5 ans d’expatriations

Publié le 06 février 2016 par Jenny_myglobestory @jenny_myglobestory

Aujourd'hui, ça fait tout juste 5 ans que nous avons quitté la France pour notre première expatriation au Brésil. 5 ans déjà... C'est passé à toute vitesse ! J'ai même l'impression que le temps n'a jamais filé aussi vite que depuis que nous sommes partis de notre pays d'origine ! Initialement, nous étions censés partir pour un an seulement, le temps du contrat qui m'avais permis ce départ, chéri dans la valise... Et nous ne sommes finalement jamais revenus, par pour nous installer en tout cas. Que s'est-il donc passé pour qu'une expatriation de 365 jours se transforme ainsi en expatriation de toujours ?

L'expatriation, une question d'opportunité(s)

Un jour, alors que je cherchais désespérément un emploi en France pour meubler quelques mois avant notre grand départ en Australie (oui parce qu'à l'origine, c'était en Australie qu'on devait partir... Voir ici), je suis tombée sur une offre de VIE (Volontariat International en Entreprise) qui me semblait bien sympa au Brésil dans un laboratoire pharmaceutique de grande renommée. Vu que nous préparions vraiment tout pour l'Australie, il n'y avait aucune raison que je postule à cette offre. Nan, aucune. Mais, va savoir pourquoi, j'ai postulé quand-même. Comme ça, sans rien dire à personne, sans rien en attendre, juste peut-être pour voir si mon CV intéressait aussi l'étranger. Mais il se trouve qu'on m'a contactée en retour, et que suite à un entretien téléphonique suivi d'une visioconférence avec le Brésil, c'est moi qui ai été sélectionnée. Que choisir, du coup ? Projet de longue date en Australie où aucun travail ne nous attend, ou emploi garanti avec sécurité financière au Brésil, un pays auquel on n'avait pas forcément pensé auparavant ? Le choix a été plus que vite fait ! Il a donc suffi qu'une offre me passe tout à fait par hasard sous les yeux, et que j'y réponde pour une raison inconnue, et qu'on me sélectionne parmi les nombreux autres postulants ! Ou en d'autres termes, j'ai saisi à pleines mains une opportunité qui se présentait à moi...

Une fois au Brésil, la découverte de cette nouvelle culture a ouvert encore davantage notre esprit, les rencontres se sont enchaînées, de ces rencontres sont nées de nouvelles opportunités, de nouvelles envies... On a très vite été sous le charme de ce nouveau style de vie, et on s'est simplement laissés porter par ce vent-là. Et voilà comment on en arrive à ne pas revenir de quelque chose qui n'était censé durer qu'un an...

5 ans - 4 pays

Le 5 février 2011, voilà encore une date que je ne suis pas prête d'oublier ! Après avoir bouclé les bagages avec lesquels on allait vivre pendant un an (avec cette affreuse sensation d'oublier quelque chose d'essentiel), puis avoir dit au revoir à la famille, nous avons pris l'avion direction São Paulo. C'était pour moi une première fois à plein de niveaux : premier vol de plus de 10h, première fois dans l'hémisphère sud, première fois de l'autre côté de l'Océan, première fois que je pars réellement vivre et travailler quelque part sans prévision de retour avant un an, et j'en passe... J'étais à la fois excitée comme une puce et en même temps terrifiée par tant de nouveautés... Après quelques longues heures de vol, nous arrivions sur le territoire brésilien le 6 février 2011 pour vivre une histoire qui allait changer notre vie, notre vision du monde et de l'avenir...

À l'issue de la première année, je saisis une autre opportunité qui me permettait de faire quelques pas de plus au pays de la samba. Hélas, tout ne s'est pas tout à fait déroulé comme prévu, donc cette second opportunité n'a pas abouti à grand-chose. Alors on a simplement continué ailleurs, en saisissant une autre opportunité, en faisant d'autres rencontres, en suivant l'instinct et le destin...

Du Brésil au Portugal... Du Portugal au Canada... Du Canada à l'Australie... le tout entrecoupé de passages de transitions plus ou moins courts en France. En 5 ans, on aura vécu dans pas moins de 4 pays. Et c'est sûrement à cause de tant de changements que le temps passe encore plus vite depuis que nous sommes partis de France...

Bilan

Certains pensent qu'on a la belle vie, d'autres nous trouvent un poil instables. Ma conclusion à moi est toute autre...

Je ne dirais pas qu'on a la belle vie, ou du moins pas aussi catégoriquement que ça ; vivre à l'étranger, c'est cool, ok, mais ce n'est pas forcément la solution de facilité non plus. Il a fallu accepter de sortir de notre zone de confort (et pour ça, il faut être prêt), faire preuve de gros efforts d'adaptation afin de nous assurer une intégration partout où on est allés, et même si ça permet de mettre en pratique plein d'aspects de l'éducation que nos parents ont bien voulu nous donner, ça requiert d'être capable de presque tout apprendre de nouveau, faire face à de nouveaux problèmes en plus de ceux qui ne sont pas réglés (oui, parce que partir à l'étranger peut peut-être régler certains problèmes, mais bien souvent, certains d'entre eux sont simplement notre ombre... partir ne permet pas de s'en séparer).
Puis ce n'est pas toujours facile d' être loin de la famille, des amis, de passer à côté de moments importants de leur vie... Les choses ont été un peu moins difficiles pour nous du fait qu'on soit partis à deux, et que l'on poursuive cette aventure à deux, chaque jour plus intensément, mais ça n'anéantit pas complètement ce manque.
Là où on a la belle vie, c'est qu'on vit la vie qu'on a choisie :-)

Instables ? Non plus, surtout pas selon ma définition. Pour moi, stabilité est très étroitement corrélé à la notion d'équilibre. Quelqu'un qui est stable géographiquement parlant peut très bien être complètement instable dans sa tête... tout comme quelqu'un qui bouge partout peut très certainement être équilibré aussi. Partir et se mettre à vivre au rythme des rencontres, des opportunités et des envies, et de ce fait changer de lieu d'habitation régulièrement, ça n'a rien d'instable, surtout si on l'a choisi ;-) Ce n'est pas comme si elle résultait de changements incessants d'avis sur telle ou telle chose. Ça, oui, c'est de l'instabilité... Finalement, cette " instabilité " géographique est notre stabilité à nous, et dans ce cas, je doute qu'on puisse encore employer le mot " instabilité ".

De mon point de vue, ces 5 dernières années nous ont surtout apporté une grande richesse intérieure. On a appris tellement dans chaque pays, que ce soit sur la culture locale ou sur nous-mêmes. Chaque nouvelle installation dans un pays est un nouveau défi devant lequel on se doit de se surpasser. On découvre ainsi qu'on est capables de choses qu'on ne soupçonnait pas forcément, ou qu'on sous-estimait.
Ces 5 années nous ont permis de faire des rencontres génialissimes que nous n'aurions jamais faites en restant en France. Un véritable cadeau...
Ces 5 ans ont également consolidé notre couple. Chacune de ces expatriations riches en découvertes aux 4 coins du monde, on les a vécues ensemble ; certes, chacun a sa façon en fonction de sa sensibilité, mais on était quand-même main dans la main pour les vivre. On partage à tout jamais ces souvenirs très forts qui nous font pétiller le regard dès qu'on les évoque.

Franchement, le bilan est plutôt positif. Tout n'a pas tout le temps été rose (ça se saurait s'il existait une seule expérience de vie 100% positive), mais ce qu'il reste, c'est tout rose oui ;-)

En deux mots : aucun regret.

On parle justement de moi dans le Hors-Série de l'Express magazine , dans le dossier sur les serial-expats. N'hésite pas à le découvrir, le magazine entier est intéressant !

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