Assurance santé à l’étranger, comment ça marche pour les expatriés ?

Publié le 08 décembre 2016 par Milkteatime @mle_bb

Une question qui revient très souvent lorsqu’on s’installe à l’étranger est celle de la santé. En effet, une fois expatrié, on ne peut plus bénéficier de la Sécurité Sociale et d’une quelconque mutuelle française, il faut donc penser à s’assurer d’une nouvelle façon et le système n’est pas simple à comprendre. (N’oubliez pas d’ailleurs de prévenir ces 2 organismes une fois que vous avez déménagé. )
Cela dit, après avoir fait bien des recherches, j’aimerais essayer de simplifier les choses ici pour vous aider à choisir la solution qui vous conviendra le mieux.
Si vous êtes français a l’étranger, la première chose à savoir est donc que vous avez le choix entre 2 types de couverture médicale : une assurance santé au premier euro, ou la CFE (Caisse des français de l’étranger) associée à une assurance complémentaire.

Quelques précisions :

  • La Caisse des français de l’étranger (CFE) + assurance complémentaire
    La CFE est un organisme privé proposant une protection sociale aux Français expatriés. Elle est souvent comparée à la Sécu française car les taux de remboursement des frais médicaux s’alignent sur les siens, mais ils sont ainsi trop faibles comparés aux tarifs médicaux en vigueur dans de nombreux pays (notamment à Hong Kong). C’est pourquoi cette couverture CFE doit toujours être accompagnée d’une assurance complémentaire afin d’obtenir une bonne prise en charge de ses dépenses de santé.
  • L’assurance santé au premier euro
    Que vous optiez pour cette option ou la formule CFE + assurance complémentaire, ne confondez pas ces deux types de couverture médicale avec les mutuelles en France : contrairement a elles, les assurances santé complémentaires et au 1er euro proviennent de sociétés privées. Cela signifie que pour gérer leurs risques, elles ne prennent pas en charge certaines conditions médicales préexistantes et peuvent même refuser d’accepter un client (avec par exemple un historique médical jugé trop lourd, un âge trop avancé, etc…).
Venons-en à la partie la plus intéressante, les principales différences entre ces deux types de couverture :

Nous donnerons la lettre A à la solution assurance santé au 1er euro, et la lettre B à la solution CFE + complémentaire. (Vous pouvez cocher vos réponses préférées et compter le nombre de lettres à la fin pour savoir quoi choisir ! )

À qui s’adresse la solution A ou B ?
A : Les expatriés de toutes les nationalités.
B : Les français, et aussi les étrangers ayant résidé en France (sous certaines conditions).

Quelles sont les garanties proposées ?
A : L’hospitalisation est obligatoire, la médecine courante est aussi souvent une garantie de base. Pour le reste (maternité, optique, dentaire, rapatriement, etc.), cela dépendra de la formule et du montant choisi avec l’assureur.
B : En plus de l’hospitalisation, la médecine courante et la maternité sont automatiquement couvertes par la CFE (toujours dans la limite des taux de la Sécurité sociale française, comme indiqué plus haut). C’est la complémentaire qui vient ensuite améliorer les remboursements et ajouter des options comme la maternité, les frais dentaires, etc. (cela rappelle d’ailleurs bien le système Sécu + mutuelle français).

Dans quelle devise devrais-je payer mes cotisations et recevrais-je mes remboursements ?
A : L’assurance au 1er euro existe en plusieurs monnaies (euros, livres sterling, US dollars, HK dollars…).
B : Tout ou presque est exprimé en euros.

Comment et quand sont effectués les remboursements ?
A : Une seule assurance donc c’est elle qui vous rembourse intégralement et les délais sont rapides. Avec certaines, si vous consultez un de leurs médecins partenaires, vous n’avez même pas besoin d’avancer les frais. (Personnellement je possède par exemple une carte de paiement avec mon assurance Bupa qui me permet de payer directement le praticien s’il fait partie de son réseau.)
B : 2 organismes cette fois, donc même si la complémentaire se charge bien souvent de la communication avec la CFE pour délivrer vos remboursements, les délais sont forcément plus longs.

Quelles sont les avantages ?
A : La souscription est simple et rapide, on choisit la devise qu’on veut, et c’est bien moins cher que de prendre la CFE + une complémentaire si on est seul/célibataire.
B : Si on a une famille, comme en France on peut faire bénéficier ses proches (conjoint sans emploi et enfants) de sa couverture gratuitement. Lors de son retour en France, on pourra également re-profiter immédiatement de la Sécurité Sociale (en effet, il y aura un délai de carence de 3 mois si on a plutôt choisi une assurance au 1er euro).

…Et les inconvénients ?
A : Comme expliqué juste au-dessus, si retour en France un jour, il y aura un délai de carence de 3 mois pour être réintégré à la Sécurité Sociale. (Il faudra donc continuer à cotiser à l’assurance au 1er euro pendant ces 3 mois.)
B : La formule CFE + complémentaire coûte très cher, en particulier pour une personne seule. Dans ce cas-là, elle ne se justifie donc que dans des circonstances particulières. Et à noter également, des pénalités peuvent s’appliquer si on souscrit plus de 3 mois après son installation à l’étranger.

Conclusion :
Il y a bien sûr toujours des cas particuliers, et des personnes qui par exemple retournent souvent en France même en s’étant expatrié, ou encore qui ont des besoins médicaux très spécifiques. Pour autant, on distingue bien les scénarios possibles et personnellement, étant venue vivre à Hong Kong avec mon mari et travaillant tous les 2, il était clair que l’assurance au premier euro était la meilleure solution pour chacun. Il est aussi évident que pour celui qui est par exemple muté à l’étranger et fait suivre femme et enfants, le pack CFE + complémentaire parait plus intéressant.
À savoir aussi, l’entreprise qui vous emploie vous propose peut-être une assurance au premier euro, si celle-ci ne vous convient pas, rien ne vous empêche de souscrire à une 2ème avec des options qui vous intéressent.
Bref, selon votre situation personnelle et vos exigences, je vous laisse donc juger ce qui répond le mieux à vos besoins.

Je précise juste 2 dernières choses :
Ne mélangez pas le sujet de la santé avec celui de la retraite ! Bon nombre de personnes que l’on questionne sur les assurances santé à l’étranger nous parlent tout à coup de la retraite, mais cela n’a rien à voir. Oui, si vous voulez continuer à cotiser pour votre retraite en France, vous allez voir ça avec la CFE, mais c’est un tout autre besoin et une tout autre démarche bien distincte. Ceux qui argumentent donc pour ou contre la CFE en parlant de la retraite alors que vous vous inquiétez de votre santé au quotidien sont à côté du sujet, faites-y attention.
Enfin, il est vrai qu’à Hong Kong, une fois que vous avez votre ID card, vous pouvez bénéficier de tarifs assez bas dans les hôpitaux publics. N’oubliez quand même jamais que les prix indiqués sont ceux de la consultation et ne comprennent ni les examens, ni les médicaments ; et que si cela peut être une solution peu coûteuse pour la médecine courante (si on a aussi le temps d’aller dans les hôpitaux publics bien sûr), rester sans assurance représente à mon sens un énorme risque. Là aussi c’est un jugement personnel et dépend de l’âge qu’on a et de sa situation ; mais à Hong Kong comme ailleurs, un accident est vite arrivé et peut vous endetter à vie dans certains cas graves. Chacun est libre de faire ce qu’il veut, mais je crois vraiment qu’un minimum d’assurance est toujours nécessaire.