La Bretagne le long du GR34 #1 : du fort de Bertheaume à Portsall

Publié le 11 novembre 2016 par Ailleurstoujours @TjsEtreAilleurs
Suite de mon séjour en Bretagne de cet été : après Quiberon, nous avons poursuivi notre voyage vers la côte du Finistère nord, revenant à quelques kilomètres d'où j'ai grandi. Ce fut l'occasion de redécouvrir la région avec un œil d'adulte et raviver des souvenirs d'enfance. Gratifiés d'un temps exceptionnellement beau, nous en avons surtout profité pour nous balader et admirer les paysages bretons. Dans les prochaines semaines, je vous invite à revivre ces balades avec moi, prenant pour point de repère le célèbre chemin de randonnée qui fait le tour de la Bretagne, le GR34. 1 700 kilomètres de sentiers côtiers que nous avons empruntés sur de petites portions... En voici un petit aperçu en photo.

Fort de Bertheaume

Le fort de Bertheaume, situé sur la commune de Plougonvelin, fut fortifié par Vauban à la fin du XVIIe siècle. Mais l'histoire de cet îlot, que l'on peut rejoindre à pied uniquement à marée basse, remonte à bien plus longtemps que ça : des vestiges de la préhistoire et de l'âge de bronze y ont été retrouvés. Aujourd'hui, les fortifications que l'on aperçoit sont beaucoup plus récentes (XVIIIe-XIXe siècle) et son passé militaire s'est achevé durant la Seconde Guerre mondiale. Dorénavant accessible grâce à une passerelle, le fort se visite l'été et d'avril à octobre un parcours de via ferrata permet de découvrir le site autrement. Nous nous y sommes rendus en fin de journée, l'endroit avait été déserté et la couverture nuageuse ne lui rendait guère justice. Pourtant le lieu est important, Vauban l'avait bien compris : nous sommes ici à l'entrée de la rade de Brest. Et c'est somme toute un bon point de départ pour remonter toute la côte du Finistère nord.Au loin on aperçoit les Tas de Pois de la presqu'île de Crozon, un autre endroit incontournable du Finistère mais où nous n'avons pas eu le temps de retourner cette fois-ci.Le port de Plougonvelin avait l'air bien mignon !

Pointe Saint-Mathieu

On se déplace un peu plus à l'ouest avec un classique : la pointe Saint-Mathieu et son célèbre phare, en haut duquel on peut d'ailleurs monter (163 marches !), contre monnaie sonnante et trébuchante. Falaises abruptes, côte déchiquetée, bourrasques de vent... le lieu résume à lui seul l'esprit breton. Pourtant, sous le soleil et les jeux de lumière sur l'océan tranquille, il ne manque pas de charme, bien au contraire. Outre le chemin côtier hypnotisant (prenez garde ou vos pieds avaleront les kilomètres sans que vous vous en rendiez compte), la pointe abrite également un sémaphore, chargé de surveiller le littoral, un cénotaphe (mémorial pour les marins tombés au combat, ici durant la Première Guerre mondiale) ouvert au public et bien sûr les vestiges de l'abbaye Saint-Mathieu de Fine-Terre. Il ne reste à présent plus grand-chose de ce grand complexe autour duquel habitèrent plusieurs milliers de personnes au XIVe siècle. La chapelle, juste à côté, abrite un petit musée qui retrace l'histoire de l'abbaye. De nos jours, la pointe Saint-Mathieu ne comporte plus qu'une poignée d'habitations et quelques commerces (principalement hôtel et restaurants).
   

Pointe de Corsen

Forcément, quand on vient dans le Finistère, se pose la question du point le plus à l'ouest de la France (si on ne compte pas les îles, évidemment) : ce matin-là, nous nous étions promenés à la pointe de Kermorvan au Conquet (j'y reviendrai dans un autre article) et en regardant grossièrement une carte, j'ai bien cru que c'était le fameux point le plus occidental en France... tandis que ma mère soutenait que c'était Crozon. Perdu pour toutes les deux ! Ce fameux endroit est en fait la pointe de Corsen et ça tombe bien, c'était à deux pas d'où nous logions. En suivant les panneaux, sur la commune de Plouarzel, nous avons fait un premier arrêt à un parking à quelques kilomètres de la pointe en question. Sauf que de gros nuages noirs se sont vite amoncelés à l'horizon et nous avons rebroussé chemin pour finir le trajet en voiture. Après nous être pris une bonne grosse averse aussi soudaine qu'express (la preuve !), nous avons pu immortaliser notre venue à l'extrême-ouest de la France.

L'aber Idult

En remontant la côte, on entre dans le pays des abers, ces estuaires de rivière formant des anses plus ou moins grandes. L'aber Idult est le premier des trois que compte le fameux pays des Abers (avec l'aber Benoît et l'aber Wrac'h) : le GR34 en fait d'ailleurs le tour mais d'autres circuits à pied sont également proposés, pour découvrir la particularité de la région, et notamment le goémon. Lanildut est en effet le premier port de décharge d'algues en Europe (les champs de goémon se situe vers Molène... d'où la fameuse saucisse de Molène, fumée au goémon). Après une première balade du côté du port, nous avons repris la voiture, fait tout le tour de l'aber et pu ensuite nous promener le long de la côte.
Bon plan : si vous cherchez une bonne adresse dans le coin, je vous conseille le O'Porsmeur, sur Porspoder, dont le fish and chips m'a été longuement vanté par une amie. Je n'ai pas eu la chance d'y goûter personnellement mais je fais confiance à cette recommandation les yeux fermés.
De l'autre côté de l'aber.On ne dirait pas un géant de roche en train de faire la planche ?

Route touristique de Landunvez

Pour la dernière étape de cet article, direction un peu plus au nord et la route touristique de Landunvez, l'une des portions les plus belles que nous avons empruntées je crois... mais je pense que ces camaïeux de bleu ne sont pas étrangers au coup de foudre. Finalement le seul inconvénient quand l'on suit ainsi le GR34 en saut de puce, c'est qu'il faut faire le chemin dans un sens puis dans l'autre... sauf quand quelqu'un se dévoue pour faire la voiture-balai (merci maman !). Là encore, on s'est arrêtés un peu au hasard, près d'une belle plage de sable blanc où des courageux s'essayaient au surf : saviez-vous d'ailleurs que Landunvez est un spot connu de kitesurf ? Ici encore on peut admirer la côte complètement déchirée, les petites criques et les îlots rocheux au large. On marche sur la lande, bien abîmée d'avoir été foulée par autant de pieds (des portions sont d'ailleurs déviées pour lui permettre de se régénérer : on ne rappellera jamais assez que ces écosystèmes sont fragiles et qu'il faut bien marcher sur les sentiers et pas n'importe où, pour ne pas les dégrader encore plus !).
Nos pas finissent par nous conduire jusqu'au port de Portsall, alors à marée basse. Quelques courageux s'y baignaient même : cette eau turquoise ne donne-t-elle pas envie ? (On a joué les courageux l'après-midi et, malgré le soleil qui cognait... l'eau de la Manche est toujours aussi... revigorante, dirons-nous !) 
Bon plan : cette fois une adresse testée et approuvée, juste à l'entrée de Portsall, ne manquez pas la crêperie La Chaumine : les crêpes y sont délicieuses (meilleure crêpe au caramel beurre salé mangée du séjour et croyez-moi, j'ai mis un point d'honneur à les goûter à chaque restaurant où on est allés) et raisonnables niveau tarif. Et avant de repartir, ne manquez pas de faire un détour pour aller saluer l'impressionnante ancre de l'Amoco Cadiz, ce pétrolier qui avait fait naufrage à la fin des années soixante-dix).J'espère que cette petite balade photo vous a plu : si c'est le cas, ça tombe bien, deux autres arrivent très rapidement. Et n'hésitez pas à laisser en commentaire vos plus beaux endroits dans le Finistère, la prochaine fois que je m'y rendrais je ne manquerai pas d'aller vérifier ça de mes propres yeux !