Thursday Thunder: the surrendered wives


Je ne vais plus beaucoup sur le site de la BBC, depuis que leur indépendance vis à vis du gouvernement et leur intégrité journalistique fait rire même le KCNA (l’agence de presse nord coréenne), mais c’est un tort, on peut encore y lire des articles fascinants. Comme par exemple celui parlant d’une dangereuse illuminée américaine qui explique sans rire qu’elle a trouvé le bonheur depuis qu’elle a décidé, comme ça, un beau matin, de devenir une surrendered wife, c’est à dire une infâme carpette matrimoniale. C’est remarquable. Un instant, je vais hurler de rage et je reviens. 

Thursday Thunder: the surrendered wives
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Cette sombre imbécile, en véritable fan du syndrome de Stockholm donne même des « conférences » pour inciter d’autres décérébrées à suivre son exemple, vous allez voir, la vie de trépanée asservie c’est la joie. La félicité matrimoniale assurée. Déjà, on sent toute la modernité de son argument, puisqu’elle n’a visiblement jamais entendu parlé de couples non mariés. Passons. Cette dangereuse attardée a même pris la peine très gentiment de faire une liste de ce qu’il faut faire pour être une surrendered wife parfaite, c’est dire le niveau intellectuel de son public. Je ne sais pas si ça se voit, mais je suis légèrement agacée. Non parce que pour les non anglophones, to surrender, ça veut dire se rendre, abandonner ses droits et son cerveau par la même occasion pour se soumettre à celui de son mari donc. WTF?!? En même temps, c’est sûr qu’une fois qu’on est en état de serpillère cérébrale, on ne se pose plus de question et on n’est pas malheureux. Vous avez déjà vu un paillasson dépressif? Cela dit, je n’en ai jamais vu de particulièrement hilare non plus. Alors donc, si vous voulez réussir votre vie de potiche sortie tout droit d’une pub des années 50, c’est facile, il suffit de suivre les conseils de l’autre connasse la surrendered wife. 

-arrêter de raler après votre mari: au départ on se dit pourquoi pas. Après tout il y a d’autres moyens de montrer sa contrariété. Mordre par exemple… Mais bon, elle veut juste dire arrêter de lui faire la moindre remarque ou de lui demander quoique ce soit. En gros, fermez-la, ça sera plus simple. À la limite, une plante verte y arriverait mieux. C’est évident, pourquoi on aurait besoin d’adresser la parole à la personne qui partage notre vie? 

-respecter ses opinions. Ça paraît logique. Sauf que respecter ses opinions pour moi, ça ne veut pas dire ne pas en avoir soi-même. Par exemple, je respecte l’opinion de Marichéri qui trouve la blague du pigeon hilarante, mais je maintiens que c’est aussi drôle qu’une américaine rétrograde coincée dans son sexisme confit. Pareil pour la musique dodécaphonique. J’admets tout à fait que Marichéri apprécie. Ça ne me dérange absolument pas qu’il écoute ses bruits de casseroles trouées. Il a un casque et le bureau est insonorisé. Ahaha. Je ne sais pas si ça se sent, mais j’ai des opinions sur des tas de sujets, et je suis teigneuse. Je dis ça comme ça.

-recevoir ses cadeaux avec le sourire et exprimer sa gratitude..alors là, soit c’est un euphémisme pour évoquer leur  vie sexuelle, qui a l’air assez spéciale quand même, soit la pauvre femme se prend pour un animal de compagnie. Remarquez, c’est peut-être lié…

-dépendre de lui pour les affaires d’argent et lui confier les finances de la famille. Rhaaaa…. je vais m’étrangler. En plus, si elle parle de « famille », c’est qu’elle s’est reproduit. 

-s’occuper de sa petite personne (la sienne, pas celle du mari) et de son apparence , vous voyez bonbonne manucurée et à la choucroute bien lissée, qui attend son mari avec le sourire et un martini sur un plateau? J’ai beau être une grande pacifiste, j’aurais cette pétasse sous la main, je lui taperais bien la tête sur le mur plusieurs fois mais amicalement bien sûr. Pas pour lui faire mal, mais dans l’espoir de faire démarrer ses neurones qui ont l’air un chouïa encrassé…Pour lui rendre service en fait. 

 
Le pire, c’est que cette conne se dit féministe. Attention,  ça vole haut: elle est responsable de son propre bonheur. Ah. En la fermant et se comportant comme une carpette, ça lui évite de se disputer avec son crétin de mari, donc ça la rend heureuse. Voilà. Loin de moi l’idée de critiquer (ce n’est pas mon genre…) mais elle a pensé à consulter? Et c’est quoi ce sexisme préhistorique? C’est aussi insultant pour les femmes que pour les hommes. Peut-être que son mari est un pauvre petit être sensible qui ne supporte pas la critique le pauvre, et préfère vivre avec une plante en pot manucurée plutôt qu’avec quelqu’un qui a un cerveau, ou  avec une serpillère pomponnée qui ne va pas froisser ses petits nerfs en lui adressant la parole, plutôt qu’avec quelqu’un avec qui il partage quelque chose? Elle a entendu parler du divorce, l’hallucinée du patriarcat? Ou du lance flamme? C’est radical.