Le maire de Venise veut vendre le fort de Sant’Andrea

Napoléon n’a pas réussi à conquérir le Fort Sant’Andréa, mais la Mairie de Venise oui et pour cela y bâtir un énième hôtel de luxe alors que plusieurs sont déjà en difficultés dans la lagune !

Fort Sant'Andrea

Les vénitiens ont appris cette nouvelle par les médias qui l’ont ébruité contre l’avis du maire de Venise qui aurait souhaité que cette transaction soit faite dans la plus grande discrétion… vous comprendrez pourquoi.

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La ville de Venise essaie, depuis des décennies de reprendre possession de parties de territoires dans la lagune qui sont devenues, au fil du temps, des propriétés de l’État italien (anciennes positions militaires, anciens hôpitaux, etc…).

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Dernièrement, Rome, pour alléger ses dettes, a donc rétrocédé à la Ville de Venise les îles de La Certosa (qui est déjà mis à disposition d’un investisseur privé qui s’est engagé a y restaurer les bâtiments historiques), et le fort de Sant’Andrea qui protégeait autrefois l’entrée de la lagune à la bouche du Lido.

Aussitôt, le maire de Venise a décidé que ce fort deviendrait un hôtel de luxe, et la délibération qui a été préparée dans le plus grand secret doit être votée aujourd’hui à 17 heures.

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Luigi Brugnaro, qui depuis le mois de mai a été désigné maire de Venise à la tête de la coalition de divers groupements et partis de droite, d’extrême-droite et d’indépendantistes , est l’homme qui avait tenté d’acheter, déjà, l’île de Poveglia pour y construire un lieu d’accueil pour richissimes parvenus.

En réalité, Brugnaro qui n’a jamais digéré l’échec et la terrible humiliation que lui ont infligé les citoyens de Venise aidés par ceux du monde entier, voulait son île depuis longtemps. Le fort de Sant’Andrea sera donc vendu à l’une des nombreuses filiales de la nébuleuse de sociétés que possède cet homme qui s’arrange avec les lois à sa façon.

Cet entrepreneur a bâti sa fortune sur une des failles mise en place par Bruxelles : il embauche des travailleurs par une de ses sociétés implantées dans des pays où le cout de la main d’œuvre est très bas (Roumanie, Croatie, etc…) et les fait travailler sur des contrats obtenus en France, en Italie ou en Allemagne pas d’autres sociétés présentes dans ces pays qui sous-traitent immédiatement. C’est ce genre de pratique, hélas très répandue, qui permet de faire échapper aux fisc des sommes colossales, et qui mettent en péril les régimes de santé et de vieillesse des démocraties européennes.

Comme ces vautours n’aiment pas se mélanger avec la faune d’esclaves qu’ils exploitent, la demande est forte, partout dans le monde, de trouver des lieux paradisiaques, où il leur est possible de se livrer à toutes turpitudes, sans qu’aucun œil inquisiteur ne vienne les troubler.

Luigi Brugnaro aimerait donc transformer le Fort de Sant’Andrea, patrimoine militaire mondial, en lupanar pour parvenus qui viendrait s’ajouter à son patrimoine personnel.

Aussitôt la nouvelle connue, les associations citoyennes vénitiennes se sont mobilisées, et nous avons été prévenus.

Gianluigi

Pour l’Italie, la mobilisation se fait essentiellement sur Twitter, avec les hashtags #urgencespatrimoine #emergenziepatrimoniovenezia #sauvonslefortdesantandrea #veniseendanger

Nous avons ouvert une page dédiée à ce nouveau problème qui montre, encore une fois, que la corruption est un problème endémique de la lagune de Venise (et de toute l’Europe). Nous vous y tiendrons informé-e-s des suites, et de l’organisation de la lutte que souhaitent les vénitiens.