Je t’écoute de Federica de Paolis

Roman.
Federica de Paolis, Je t’écoute. Grasset, collection Le livre de poche, 2012. 307p. Titre original : Ti ascolto.

je-t-ecoute

Depuis quelques années, Diego parcourt l’Asie pour le Lonely Planet. Un décollement de la rétine l’oblige à quitter Shanghai pour rentrer chez lui, en Italie, se faire opérer. Diego va rapidement découvrir qu’un problème sur sa ligne téléphonique lui permet d’écouter les conversations de ses voisins. Petit à petit, il ne va plus se contenter d’écouter les appels mais il va aussi s’immiscer dans leur vie et tenter de leur venir en aide. Une jeune anorexique, une femme malade d’un cancer, des couples à la dérive… En somme, une multitude d’angoisses et de souffrances de la vie de tous les jours. A travers les conversations des autres, c’est aussi une manière pour Diego d’exister, lui qui s’est attaché pendant toutes ces années à n’avoir aucun lien avec personne, à n’être attendu nulle part.

Et quand à nouveau le téléphone a sonné, j’ai aussitôt décroché, animé de sentiments contradictoires – d’un côté ne pas être là, de l’autre la preuve, je dirais factice mais bien réelle, que j’existe, que je sens, que je vis à travers les autres.

En écoutant les autres, Diego, presque 40 ans, apprend à se connaître et se sort de cet isolement du monde, des autres. Il renoue les liens avec sa sœur Sonia, vivant aux États-Unis, et découvre l’amour avec Agnese, une jeune femme fragile et mystérieuse. Mais il va aussi lever le voile sur un secret de famille qui bouleverse sa relation amoureuse naissante.

L’écriture est fluide et l’histoire prenante. A l’image de Diego, on se plaît à écouter ces conversations téléphoniques, on veut en savoir toujours plus. Les personnages sont touchants, on partage leurs souffrances, leurs doutes, ils nous paraissent si proches de nous, terriblement humains. Pourtant, au fur et à mesure, l’histoire familiale de Diego m’a semblé trop invraisemblable, surtout par comparaison avec la justesse des sentiments des autres personnages.