Le transport au Myanmar

Le transport au Myanmar
Visiter le Myanmar, c'est nécessairement expérimenter un tas d'options pour se déplacer. Les endroits touristiques comme Bagan, le lac Inlé et Ngapali, pour ne nommer que ceux-là, sont tous éloignées les uns des autres. C'est sans compter que les infrastructures ne sont pas nécessairement entretenues selon les standards que nous connaissons. Selon les trajets, il n'est pas impossible que les routes louvoient dans les montagnes. Louvoient beaucoup. Comme dans, on avance à 20 km/h et on se sent comme un patineur qui pratiquerait ses triples boucles piqués. Analogie, quand tu nous tiens.
Fait important : ne vous étonnez pas si votre bus roule pendant des heures vers le nord même si votre destination est au sud. C'est comme ça. Les trajets ne paraissent pas toujours logiques.
À noter qu'il est possible de voler sur de courtes distances au Myanmar. La réputation des compagnies aériennes n'est toutefois pas enviable. Si j'ai rencontré un tas de gens qui avaient choisi de voler, j'ai préféré m'en tenir aux moyens de transport jugés plus sécuritaires.
Autobus de première classe
Premier trajet, décalage quelque part dans les tibias et le bas du dos, jugement encore en transit : j'opte pour l'autobus de première classe pour relier Yangon et Mandalay. Le trajet doit durer environ neuf heures, gracieuseté d'une autoroute récente. Fidèle à mon habitude, je voyage de nuit pour économiser sur le prix d'un hôtel et pour m'aider à supporter la longueur du voyage.
L'autobus de première classe est évidemment plus cher. Chaque rangée compte trois bancs confortables, soit deux d'un côté du corridor et un seul de l'autre côté. Chaque siège est inclinable. On nous fournit une couverture, une bouteille d'eau, une bouteille de boisson énergisante et quelques pâtisseries industrielles pour les dents sucrées. Point de vue confort, ça ressemble à l'avion.
Mais voilà. Il faut bien se vêtir parce que la climatisation est particulièrement intense. Même avec trois couches de manteaux et la couverture, je craignais de grelotter. Il faut aussi noter la télévision, tout à l'avant, où on diffuse des vidéoclips ou du karaoké. Dans mon cas, le son était particulièrement élevé. Même avec des bouchons, même avec mon iPod qui tentait de crier plus fort, j'entends la voix aiguë des chanteuses birmanes. Heureusement, le silence s'est fait après minuit.
Il faut aussi noter qu'au moins un arrêt de 30 minutes est prévu, question de visiter la salle de bain et le restaurant. Pour des raisons de sécurité, tous les passagers doivent descendre et patienter à l'extérieur. Personnellement, je n'ai pas trouvé que ça valait le prix.
À noter que la plupart des trajets de nuit arrivent à destination en pleine nuit, vers 4 h du matin. C'est du moins ce que j'ai expérimenté dans tout le voyage.
Autobus de deuxième classe
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Pour franchir la distance entre Bagan et le lac Inlé, nous avons tenté de réserver dans un autobus de première classe également, mais il ne restait plus de sièges. Nous avons donc réclamé les deux derniers bancs d'un autobus de deuxième classe.
Je précise que je réservais ces billets par l'entremise de mes hôtels. J'imagine donc qu'on m'envoyait vers les compagnies les plus reconnues.
On nous avait assigné les sièges de dernière rangée, non inclinables, mais au moment de monter dans le bus, nous avons été déplacés sur les bancs de première rangée. Là encore, on nous fournissait la bouteille d'eau.
Le bus ressemblait davantage à ce que nous connaissons au Québec, avec des rangées de quatre sièges inclinables. La clim était beaucoup moins forte. La musique également. En conséquence, j'ai mieux dormi qu'en première classe...
Autobus de classe indéterminée
Entre Loikaw, à l'est du pays, et Yangon, au sud, il fallait mettre 14 heures. Plusieurs compagnies faisaient le trajet à des heures différentes. Celle que nous avons choisie nous semblait de classe plus « locale ».
Cette fois, une rangée de petits bancs amovibles avait été ajoutée dans l'allée. Nous étions donc cinq de large, sans possibilité de circuler dans le bus. La clim ne suffisait pas et les arrêts survenaient à peu près toutes les heures. Là aussi on nous diffusait des films et des images de karaoké.
Concernant le prix, ce n'était pas moins cher que les autres bus.
Minibus local
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Pour le minibus, la technique est un peu moins officielle. On attend sur le coin d'une rue donnée et la minifourgonnette finit par passer. On monte, on s'entasse et on parcourt les petites routes pendant des heures et des heures. Souvent, elle fera de petits détours pour laisser descendre les passagers directement à leur destination.
J'ai fait un trajet de sept heures de jour et j'ai apprécié le confort relatif. Il manquait seulement un peu d'espace pour les jambes. Et je suis loin d'être un géant.
À noter que les bagages sont ficelés sur le toit. Assez pour en rendre certains inconfortables.
Train
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Le train est reconnu pour être lent et les trajets pour être mouvementés. Ça dodeline de gauche à droite et parfois, on attrape des bosses par-dessus le marché.
Pour un trajet entre Loikaw et la capitale Naypyidaw, une ligne directe qui paraît courte, à vue de nez, en regardant la carte, il faut prévoir 18 heures de transport. Non merci.
C'est quand même le train que nous avons choisi entre Mandalay et Bagan. Il faut dire que le prix était dix fois plus bas pour cette option. Environ 1,80 $ pour les sept heures de train, contre une dizaine de dollars pour le bus.
Là par contre, il n'y avait pas de couchettes. Que des bancs de type métro. On sent rapidement que la population locale est habituée au transport dans le train. Tout le monde est habillé chaudement et trimbale une couverture. Aussitôt que le convoi se met en marche, plusieurs disposent leur couverture au sol et s'étendent pour dormir. C'est véritablement la position la plus efficace et la plus confortable.
Sur les banquettes elles-mêmes, il n'est pas facile de trouver une position. C'est sans compter que les fenêtres sont difficiles, voire impossibles à fermer. Le courant d'air est plus que frisquet.
Il est préférable d'apporter un bandeau pour les yeux pour couper la lumière qui demeure allumée toute la nuit.
Sinon, il y a toujours le taxi, très dispendieux, ou l'arrière d'un camion, comme le fait la population locale...