Les Laurentides et ses Belles-Histoires (partie 2)

La semaine dernière ont vous présentait la première partie de notre série sur la route des Belles-Histoires écrite en collaboration avec Tourisme Laurentides. Aujourd’hui, on vous présente le dernier article de cet série! 


Alors que le jour se lève sur les Laurentides, on se prépare pour une nouvelle journée à la découverte de la Route des Belles-Histoires. Aujourd’hui, la route nous mène de la petite municipalité de Labelle jusqu’à la ville de Mont-Laurier. Encore une fois, la région nous réserve de belles surprises. Ici, ce n’est pas seulement la chasse et la pêche qui attirent les visiteurs, c’est aussi la villégiature en forêt.  C’est également une nature plus sauvage qui nous accueille. On comprend rapidement que la forêt a joué un rôle central dans le développement de la région. Ce que l’on découvre en parcourant les quelques 90 kilomètres qui nous séparent de notre destination finale ce sont des légendes et des histoires fascinantes!
Suivez-nous donc dans cette deuxième journée de découverte sur la Route des Belles-Histoires.

Route des belles-histoires

C’est l’histoire de gens à la fierté contagieuse

Notre journée débute par une visite de la gare de Labelle (oui, oui, ce village porte le nom du célèbre Curé Antoine Labelle) construite en 1924. Aujourd’hui, elle abrite une auberge, un restaurant et un musée ferroviaire. On ne peut vous mentir, les gares croisées lors de cette deuxième journée de route ont été nos préférées. Il faut dire que les gens rencontrés sur notre passage nous les ont présentées avec une fierté contagieuse. On ne peut faire autrement que de partager leur amour!
 Cette fierté, elle vient de loin. Au musée de la gare, on apprend que l’arrivée du premier train à Labelle (alors appelé Chute aux Iroquois), en octobre 1893, avait suscité une immense joie chez les citoyens de ce petit village. Tous s’étaient massés le long du chemin de fer pour accueillir les visiteurs distingués. Cent ans plus tard, cette fierté ne s’est pas estompée. Ce sont d’ailleurs des dizaines de bénévoles qui ont travaillé à la restauration de ce patrimoine architectural au moment du démantèlement du chemin de fer dans les années 1990.

Labelle

En quittant Labelle, on traverse le pont couvert de La Macaza construit en 1904. D’un rouge vif comme celui croisé hier à Bréboeuf, il relit les deux rives de la rivière La Macaza. On vient presqu’à regretter l’époque où l’on construisait les ponts ainsi. Non seulement sont-ils plus beaux, mais ils ont aussi l’air beaucoup plus solides que certains de nos ponts plus « modernes » !

Les Laurentides et ses Belles-Histoires (partie 2)

Ponts couverts
Saviez que l’on construisait des ponts couverts afin de retarder la détérioration du bois ? Avec leur allure de grange, ils permettaient également de rassurer les animaux qui les traversaient et qui avaient peur de l’eau.

La Macaza

Puis, on arrive à Nominingue, un petit village situé en bordure du lac du même nom. Comment vous expliquer notre coup de foudre pour la petite gare de Nominingue construite entre 1903 et 1904 ? On a complètement craqué pour son look sorti tout droit des films westerns. À notre grande surprise, les salles d’attente et de bagages ainsi que le bureau du chef de gare sont demeurés presque intactes.
Et que dire des habitants de ce village? À la gare, les gens que l’on a rencontrés nous racontent avec beaucoup de fierté l’histoire de leur petite communauté. À travers leurs récits, on a l’impression de revivre l’époque du « P’tit train du Nord ». On imagine l’odeur du charbon qui annonce l’arrivée du train et les enfants vêtus de leurs habits du dimanche venus accueillir les visiteurs. Ils nous expliquent également comment les citoyens de Nominingue, craignant la démolition de leur gare au moment de la fermeture du chemin de fer en 1981, ont réussit à la sauver en la déménageant dans un parc tout près. Quinze ans plus tard, ce sont des bénévoles qui l’ont ramené sur son site d’origine. Il s’agit d’un incontournable si vous passez dans la région. On est d’ailleurs convaincu que vous tomberez vous-aussi amoureux de ce petit bijou.
Gare de NominingueGare de Nominingue construite entre 1903-1904

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C’est l’histoire d’une région et de ses légendes

Plus on avance sur la route des Belles-Histoires, plus on a l’impression de découvrir une autre Laurentides. Une Laurentides plus mystérieuses où la forêt dense nous cache quelques secrets. Puis, à l’entrée du petit village de Lac-Saguay on est accueillie par un bûcheron géant. Sortie tout droit de la forêt avec sa hache, il semble être le gardien du magnifique Lac-Saguay. Ce géant est nul autre que « Le grand six pieds » (œuvre du sculpteur Roger Langevin), personnage tiré d’une chanson de Claude Gauthier, né à Lac-Saguay en 1939. Rappelant le lien étroit qu’entretient la région avec l’industrie forestière, il nous souhaite également la bienvenue dans un monde magique.

Lac-Saguay

Au Lac-Saguay il n’y a pas que les paysages qui soient féériques, on y retrouve également un circuit de légendes composé de neuf légendes originales créées par des personnalités québécoises. Ici, vous rencontrerez un pêcheur malveillant, un canot volant et un train noir qui a pour tâche de recueillir les âmes des malfaiteurs. Si comme nous vous adorez les légendes, vous apprécierez particulièrement votre arrêt dans ce petit village où histoire et légende nous donne l’impression d’entrer dans un monde fantastique.
Lac-SaguayLac-Saguay
En parcourant la route des Belles-Histoires, on se rend toutefois compte qu’il n’y a pas que le Lac-Saguay qui cache des légendes fascinantes. Connaissez-vous celles de la Chute-aux-Iroquois ou du Rapide de l’Original ? Si la réponse est non, ne vous en faites pas nous n’en n’avions jamais entendu parler non plus. Pourtant, ces deux légendes sont au cœur de l’histoire des Laurentides.
Avant de porter le nom du célèbre curé, la petite communauté de Labelle a d’abord porté le nom de Chute-aux-Iroquois. Ce nom rappel la légende amérindienne voulant que de nombreux Iroquois se soient noyés en tentant de traverser les rapides situés près des chutes de la Rivière Rouge. Dans la même optique, la ville de Mont-Laurier n’a été baptisée ainsi qu’en 1909 afin de convaincre le premier ministre canadien de l’époque, Wilfrid Laurier, d’y faire passer le « P’tit train du Nord ». Son nom d’origine était plutôt Rapide de l’Orignal, nom viendrait d’une autre légende amérindienne qui raconte qu’un orignal serait parvenu à sauter au-dessus du rapide qui traverse aujourd’hui Mont-Laurier pour échapper à un groupe de chasseurs.
Tous ces récits nous font découvrir les Laurentides sous un autre jour. Le temps de quelques instants on en vient même à oublier le « p’tit train du nord » et on plonge dans un monde magique où se croisent mythes et légendes.

Laurentides

C’est l’histoire d’une industrie forestière en plein essor

Dans cette deuxième journée à parcourir la route des belles-histoires, on constate à quel point la forêt a joué un rôle central dans le développement de la région. Partout, le chemin de fer a permis non seulement la colonisation, mais également le transport de matériel nécessaire à une industrie forestière en pleine croissance.
Plus on se rapproche de la ville de Mont-Laurier, destination finale de notre parcours dans les Laurentides, plus ce constat devient apparent. Ici, draveurs et bucherons semblent être les héros de l’histoire que l’on découvre. En chemin, on croise d’ailleurs le Centre d’interprétation de la Drave qui se trouve dans la Pourvoirie Cécaure.

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Qu’est-ce qu’un draveur ?
Au 19e siècle, les draveurs sont principalement des bûcherons qui, au moment du dégel, transportent les pitounes (ou billots de bois) en les faisant flotter jusqu’au chantier de construction. Au 20e siècle, le train remplace tranquillement la drave.
Saviez-vous que les draveurs devaient faire preuve d’équilibre et de souplesse? Debout sur ces billots, ils devaient les faire naviguer tout en évitant de tomber dans les eaux glaciales.

À notre arrivée à Mont-Laurier, c’est un deuxième géant qui nous accueil. Cette fois-ci, il s’agit du Draveur, lui aussi œuvre du sculpteur Roger Langevin, qui rappelle l’époque où Mont-Laurier (ou devrait-on dire plutôt Rapide de l’Orignal) servait de camp pour bûcherons et draveurs.
De cette époque, la Maison Alix, construite en 1889 par Solmine Alix, existe toujours. Une petite balade à pied dans la ville nous permet de découvrir les moments marquant de l’évolution de Mont-Laurier. De camp de bûcherons, la ville devient rapidement le pôle de services le plus important des Hautes-Laurentides.
Maison AlixMaison Alix construite en 1889
Même si la ville nous parut plutôt tranquille, son côté plus industrielle offre un contraste intéressant avec la nature environnante. Du parc Toussain-Lachapelle vous avez une superbe vue sur la Centrale hydroélectrique construite en 1912 sur la rivière du Lièvre. Tout près, la Cathédrale de Mont-Laurier cache également une histoire intéressante. Construite en 1903, elle a été presque entièrement détruite par un incendie en 1982. Aujourd’hui, de l’église originale, il ne reste plus que le portique et le clocher. Un plus long arrêt à Mont-Laurier, nous aurait sans doute permis de découvrir d’autres petits trésors cachés.
Mont-Laurier
Notre parcours sur la route des Belles-Histoires se termine comme elle a commencé, par une gare. Inaugurée en 1909, la gare de Mont-Laurier est le point final de notre voyage et celui du «P’tit train du nord ». Arrivés à la fin de la route, nous avons l’impression d’avoir découvert une autre facette des Laurentides. Bien plus que de beaux paysages et des pentes de ski, cette région cache un riche patrimoine culturel et historique qui gagne à être découvert. La route des Belles-Histoires offre le cadre parfait pour un roadtrip à travers les Laurentides. Maintenant, on n’a qu’une seule envie, y revenir encore et encore !
Gare de Mont-LaurierGare de Mont-Laurier construite en 1909

Où dormir en chemin ?

Pour votre deuxième nuit dans les Laurentides, on vous propose un arrêt à l’Auberge Chez Ignace à Nominingue. Cet ancien magasin général converti en auberge se trouve à quelques pas de la piste cyclable « Le P’tit train du Nord » et du lac Nominingue. Plus qu’une simple auberge, vous pourrez également y vivre une expérience culinaire des plus agréable. Et surtout, n’hésitez pas à demander à Ignace, le propriétaire, de vous parler de ses passions pour la bière et pour l’art animalier. Il s’agit d’un arrêt parfait pour profiter d’un accueil chaleureux et une bonne nuit de sommeil.

Auberge Chez Ignace

Sur ce, on te dit à très bientôt chers Laurentides !

Pour planifier votre visite: 

http://www.laurentides.com/fr/belleshistoires
Pour lire le reste de notre aventure sur cette portion de la route des Belles-Histoire cliquez ici et ici.

Route des Belles-Histoires

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Nos autres articles sur la région des Laurentides: 

  • Les Laurentides et ses Belles-Histoires (partie 1) 
  • Découvrir les Laurentides à travers ses Belles-Histoires
  • Randonnée au Mont-Tremblant
  • Expérience glamping dans les Laurentides: 2 nuits dans une yourte
  • Carte postale de Tremblant

Pour ce séjour nous avons été les invités de Tourisme Laurentides. Toutes les opinions demeurent toutefois les nôtres!