Visite dans les villages des minorités ethniques


Sona Trekking.Trouvé son nom sur un document à l’office du tourisme. Coup de fil. Rencontre dans la foulée. Nous partons avec Sona sur-le-champ avec son tuk-tuk pour aller admirer les cascades dans les alentours de Ban Lung dans la province du Rattanakiri. En allant à la première cascade, sur le chemin nous parlons déforestation, plantations d’hévéas, il y a des usines de caoutchouc dans la région, de noix de cajou, de manioc.

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les branches de manioc attendent la pluie pour être découpées puis plantées.

Sur le site (entrée payante : 0,50 USD) un groupe de musiciens et danseuses de l’ethnie Tam Poun offre aux touristes chant et danse traditionnels dans les costumes que nous avons déjà remarqués au lac.
Visite dans les villages des minorités ethniquesLe lendemain, Sona nous propose de partir en moto avec son frère visiter les villages des minorités ethniques. Avec un casque cette fois, pour dire d’être en règle.Villages situés parfois pas très loin de la route goudronnée ou bien à des kilomètres de la route principale avec un accès difficile sur des pistes en latérite où nous faisons du gymkhana avec les motos, les deux-roues étant quasiment les seuls véhicules possibles sur ces chemins cabossés plein d’ornières.

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c'est encore mieux que la chenille de la fête foraine !


Les villages sont un peu tous avec le même type d’habitation : construite sur pilotis, en bois avec un plancher de teck ou de bambou pour les plus pauvres et couverture en feuilles de palmier. Maintenant les toits sont le plus souvent en tôle ce qui n’est pas très écologique compte-tenu de la chaleur. Les murs sont en bambou simple ou tressé avec des motifs géométriques.

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l'habitat traditionnel : la grande maison familiale, les huttes des ados, la haute
pour le garçon, la basse pour la fille, à partir de 15 ans

Le dessous des maisons quand il est assez haut, sert de lieu de réunion, de repas, de sieste car il y fait bon, en compagnie de poules, de truies et de porcelets, sans oublier les chats et chiens.

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le treillis du bambou sur les murs


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petite maison traditionnelle dans le village


Dans le premier village une petite assemblée de femmes discute dont deux femmes âgées aux poignets pleins de gros bracelets en argent qui leur sert pour faire de la musique en frottant les deux poignets. La plus âgée porte de grosses boucles d’oreilles plates dans les lobes. A l’entrée de ce village, deux bananiers protégés par des palissades, sont censés indiquer la « santé » du village. Si les bananiers poussent bien et portent des fruits, alors, tout va bien, sinon c’est que quelqu’un va mourir.
Dans un deuxième village nous arrivons juste à la sortie de l’école, parrainée par une école privée de Milan et nous en profitons pour regarder les affiches sur les murs : conseils d’hygiène et de respect de l’environnement, conseils de respect et de politesse pour la famille et les adultes. Par contre ni table ni banc.

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l'affiche sur le respect dû aux adultes


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l'affiche sur le respect dû à l'environnement

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pour connaitre les fruits et légumes du pays


Nous partons ensuite très loin dans la jungle dans ce qui est appelé le village des minorités Khmers rouges. C’est là où ils étaient venus se réfugier avec Pol Pot. Maintenant c’est toujours aussi perdu mais un chemin y mène plein d’embûches pour une moto !Les maisons sont regroupées, il n’y a pas d’espace privé. Le puits est au centre de la place et chacun vient y prendre sa douche et faire sa lessive.

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sur la grande place du village, les maisons bien rangées


Des femmes âgées nous proposent leur tissage, des longues bandes de tissus type écharpe avec de beaux coloris pour 3 USD. Ce qui est bien peu pour payer leurs heures de travail mais qui leur procure un petit revenu. Les touristes ne doivent pas être très nombreux à venir ici compte tenu de la difficulté d’accès.
Puis nous voulons voir les fameuses mines « familiales » et artisanales d’où sortent améthystes et zircons, les spécialités de cette région. Il faut bien connaître le coin car elles sont profondément cachées tout au fin fond de plantations d’hévéas, encore du sport avec la moto !

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la traversée des forêts d'hévéas pour atteindre le lieu des mines de pierres précieuses


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un des puits nouvellement creusés, il y en a des dizaines déjà rebouchés autour


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tout se fait à la main, même pas de tamis !

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au fur et à mesure des marches sont creusés pour pouvoir remonter !

Ce sont des trous de petit diamètre, environ 50 cm, creusés tout à la main d’environ une douzaine de mètres de profondeur. L’homme qui est au fond creuse une galerie transversale qui va en rejoindre d’autres car tout le sol est creusé ici de partout, ce qui permet des arrivées d’air. La terre est remontée à la manivelle dans un seau et triée à la main pour récupérer les petits bouts de pierres brutes. Et on se dit qu’ils ne doivent pas gagner grand chose à la fin de la journée quand on a regardé leur maigre butin. Les pierres sont vendues puis taillées en fonction de leur qualité. Les prix pour les pierres taillées dans une bijouterie de la ville : 9 USD le carat pour l’améthyste, 40 USD le carat pour le zircon simple et 75 USD le carat pour le zircon de belle qualité.