le jeune gambien qui s’est noyé à Venise