Bye bye 2016

Bye bye 2016L'année dernière je vous proposais une rétrospective avec mes douze photos préférées de l'année, retraçant mes douze voyages les plus marquants. En 2016 j'ai eu envie de faire un peu les choses différemment, non pas sous forme de bilan, mais plutôt comme un retour en arrière sur les douze mois écoulés, les changements qui ont eu lieu, les décisions prises, les regrets... En quelque sorte une réflexion un peu désordonnée sur ce qui s'est passé en 2016 et sur comment j'ai envie d'orienter l'année à venir, ce qui va changer... ou non.

Un nouveau départ

Impossible de commencer ce vrai-faux bilan sans parler du changement majeur de cette année, que vous n'aurez pas manqué de remarquer si vous me suivez ici ou sur les réseaux (principalement Twitter et Instagram) : je suis partie vivre en Autriche. Une décision que j'ai mûrie pendant un an et qui a été le fil rouge des sept premiers mois de l'année. D'abord les préparatifs, l'angoisse du "est-ce que je vais pouvoir garder mon travail ou vais-je devoir gérer de front un départ à l'étranger et une recherche d'emploi" puis l'installation et l'apprivoisement d'une nouvelle vie. Beaucoup de défis à relever et des moments de doutes mais pour le moment aucun regret : je suis toujours autant dingue de Vienne, j'adore mon nouveau quotidien et aujourd'hui pour rien au monde je ne voudrais être ailleurs. Je m'étais laissée un an mais pour le moment je n'envisage pas de rentrer l'été prochain. Mais on verra le moment voulu !
vienne belvédère cristaux swarovskiCe n'est pas une deuxième chance mais après cinq ans à supporter un quotidien qui me rendait malheureuse, ce grand saut dans l'inconnu m'a fait vraiment me rendre compte que finalement il n'appartenait qu'à nous d'être artisan de son propre bonheur, même si parfois il fallait en passer par des décisions radicales. Ce genre de mantra un peu bateau, on le lit partout mais il faut en faire l'expérience pour reconnaître toute la véracité qu'il contient. Si certaines choses ne vous conviennent pas dans votre vie et que vous attendez que le changement vous tombe du ciel, vous risquez de rester ainsi indéfiniment. Sans surprise, ce déménagement a eu un effet boule de neige et me fait remettre en cause bon nombre des choix que j'ai pu faire ces dernières années. Je crois que quand on a commencé à se bâtir une vie qui nous correspond vraiment, on ne peut plus faire machine arrière et se satisfaire de toutes les contrariétés qui impactent notre quotidien. Je fais encore partie de ces gens qui regardent le chemin parcouru, le comparent à d'autres, et se rendent compte de tout le travail qu'il reste à accomplir. Mais pour la première fois je ne regrette plus où j'en suis, pensant à tout le temps perdu ou les occasions manquées, mais suis plutôt impatiente de redéfinir jour après jour mon avenir. J'ai hâte que 2017 commence car je sais qu'elle me réservera plein de surprises, que j'espère positives. Je sais aussi que beaucoup de travail m'attend, sur moi ou des choses plus concrètes à accomplir, mais je l'envisage, sinon sans peur, avec sérénité. J'ai l'impression que le plus gros a été fait.

Voyager différemment

venise buranoCe blog étant avant tout orienté voyage, impossible d'y échapper. En 2016, je ne sais pas si j'ai plus ou moins voyagé qu'en 2015 mais en tout cas j'ai voyagé différemment. Savoir que j'allais quitter la France, même momentanément, a réorienté mes choix, et j'ai passé plus de temps à découvrir de nouvelles régions ou continuer d'en explorer d'autres plutôt que parcourir l'Europe. Oui la France est belle et regorge de beaux endroits à découvrir : il m'aura fallu cet horizon de déménagement pour m'en rendre pleinement conscience. J'ai donc eu l'impression d'avoir énormément de temps à rattraper et j'ai multiplié les petites virées. En contrepartie, seulement trois voyages à l'étranger : Brighton, parce que je voulais y aller depuis des années ; mon pèlerinage annuel en Écosse avec un nouveau road trip, sur l'île de Mull cette fois (je ne veux même plus promettre les Orcades pour cet été, on verra bien ce que l'avenir réserve...) ; enfin, Venise, dont je n'ai pas encore parlé ici mais les articles arrivent en début d'année car... j'ai beaucoup à en dire et il m'a fallu du temps pour organiser tout ça. Et puis, pour la première année, j'ai enfin été en paix avec la Savoie et y rester m'a paru moins pesant, j'ai même pris plaisir à la parcourir une dernière fois.
Dans la seconde moitié de l'année, mes envies de voyages ont disparu... ou du moins se sont métamorphosées en autre chose. Me sentant enfin bien où j'habitais, il y avait moins cette urgence de toujours aller quelque part, ailleurs, loin. Et puis, nouveau pays oblige, chaque petite sortie se transformait en grande aventure : explorer un nouvel arrondissement ou partir à 20 km de Vienne me remplissait tout autant de joie que si je m'étais retrouvée à l'autre bout de l'Europe. Place à un nouveau terrain d'exploration. Pendant quelques mois je suis donc restée raisonnable et ma manière de voyager s'en est aussi ressentie : plus impulsive, moins planifiée, j'ai pris plaisir à profiter de chaque opportunité et à ne pas trop rationaliser mes déplacements, les planifiant minutieusement. Place à l'impro ! Mais désormais, quatre mois en Autriche plus tard et pas de "gros" voyages depuis l'été, la bougeotte commence à se faire sentir. J'ai hâte que les beaux jours reviennent pour pouvoir partir explorer l'Europe de l'Est, que je ne connais pas du tout.
bruxelles grand place façade

Lassitude

Ce changement dans ma manière de voyager et cette frénésie moins présente a eu d'autres répercussions : 2016 aura marqué mon grand désaveu des blogs. Contradictoire alors que moi-même j'en tiens un ? Peut-être. Mais ce qui est certain c'est que je n'en ai jamais été une grande consommatrice, et encore moins de blogs de voyage. Mais cette année, la fracture s'est vraiment fait ressentir. Il n'y a rien à faire, je ne m'y retrouve pas. Entre les articles qui se ressemblent tous, quand ils ne sont pas complètement vides et sans intérêt, les mêmes destinations qui tournent en boucle, le ton personnel qui disparaît (un comble !) et les blogtrips hors de prix à la chaîne, non merci. Je n'en suis désormais plus qu'une poignée, que j'apprécie plus pour la patte de leur auteur que pour les sujets véritablement abordés.
hortensias dordogne jumilhac franceJe m'étais également forcée à être présente sur les réseaux sociaux dans un souci de promotion mais chassez le naturel... Je n'ai jamais été à l'aise avec ces miroirs aux ego, cette mise en scène infinie de son quotidien, ces mensonges et sans surprise j'ai à la fois beaucoup de mal à rentrer dans le jeu ou même à l'apprécier. Sans parler de la course aux followers, les stats truquées... Ne peut-on pas employer son temps à des choses plus constructives ? À chaque nouvelle période où je m'éloigne de tout ça, j'ai de plus en plus de mal à m'y replonger. Pour le moment je continue par la force de l'habitude mais clairement l'intérêt n'y est plus du tout.

Le blog toujours (trop) présent

Mais cette lassitude se retrouve également présente ici, il ne faut pas croire. En 2016, vraiment, j'ai essayé de développer mon blog parce que j'en avais un peu marre d'écrire pour moi toute seule et de "perdre" autant de temps pour rien. Je me suis donc réinscrite sur les réseaux sociaux, j'ai essayé de me faire connaître un peu, même si je déteste l'autopromo. De manière concrète, cela se résume à 79 billets rédigés en 2016, 80 en comptant celui-ci, contre 67 en 2015. C'est peut-être dérisoire par rapport à d'autres blogs où la fréquence de publication est bien plus élevée, mais pour moi c'est énorme. J'ai à côté un travail déjà très prenant, le week-end c'est mon moment de respiration où j'en profite pour bouger (ce qui me permet aussi d'alimenter le blog même si ce n'est pas la motivation première). Depuis quelques mois, je me suis astreinte à un rythme de publication dément, deux articles par semaine, parce que j'avais vraiment beaucoup, beaucoup de matière à partager. Sauf que mes articles me prennent un temps fou à rédiger : l'écriture ne me vient pas naturellement, je fais souvent plein de recherches en parallèle pour obtenir quelque chose de complet. J'aime y ajouter plein de détails, des anecdotes, découvrir des choses à posteriori, ça me fait voyager une deuxième fois... Sans oublier les photos qui illustrent chaque article, toujours plus nombreuses. Mais ça a un coût. Mes soirées. Ces derniers temps, il n'y a quasiment pas un jour qui ne soit passé où je n'ai pas bossé pour le blog. Et pour quels résultats ? Pas grand-chose. Comme je m'en ouvrais dans ce billet, je pense que ma manière de bloguer intéresse peu. Je ne voyage pas dans des destinations à la mode ou exotiques. J'écris des articles très longs qui, sans être exigeants du point de vue du contenu, nécessitent un minimum d'attention pour en déceler les informations. J'ai décidé de partir vivre en Autriche, et pas à New York ou en Scandinavie. Et je commence à être fatiguée de cette frénésie d'écriture qui ne me laisse du temps pour quasiment plus rien. Il y a quelques jours, j'ai failli mettre en ligne un article dont je n'étais pas satisfaite parce que je n'avais rien pour mon jour de publication. Ça a tiré la sonnette d'alarme. Je ne veux pas être cette personne qui publie à tout prix.
marseille mucemJe pense donc, non pas arrêter, mais changer ma manière de faire l'année prochaine. Même si clairement je ne vois pas comment faire autrement : j'aime ce que je fais, c'est ce qui me plaît le plus à écrire, comment changer ça ? Je ne manque pas de contenu à partager, notamment mon quotidien en Autriche. J'ai très envie d'arriver à faire découvrir ce pays et le faire aimer des touristes qui s'y intéressent que trop peu. Mais je vais surtout me mettre moins la pression et ça va commencer par se remettre à publier de manière plus erratique, quand j'aurai le temps. De toute façon, ce n'est pas comme si je tirais quoi que ce soit de ce passe-temps devenu beaucoup trop chronophage : ces dernières semaines, j'ai commencé à accepter que je n'aurai jamais une grosse audience (non pas que c'est quelque chose que je cherchais mais on blogue avant tout pour partager et quand on a l'impression de ne partager avec personne, ce n'est pas très motivant) ni ne serai jamais un blog de référence. Donc plutôt que de m'essouffler pour rien, je vais lever le pied, continuer à proposer des articles dont je suis fière, développer d'autres axes comme mes Errances viennoises qui me demandent beaucoup de temps, parler encore et toujours de l'Autriche et on verra bien ce qu'il adviendra.

Et pour 2017 ?

Je n'aime guère prendre des résolutions à chaque nouvelle année, plutôt me fixer un ou deux objectifs qui sont censés définir les douze mois à venir. En 2016, du côté personnel il y avait le déménagement en Autriche (réussite franche de ce côté) et pour le blog son développement (avec un bilan en demi-teinte). Au fil de l'année d'autres peuvent venir se greffer, comme devoir me mettre au sport de manière un peu plus intensive et surtout régulière, pour des raisons de santé (c'est pas toutes les semaines facile mais je m'y tiens avec plus ou moins de constance. Rome ne s'est pas construite en un jour, n'est-ce pas ?). Rien de bien fou mais de toute façon, je ne suis pas du genre à me fixer des objectifs démesurés ou décider de changer de vie en un claquement de doigts. J'y vais par étape, petit à petit. C'est la méthode qui fonctionne le plus avec moi.
france bretagne finistère pointe saint-mathieu rochers océanEn 2017, même topo. J'ai de nouveau un gros objectif personnel à accomplir, dont je reparlerai peut-être ici en temps voulu. Et puis il va être également temps de me mettre de manière plus intensive à l'apprentissage de l'allemand, en prenant des cours dans un institut quelconque, et plus continuer toute seule dans mon coin, même si je n'ai jamais été aussi assidue que ces dernières semaines. Comme je compte encore passer quelques mois (années ?) en Autriche, il devient urgent de mieux maîtriser sa langue car je me sens beaucoup trop handicapée au quotidien.
J'en parle ici car cette décision va forcément impacter le blog vu que cela va moins me laisser de temps pour écrire de nouveaux articles. D'autant que ma résolution de ce côté-ci est : lâcher prise. J'ai besoin de reprendre du temps pour moi et les activités que j'aimais faire et que j'ai mises de côté faute de temps (le cinéma par exemple). J'ai besoin de retrouver des soirées à faire autre chose, à ne pas culpabiliser si je n'avance pas sur mon article, à arrêter de me coucher à des heures pas possibles pour boucler un billet. Mine de rien mon blog va sur ses quatre ans et je ne voudrais pas m'en dégoûter de manière prématurée.
autriche toits grazTerminons à présent côté voyage. Je ne fais pas partie de ces gens qui planifient leurs vacances à six mois ou un an, tout simplement parce que je n'ai pas les moyens de faire de gros voyages à l'autre bout du monde et me contente de petits city trips en Europe. Pour le moment cela me convient parfaitement et je ne pense pas que cette année sera différente ! Rien de vraiment prévu donc, si ce n'est un premier séjour en Écosse fin janvier (certainement suivi par un autre plus conséquent vers le mois de juin comme l'année dernière) ; ma famille va également venir me rendre visite en avril pour mon anniversaire ce qui est vraiment chouette. Et évidemment j'ai déjà quelques retours en France déjà programmés. Quant au reste, c'est encore une grande page blanche qu'il me reste à remplir. Mes envies sont très simples : continuer à explorer l'Autriche et découvrir les pays limitrophes. Il y a sûrement un séjour à Prague, à Budapest et à Ljubljana ; pourquoi pas également dans le sud de l'Allemagne, toute proche. J'espère que mon « gros » voyage du premier semestre sera dans les pays Baltes, un de mes rêves depuis des années maintenant. Et j'aimerais également organiser un road trip à cheval sur les pays limitrophes de l'Autriche pour découvrir autre chose que les capitales. Bref, beaucoup d'envies, rien encore de concrétisé mais je sais que tout arrivera en temps voulu. Et puis, il faut aussi laisser la place aux imprévus et aux surprises.
Merci en tout cas à ceux qui m'ont suivi cette année et qui ont pris du temps pour commenter mes articles ou interagir avec moi sur les réseaux, cela me fait toujours très chaud au cœur. Et à vous tous qui serez parvenus à la fin de cet article, je ne vous souhaite que le meilleur pour cette nouvelle année.
vienne street art