Notre tour du monde : 9 mois après …

Depuis notre retour, je me dis qu’il faudrait que je fasse un bilan de notre tour du monde mais les mois ont filé à une vitesse folle.

Depuis avril 2016, on a repris une “vie normale”. Pour nous, cela signifie retravailler et avoir un lieu de vie unique. Unique dans tous les 2 sens du terme car c’est tout de même le Vanuatu !! Depuis notre arrivée, je reporte le moment de me poser pour écrire sur notre tour du monde. Je pourrais le justifier par un manque de temps et d’autres priorités (je ne parle pas de la plage, hein !!!!) mais la réalité est plus complexe : faire un bilan, c’est admettre que c’est fini, qu’on a tourné la page, mais en fait dans ma tête, ce n’est pas fini du tout ! Ce tour du monde m’habite au quotidien  !

Je ne vais pas vous faire un bilan. Je ne vous donnerai pas de chiffres : combien de pays ? Combien de vols, de kms etc… ni même vous raconter les pays préférés, les moments les plus forts, les plus durs etc….

J’ai envie de vous adresser un message, à vous lecteur fidèle ou occasionnel, vous qui aimez les voyages et rêvez peut-être de découvrir le monde.

Je vous rappelle juste qu’on a commencé par la Polynésie française en décembre 2014 et que nous avons terminé le périple à Rome en mars 2016. On avait prévu 10 mois mais finalement, ça aura été 16 mois ! Ici, vous trouverez notre itinéraire si vous voulez en savoir plus. Tous les articles pays par pays sont accessibles en haut de la page dans l’onglet « Lieux visités ».

Notre tour du monde : 9 mois après …

Vue aérienne de l’arrivée sur Bora Bora

Notre tour du monde : 9 mois après …

Fin de notre tour du monde à Rome, la ville éternelle !

Un tour du monde est une expérience marquante au-delà de toute imagination

On avait conscience au moment de partir qu’on avait devant nous une opportunité extraordinaire mais on ne mesurait pas à quel point. On n’avait pas préparé cette année de voyage donc on n’avait pas d’idées préconçues. On se disait juste que pouvoir arrêter de travailler un an était une occasion unique dans une vie et qu’on devait en profiter sans trop penser à l’après. Notez que je ne parle pas de chance mais bien d’opportunité et d’occasion ! On a CHOISI de lâcher nos boulots et de partir à l’aventure, on a choisi de faire confiance à la vie et d’en goûter chaque bouchée avec intensité. On a accepté les risques de ne plus trouver de travail au retour et de ne pas savoir où vivre. C’est un saut dans l’inconnu au niveau de la sécurité matérielle mais cela a donné un goût particulier à l’expérience, comme un écrivain devant sa page blanche. Tout est à inventer !

Je dis que c’est marquant parce qu’il ne se passe pas un jour depuis 9 mois sans que l’on ne repense, l’un et l’autre, à certains moments du voyage. On est habités par des souvenirs de lieux, de gens, de situations.

Exemple d’une scène du quotidien : « Tu penses à quoi là ? » – À Atacama ! Qu’est ce que c’était beau !!! » « – Oh oui, tu te rappelles blablabla et blablabla. » … et on est partis pour une séquence « flash-back »…

Notre tour du monde : 9 mois après …

Impossible d’oublier la magie du salar de Talar (Chili) !

Certains comptent les moutons pour s’endormir ; moi je me repasse le film de nos voyages ! C’est toujours très apaisant !

On avait beaucoup voyagé avant et vécu dans différents pays (on en parlait dans nos présentations) mais ce tour du monde est très différent ! Je vais essayer de vous expliquer pourquoi.

Un tour du monde ne ressemble pas du tout à des vacances !

On pensait naïvement que “faire un tour du monde”, ce serait comme mettre plusieurs voyages bout à bout. Tu ne pars pas pour un seul voyage mais pour X voyages qui vont s’enchaîner, comme X vacances successives. En fait, non !

Quand tu pars en vacances, tu prépares un peu ton voyage avant, tu te projettes dans le pays, tu en rêves, tu regardes des photos ou un guide ensuite tu le vis puis quand tu rentres, tu y repenses. Tu prolonges un peu le plaisir en regardant tes photos, en en parlant avec tes amis ou collègues et petit à petit, la vie normale reprend son cours. Dans notre tour du monde, cela ne s’est pas du tout passé de cette façon. Toutes ces phases se sont superposées en permanence !

C’est Benoit qui planifié l’itinéraire, juste avant le départ, un peu à l’arrache. On s’est mis d’accord sur les pays mais ensuite je ne me suis pas intéressée de près au programme. J’adore les surprises et je n’aime pas planifier ! 

Pendant le voyage, on a eu peu de « temps morts » de type « long farniente » car on avait toujours un truc à faire. Benoit organisait au fur et à mesure : les trajets, les logements, les changements de plans (on est partis avec un billet Tour du Monde mais on a fait quelques changements de vols et des ajouts). On a dû demander des visas, faire certains vaccins. Moi, je gérais les photos et j’écrivais dans le blog (je faisais aussi la lessive à la main. Me prenez pas pour une feignasse, hein !). Vu notre répartition des rôles, on a forcément vécu les choses différemment.

Petite anecdote : un jour à l’aéroport de Hong-Kong, j’étais tellement fatiguée et prise par le bouclage d’un article que j’ai demandé à Benoit : « au fait, on va où maintenant ?! » Vous imaginez le truc de ouf !!! Ça n’arrive jamais quand vous partez en vacances !!!

Parfois, on arrivait dans une ville-étape sans attentes particulières et on avait de très bonnes surprises ! Cela a été le cas à Singapour.

Notre tour du monde : 9 mois après …

Singapour, une belle surprise !

C’est physiquement et émotionnellement très intense

On a vécu très fort chaque expérience. On était projetés dans une nouvelle réalité de manière vraiment intense, très régulièrement (tous les 10-15 jours pour les séjours les plus courts) : nouvelle langue, nouvelle monnaie, nouvelles règles de bienséance, etc… Pas le temps de repenser à ce qu’on venait de vivre qu’on était déjà ailleurs. Fréquemment, on confondait les langues, le taux de change, le nom de notre hôtel ou le numéro de la chambre. Notre esprit restait dans la destination précédente.

Moi, j’essayais de m’ancrer au présent. Le blog m’a aidée à mieux réaliser ce qu’on vivait. J’avais vraiment besoin de le fixer, par des récits et des photos. Certaines situations me paraissaient irréelles sinon. Même si on se disait en permanence qu’on vivait des moments extraordinaires et que l’on devait en profiter pleinement, on avait parfois l’impression que c’était vraiment beaucoup beaucoup d’émotions à vivre pour un être humain normal ! Le fait de ne pas pouvoir “digérer” certaines expériences avant d’en vivre d’autres est éprouvant. On a eu parfois l’impression d’être dans une machine à laver !

On a également vécu 4 mois à plus de 40°c (dont des pics à 48°c en Inde) et c’est pas évident même quand on est habitués aux climats chauds ! 

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Inde, Jaisalmer : photo romantique pour faire plaisir à Cool Rahul ! (il faisait 48°c)

Si vous ajoutez cela à l’intensité émotionnelle, un très grand nombre de trajets (voiture, bus, tuk tuk, bateau, avion) et des bagages vraiment trop lourds, vous arrivez à des moments de grande fatigue avec un besoin impérieux de se poser. Et on en a eu plusieurs pendant l’année ! On a donc parfois changé les plans pour s’octroyer des pauses. On a eu tous les deux, à des moments différents, des petits pépins de santé qui ont été des signaux d’alerte … et l’occasion de faire connaissance avec des médecins japonais, vietnamiens, grecs et un acupuncteur chinois au Brésil ! Bonnes expériences au final !

Faire un tour du monde quand on est quadras et pas sportifs, c’est intense ! Notre soif de découvertes nous a conduits à choisir un rythme rapide. Si j’ai un conseil à vous donner : ne soyez pas trop ambitieux sur le rythme des voyages et n’hésitez pas à le modifier en fonction de vos besoins et de vos envies ! C’est possible même avec un billet Tour du monde. Conseil bonus : si un tour du monde vous tente, n’attendez pas d’être vieux pour le faire !

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repos à Karpathos (Grèce)

Un an de tour du monde vaut 10 ans de vie !

La diversité des situations et leur intensité nous ont donné l’impression de vivre 10 ans en une seule année ! On a appris énormément sur une vingtaine de pays, leurs habitudes culturelles, leur gastronomie. Personnellement, j’ai comblé pas mal de lacunes en histoire-géographie ! ( il faut dire que j’ai eu 4 au bac !!!).

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La cuisine vietnamienne est vraiment une merveille : beau et bon à la fois !

Notre “vie d’avant” nous parait très très loin tellement il s’est passé de choses pendant ce long voyage. Quand on fait un voyage (unique) agréable, on a toujours cette impression que le temps passe trop vite. Pendant ce tour du monde, notre rapport au temps a été très complexe : on a eu l’impression de vivre « puissance 10 » ce qu’est la vie normale mais on a aussi eu l’impression de décrocher complètement avec la vie habituelle, d’être hors du temps et de l’espace. Même si on restait connectés via Internet, c’est comme si on vivait dans plusieurs mondes parallèles (et cela sans aucune prise de drogues !) D’ailleurs, on a vu une soucoupe volante !!! ( sans drogues, je vous dis !!)

La beauté est partout !

C’est incroyable ce que notre planète est belle ! Que ce soient les paysages sublimes ou les prouesses architecturales, on en a pris plein la vue !!! On est allés d’émerveillements en émerveillements. Quand vous pensez que vous avez devant les yeux le plus beau panorama du monde, un autre vient le détrôner juste après… L’incroyable diversité des paysages est époustouflante. On a vu tellement de merveilles qu’il est juste impossible de les classer ou de dire lesquelles nous ont le plus touchés !

Certains disent qu’Internet gâche un peu le plaisir de la découverte parce qu’on peut tout voir avant de partir. C’est vrai qu’on peut tout voir en photo et même en vidéo mais rien ne remplace l’émotion du moment. On a vu des centaines de photos du Taj Mahal mais se retrouver face à lui au lever du soleil est indescriptible. Moments uniques ! Certains lieux sont ultra-connus mais ce n’est pas pour rien !

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arrivée sur le Taj Mahal à 5h30 !

 On est allés plusieurs fois à Rio de Janeiro mais chaque coucher de soleil sur Ipanema nous émeut aux larmes … Monter sur le Corcovado fait toujours son effet, même avec la foule !

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C’est tellement beau que la tête tourne un peu !

On pourrait se dire qu’à voir autant de pays différents, on devient blasés mais en fait c’est le contraire ! J’ai la certitude que l’on développe notre aptitude à apprécier la beauté. On s’est mis à plus apprécier de petits détails de la nature : des arbres, des oiseaux mais aussi des variations de couleur… On a été très reconnaissants (Merci la Vie !) de pouvoir se trouver parfois dans des lieux chargés d’histoire comme à Istanbul…

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Mosquée Soliman le Magnifique (Istanbul)

 … ou vierges de toute intervention humaine comme en Amazonie.

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un paresseux en Amazonie

…et parfois dans des lieux qui nous ont vraiment surpris comme ici au à Mui Nê :

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Des dunes de sables au Vietnam !

On a développé une affection et un attachement pour de nombreux lieux et tout ce qui s’y passe nous touche ! On est tellement tristes de la vague d’attentats qui touche la Turquie et Istanbul en particulier.

Les gens sont bienveillants

Tout au long de notre voyage, on a eu affaire à des gens honnêtes et incroyablement bienveillants. À plusieurs reprises, des personnes sont intervenues pour nous avertir de ne pas nous aventurer ici ou là, nous ont donné des conseils de prudence… On les a écoutés, bien sûr ! On a très souvent demandé des informations aux passants (transport, nourriture, logement) et les gens étaient toujours ravis de nous aider. Pour organiser nos déplacements, on n’hésite pas à vérifier les informations, discuter des détails. Il faut dire que le fait de parler plusieurs langues nous a beaucoup aidés.

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Les Japonais sont vraiment charmants mais la communication verbale a été compliquée !

On n’est pas naïfs sur les risques potentiels et on a toujours pris soin de nos biens essentiels : passeports, cartes bancaires, ordinateur. La sécurité est devenue un automatisme (comme à chacun de nos voyages) et cela nous a probablement évité des problèmes. On n’a eu aucune expérience malheureuse !!!

Il y a partout des voleurs mais ils sont rares à côté de tous ces gens qui ne veulent que notre bien ! En plus, personne ne veut qu’un touriste aie un problème ! La plupart des gens veulent au contraire qu’on reparte avec une bonne image de leur pays et de leur accueil.

On a appris aussi à ne pas s’arrêter à l’apparence des gens. Certains hommes en particulier sont impressionnants mais il suffisait en général de quelques mots pour qu’un immense sourire illumine leur visage ! Allez vers les gens en souriant et ils vous sourient ! C’est aussi simple que ça ! Notre attitude fait toute la différence !

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homme en tenue traditionnelle à San Pedro Chenalho (Chiapas, Mexique)

Vivre cette expérience en couple est vraiment génial !

Être deux pour vivre une telle expérience est vraiment plus facile. On veille l’un sur l’autre, on s’entraide, on se complète. Autrement dit : l’homme porte les énormes bagages !!!😉 (oui vraiment énormes ! J’en parle dans cet article : comment faire un tour du monde avec 10 tonnes de bagages !)

Mais au-delà de ça, le plus important est de pouvoir partager toutes ces émotions et ces moments uniques. Être deux, c’est doubler le plaisir ! Il faut dire qu’on a les mêmes goûts pour l’essentiel donc on n’a jamais eu à faire de compromis pénibles… Que du bonheur !

Aujourd’hui, on aime se souvenir de certains moments forts et on a l’impression que ce voyage plus que tout autre expérience nous a soudés à jamais !

Un tour du monde à 2, c’est un accélérateur pour connaître l’autre. On a passé 16 mois 24 h/ 24 ensemble. On ne peut pas faire semblant ou montrer que le meilleur de soi dans une telle aventure ! Le naturel s’exprime au galop !!! Ça passe ou ça casse ! Pour nous, ça a fait mieux que passer : ça a filé, glissé… On s’attendait à avoir besoin de prendre l’air, l’un sans l’autre (surtout qu’on était habitués à être séparés pour des raisons professionnelles), mais en fait, cela n’est jamais arrivé ! On a doré passer tout notre temps ensemble ! Cela nous a permis de beaucoup parler à certains moments mais aussi d’apprécier le silence côte à côte. 

Notre tour du monde : 9 mois après …

Boire dans le même verre : effet fusion d’un tour du monde de 16 mois à 2 !

On est parfois sortis de notre bulle pour retrouver des amis ! On a vécu de magnifiques moments à Miami, Chicago, San Francisco, Athènes, Barcelone et La Réunion. Ces rencontres ont vraiment eu beaucoup d’importance pendant cette année ! (On vous aime, les amis ! Vous nous manquez !)

Et maintenant ?

On continue notre tour du monde mais avec un rythme différent. On va encore vivre et travailler dans des pays différents et découvrir les pays voisins en vacances. Bien sûr, quand on travaille, on n’explore pas un pays de la même manière mais c’est toujours beaucoup de découvertes et d’adaptations.

On devient de plus en plus nomades dans l’âme. Notre rapport au travail a beaucoup évolué. On adore nos boulots et on s’investit à fond mais ce n’est pas notre raison d’être ! On peut ne pas travailler à certains périodes et être bien ! Nos priorités ont changé ! Fin mars, on changera de pays pour une destination encore inconnue. 

On est accros aux voyages depuis longtemps mais on a découvert qu’on aimait vraiment avoir de longues périodes de voyage sans travailler. Avoir du temps devant soi… On a vraiment apprécié les séjours longs dans un pays : 3 mois au Brésil, 3 mois en Grèce, 2 mois ½ à Rome. On envisage de renouveler l’expérience mais probablement sur une période moins longue…Vous en entendrez parler sur ce blog … ! En attendant, on part pour une semaine de vacances à Sydney… Je vous en parle vite !

Vous avez des questions sur cette expérience de tour du monde ? Cela vous donne envie ou pas ?