Mission Koh-Lanta sur l’île de Cayo Costa dans le Golfe du Mexique

Publié le 27 juillet 2016 par Amandine & Greg @Humeurvoyageuse

Une mission Koh-Lanta, tu en as toujours rêvé ? Si tu te sens une âme daventurier, j’ai exactement ce qu’il te faut : un séjour en plein cœur du parc d’État de Cayo Costa, situé sur une petite île du même nom dans le Golfe du Mexique, au large de la côte Ouest floridienne. Idéal pour se déconnecter du monde moderne, et se ressourcer au calme… Enfin, ça, c’est la théorie ! Passons à la pratique maintenant…

24h chrono sur l’île mystérieuse de Cayo Costa

Moi, rien que le nom, ça me faisait rêver. Les photos sur internet aussi : une eau d’un bleu turquoise, un environnement sauvage, des forêts de pins, de la mangrove, de petites cabines en bois avec un porche très accueillant. Je me voyais déjà faire griller au feu de bois mes marshmallows façon Tom Hanks dans Seul au monde, un raton laveur couché à mes côtés. Oui, c’est sûr, j’avais envie de la découvrir cette île !

Cayo Costa

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Cayo Costa

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Attention, instant culturel, c’est parti : le parc d’État de Cayo Costa est une réserve naturelle. L’endroit n’est accessible que par bateau, et celui-ci ne fait la navette qu’une seule fois par jour. Autant dire que vous êtes à près d’une heure de navigation des premiers secours, et totalement coincé pendant au moins 24 heures (sauf si vous avez votre propre bateau, of course). Cependant, vous ne vous ennuierez pas puisque le parc possède de nombreux chemins de randonnées, et 14 km de plage de sable blanc. Enfin, là encore, on reste dans la théorie !

Tout avait pourtant si bien commencé…

Une glacière remplie à ras bord, tout l’attirail nécessaire pour faire un barbecue de compétition, des lampes, un parasol de plage, un tire-bouchon… Bref, tout y était. Sans oublier les deux sprays anti-moustiques force 50 sur l’échelle de Richter.

Pour embarquer, le point de rendez-vous se situe dans le Nord de Pine Island, au petit port de pêche de Bokeelia. Je ne te fais pas de dessin : ça pue le poisson !

Cayo Costa

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Cayo Costa

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Cayo Costa

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Le bateau est bondé de jeunes adolescents américains prépubères sentant le cannabis la testostérone à plein nez, euphoriques à l’idée de passer 24 heures complètement seuls au monde à se bourrer la gueule. On n’était pas aussi excités qu’eux, je vous l’avoue, surtout quand le capitaine nous a donné quelques détails sur cette fameuse île. Comment ça il n’y a pas d’électricité ? Ni eau chaude ? Les douches sont à l’extérieur ?! Mais comment on va faire pour les glaçoooooooons ?! Bien sûr, il avait attendu d’être au milieu de l’océan pour nous confesser tout ça. Merci.

Cayo Costa

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Cayo Costa

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Comment te plomber le moral en un rien de temps

Une fois sur place, alors que l’on charge toutes nos affaires dans le petit tram, (ben quoi, c’est isolé certes, mais il ne faut pas oublier qu’on est aux États-Unis et qu’il faut bien ça pour emmener les américains jusqu’à leur campement, faut pas pousser non plus hein !), les Rangers du parc en remettent une couche.

« Il y a des milliers de moustiques, j’espère que vous n’avez pas oublié les répulsifs. En même temps, si vous n’en avez pas ce n’est pas très grave puisque même un produit à 99% de DEET, ça ne les tuera pas. »

« Hier, deux filles sont restées seulement trois heures sur l’île, avant de repartir aussitôt. En fait, les cabines en bois sont toutes réservées, mais la moitié sont actuellement vides car les gens n’ont pas supportés de passer plus d’une nuit ici. »

« Un couple a vidé trois sprays anti-moustiques pendant la nuit. Et ce n’était pas encore suffisant. »

« Faites très attention, car il y a des raies et des méduses dans l’eau, et de nombreux animaux rôdent aux alentours, des ratons laveurs, des serpents, des rats, des cochons sauvages… ». J’ai perdu le fil à ce moment-là.

« Ah oui, et ce n’est pas tout, le pire, ce sont les no-see-ums. Il y en a des milliards ! Vous ne les verrez pas, mais ils vont vous dévorer. Là encore, il n’y a rien à faire… »

Merci. Bande de sadiques !

Dans la cabane de Laura Ingalls

Sur l’île, il y a une dizaine de petites cabanes cabines pouvant accueillir jusqu’à six personnes. D’une surface de 10 m², on ne risquait pas d’inviter des amis pour la soirée ! Pur hasard, notre cabane possède un screen porch, une grande moustiquaire. C’est le comble du luxe.

Après une réunion du conseil sous l’égide de Denis Brogniart, la troupe décide de mettre en place une stratégie : économiser nos deux sprays anti-moustiques pour la nuit. Pour l’instant, on est plutôt en forme et aptes à supporter les attaques répétées et agressives des moustiques.

Heureusement, on trouve refuge sur la plage, où il doit bien faire 40 degrés (et où visiblement, le sable n’est pas blanc !). Après une thèse digne d’Einstein afin de savoir comment s’installer pour que chacun puisse avoir un peu d’ombre, on finit tous la tête sous le parasol telle une étoile de mer.

Une fois dans l’eau, on joue des coudes entre les méduses, les raies, et les choses pas très catholiques qui surgissent un peu de partout. Un poisson ? Un museau de lamantin ? Ou pire, un requin ? « Dans la mer, comme dans la vie, parfois il ne vaut mieux pas savoir… » (Proverbe de moi-même !)

Cayo Costa

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Cayo Costa

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« Ouais d’accord, mais c’est n’importe quoi cette histoire de moustiques, on n’a pas encore une seule piqûre quoi ! », se vante-t-on tout en nous étalant sur nos serviettes de plage. Une réflexion de courte durée ! J’ai à peine eu le temps d’ouvrir le dernier Marie Claire que j’ai compris. Plus la nuit tombait, et plus la plage était envahie par ces insectes invisibles et sournois. Une nuée de bestioles microscopiques, avec un corps tout noir, de petits yeux rouges sanguinolents, et de grandes dents acérées tels des vampires ! Tu les imagines toi aussi ? Parfait !

Tous aux abris !

D’un commun accord, (il est fort pour nous mettre tous d’accord ce Denis Brogniart quand même !), nous envoyons le pompier de l’équipe allumer le barbecue pour faire cuire notre repas du soir. Il fait nuit, nous sommes comme des âmes en peine, blottis derrière notre screen porch. Les insectes, quant à eux, plus sadiques les uns que les autres, sont toujours de sortie. La température ne baisse pas, on suffoque, et on sue comme des porcs, la classe quoi ! On finira par manger des cuisses de poulet à moitié cuites. Tant pis, quand il faut survivre, il n’y a pas le choix !

Pour passer la nuit, nous décidons de sortir les matelas (fins et en plastique…) de la cabane, où l’air est vraiment irrespirable. La sentence est tombée pendant le feu de camp, nous dormirons dehors sous le porche, protégés par la moustiquaire trouée, histoire de pouvoir respirer – un peu -. Heureusement, l’un des membres de l’équipe est prévoyant et a apporté des lingettes désinfectantes pour nettoyer les matelas. On ne sait jamais.

L’enfer au paradis

Le groupe décide alors de dormir un peu afin de reprendre des forces en vue de l’épreuve d’immunité du lendemain. Mais les esprits de l’île en ont décidé autrement, et souhaitent défier notre mental. Après une demi-heure de sommeil, tous alignés en rang d’oignons, nous sommes réveillés en sursaut par un boucan pas possible dans notre poubelle. Une scène surréaliste dans le noir total. « Un cochon sauvaaaaage ! », hurle l’un des membres de l’équipe en délire. C’est bon, calme toi, ce ne sont que des ratons laveurs. Toi, tu sera éliminé au cours du conseil, c’est sûr.

Un orage comme sait si bien en offrir la Floride s’est ensuite abattu sur l’île avec des éclairs plus flippants les uns que les autres. La foudre est d’ailleurs tombée à quelques mètres de notre cabine. Le ciel s’est tellement illuminé que, sur le coup, je me suis dit que Dieu allait descendre sur Terre pour nous rappeler à lui. « Est-ce que vous croyez qu’on peut mourir électrocuté dans cette cabane ? », s’exprime un autre membre du groupe. Bon, toi aussi, avec tes questions à la con, tu seras éliminé.

Je récapitule : nous transpirons à n’en plus pouvoir sur des matelas en plastique répugnants, enroulés dans des draps trempés, avec un air chaud chargé d’humidité improbable, tout en nous faisant dévorer par des monstres invisibles, et étant cernés par des ratons laveurs affamés, sans oublier Dieu qui essaye de communiquer avec nous en lançant d’incroyables éclairs à deux pas de notre cabine…

Ambiance. Odeur. Si au début on essayait de se comporter comme des gens civilisés (c’est-à-dire qu’on ne se connait pas depuis très longtemps non plus quoi !), une heure plus tard tout le monde était pratiquement nu. (Pour votre bien être personnel et celui de la planète entière, vous ne verrez aucune photo).

Les heures deviennent interminables

5h du matin. « Et si on allait se baigner ? ». Un membre du groupe dit – enfin – quelque chose d’intelligent. Lui, il est bien parti pour la victoire, tiens. « Attention, une raie ! ». Histoire de varier les plaisirs douleurs, on passe maintenant aux piqûres de méduses… Le temps s’éternise, la chaleur devient insupportable, alors pour se rafraîchir jusqu’au moment de quitter l’île après ces 24 heures de « calvaire », on alterne entre des bains dans la mer et des passages sous les douches extérieures. 

La sentence est irrévocable, toute l’équipe est éliminée

13h, nous étions pile à l’heure et au garde-à-vous devant le bateau, prêts à bondir à l’intérieur afin de quitter les lieux le plus vite possible ! L’ambiance n’était plus du tout à la fête… On a malgré tout eu l’occasion de réaliser une vidéo plutôt drôle sur ce week-end passé à Cayo Costa, je vous laisse y jeter un œil !

Épilogue : une chose est sûre, on aime peut-être l’aventure, mais on est encore loin d’être des aventuriers ! Et ce qu’il y a de plus sadique dans toute cette histoire (oui, oui, car il peut encore y avoir pire !), c’est que les boutons dus aux piqûres des no-see-ums ne sont pas apparus tout de suite. Sur le coup, vous sentez quelque chose vous piquer, mais rien ne se voit sur la peau… jusqu’au lendemain ! Sans exagérer, on avait tout le corps recouvert de boutons rouges, aucune zone n’avait été épargnée et on a passé toute une semaine à se gratter férocement jour et nuit. Décidément, on n’est pas près d’oublier notre excursion sur l’île de Cayo Costa…

INFOS & ASTUCES

#1 : Pour vous rendre sur Cayo Costa, il faut d’abord réserver une cabine ou un emplacement de tente sur le site officiel. Prix de la nuit en cabine : $36/nuit pour 6 personnes. C’est une belle affaire je vous dis ! Ils imposent généralement de rester au minimum deux nuits, mais notre cabine était libre qu’une seule nuit entre deux réservations et heureusement d’ailleurs !

Ensuite, allez immédiatement réserver le trajet en bateau avec la compagnie Tropic Star. Comptez $45 l’aller/retour par personne pour une heure de navigation. Le bateau part du port de pêche de Bokeelia situé dans le Nord de Pine Island. Il y a sur place un parking à $8 par jour.

#2 : Je vous conjure de ne pas y aller pendant la saison chaude et humide. De ne pas faire comme nous en fait ! Je pense que le site est vraiment agréable entre octobre et mars. Sinon, laissez tomber, votre séjour va tourner au cauchemar !

#3 : Soyez prêts à vous retrouver sur une île sans aucune commodité ! Ni eau chaude, ni électricité, ni magasin, rien. Prévoyez absolument de tout apporter car il n’y a que de la glace et du charbon de bois en vente sur l’île.

#4 : Malheureusement, nous n’avons pas eu le courage de visiter et de profiter de l’île, qui, faut bien le reconnaitre, avait l’air superbe. Il faisait tellement chaud et les insectes étaient tellement virulents que nous sommes restés « coincés » dans l’eau pendant près de 24h, et n’avons pas dépassé un périmètre de plus de 100 mètres autour de notre cabine.