La Baie des Bouleaux dansants

Publié le 29 janvier 2017 par Roland Meige

Ile Solovki, oblast d’Arkhangelsk, Russie /65°4’N 35°38’E/2016

A partir de Petrozavodsk, capitale de la République de Carélie, nous sommes au cœur de la taïga, (du russe тайга) énorme écosystème transcontinental qui couvre le 10% des terres émergées. La route Saint-Pétersbourg – Murmansk est balisée par les pures verticales des bouleaux se détachant devant les trembles et les épineux. Il s’agit essentiellement du bouleau blanc (betula pendula), ou du bouleau à papier (betula papyrifera). Nous passerons d’ailleurs, dans quelques dizaines de kilomètres, aux abords de l’usine de pâte à papier de Kondopoga, l’une des plus grandes d’Europe.

Plus loin, à la réserve naturelle de Kivach, l’une des plus anciennes du pays fondée en 1931 par l’Académie des Sciences de l’URSS, nous voyons le bouleau de Carélie (betula verrucosa). De courte taille, au tronc souvent tortueux, il se distingue par ses excroissances, ses verrues, desquelles on extrait le délicat placage de « loupe de bouleau », utilisé autrefois en marqueterie. Bois précieux et rare, l’arbre est protégé dans les plantations de Kivach.

A l’extrémité nord de ce voyage, sur l’Ile Solovki en Mer Blanche, un site splendide à proximité du village. Une baie ouvre au sud-ouest, une grève en pente douce entourée de rochers, reposoirs à goélands. Au loin, sur l’horizon, l’archipel des Kouzova. La baie est adossée à une clairière de bouleaux. Des troncs tordus, partant dans tous les sens, donnant une impression d’incessant mouvement.
On les appelle les « Bouleaux dansants » (танцующих березок ). En Russie, la poésie n’est jamais bien loin – et ce n’est pas le bouleau qui manque.

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