Déserts d’Amérique du Sud

Publié le 26 février 2016 par Mikaël Faujour @VoyageursDuNet

Déserts d’Amérique du Sud

L’altiplano

Cette région est bien mal connue des voyageurs occidentaux, et pourtant elle est fascinante. Depuis le nord du Chili et de l’Argentine jusqu’au sud du Pérou, la Cordillère des Andes se sépare en deux : la Cordillère occidentale et la Cordillère orientale. Entre ces dernières, l’altiplano (c’est-à-dire : la plaine d’altitude), ou puna : à 3700 m de moyenne, ce territoire abrite des sites mythiques tel que le lac Titicaca à 3812m ou le Salar d’Uyuni à 3658m.

Ce n’est pas qu’un immense désert aux paysages spectaculaires : la puna abrite des communautés andines installées là depuis des milliers d’années. Que ce soit dans les villes ou les villages, c’est l’austérité du mode de vie des habitants qui prime et qui surprend souvent le voyageur qui vient des vallées, fertiles et souriantes. Dans les campagnes, beaucoup d’éleveurs de lamas ou de cultivateurs (quinoa, maïs…), tandis que les villes comptent nombre de mineurs venus chercher fortune ou, à défaut, de quoi manger (Oruro, Potosí, San Antonio de los Cobres…). Des vies austères, difficiles, dans des zones extrêmes. Ce contraste entre la beauté surnaturelle de la puna et le mode de vie difficile de ses habitants est marquant pour qui traverse la zone.

Vue aérienne de l’altiplano entre Cusco et Puno, au Pérou. Altitude approximative : 3900 m (crédit : Commons Wikimedia/Maurice Chédel)

La puna bolivienne : Lipez et Uyuni

La Bolivie est le pays qui abrite la majeure partie de l’altiplano andin, sur une superficie couvrant un tiers de son pays. C’est d’ailleurs la carte postale du pays et l’une des images que se fait le voyageur des Andes : des immensités planes couvertes de festuca jaune. Mais l’altiplano, ce sont aussi des lagunes multicolores ou des salares, à l’image de la route des joyaux dans le sud bolivien. C’est ici, dans le Lipez, que vous ferez l’une des rencontres les plus folles avec la puna : vous roulez dans l’infini des déserts de Salvador Dalí et de Siloli, avant de découvrir les lagunas Colorada ou Hedonda.

Vous roulez des heures en 4×4 : les distances et les hauteurs sont démesurés, difficile de dire si les pics qui vous entourent sont à 5000 ou 6000 m… Il peut faire jusque – 20 degrés la nuit et il n’y a même pas de piste à proprement parler. Mieux vaut donc être accompagné d’un chauffeur-guide.

Si vous souhaitez sortir des sentiers battus, beaucoup d’options s’offrent à vous. Vous pouvez d’abord parcourir cette région en coupant par des cols et des zones méconnues, en venant de Tupiza, plus au sud, par exemple. Une fois sur le salar, au lieu de réaliser le classique Uyuni – Isla del Pescado, vous pouvez prendre quelques jours pour suivre les rives du Salar de Uyuni et rencontrer les villages alentours. Enfin, plus au nord, vous pouvez passer quelques jours avec les Uru-Chipayas, la plus ancienne ethnie des Amériques, sur le salar de Coipasa, voire pousser jusqu’au spectaculaire Nevado Sajama, le toit de la Bolivie. Entre ces sites, des centaines de kilomètres de désert, des refuges, des habitants peu habitués à voir des gringos. La Bolivie est considérée comme le pays andin le plus authentique, et c’est ce qui fait tout son charme.

Vue du Cerro Lipez, volcan bolivien

Vue du désert de Salvador Dalí (Bolivie), dont la couleur est typique

Vue du désert de Siloli (Bolivie)

La laguna Colorada (Bolivie)

Autre vue du désert de Salvador Dalí

La puna chilienne : San Pedro de Atacama

On traverse les Andes vers l’ouest, changement radical d’ambiance à seulement quelques heures de là. Nous nous rendons dans le village de San Pedro de Atacama, seconde étape de notre périple, elle aussi sacrément mythique. Nous sommes dans le désert d’Atacama, oui mais voilà : celui-ci couvre en fait tout le tiers nord du Chili ! Il abrite les plus grand observatoires astronomiques de la planète – c’est le plus aride au monde et son ciel, particulièrement découvert, est éminemment propice à l’observation astronomique – ainsi que des sites méconnus que nous vous recommandons : l’extrême nord du Chili (Arica-Putre-Iquique) ou la région de Copiapó.

La région touristique d’Atacama est en fait la zone exceptionnelle qui se trouve autour de San Pedro. Le village ne se trouve qu’à 2300 m car nous sommes dans un petit prolongement des Andes avant qu’il ne redescende vers le Pacifique. Une fois le charmant bourg visité, cap vers une autre planète : la vallée de la Lune, la vallée de la Mort, les geysers de Tatio, le Salar de Atacama et ses lagunes… Bien sûr, nous vous recommandons chaudement de vous promener avec un guide local, qui saura vous faire découvrir les plans B, avec sites et horaires moins fréquentés. Il est possible de passer deux semaines sur place sans s’ennuyer. Cette région a beau être connue, c’est une telle orgie de paysages et de couleurs qu’elle reste un incontournable.

La puna argentine : spectaculaire et méconnue

Last but not least, nous terminons notre parcours dans l’altiplano par un secret. Si Uyuni, le lac Titicaca ou Atacama sont des sites incontournables dans les Andes, il est un endroit qui condense tout ce que l’on peut voir de plus beau dans ces plateaux d’altitude. Ce lieu, c’est la puna argentine, située entre les provinces de Salta et Catamarca. Pendant 5 jours complets de route, vous verrez peu de villages, vous vous sentirez loin de tout comme jamais. Vous croiserez peut être un 4×4 de mineurs par jour, mais rien de plus. Vous dormirez chez l’habitant. Vous verrez à vos pieds des salars de 60 km de long, des lagunes turquoises dignes des Caraïbes, une ville fantôme à presque 5000 m, un cône parfait, une plage parsemée de blocs de pierre ponce ou un labyrinthe de terre rouge… Cet endroit, qui n’apparaît dans aucun guide, est à visiter impérativement avec un chauffeur-guide. Notre coup de cœur.

Plus d’infos sur les sites de nos amis de Buenos Aires et Lima : www.argentina-excepcion.com et www.peru-excepcion.com.