La nostra democrazia è sterminio

Il est minuit et demi, ce 12 décembre 1979 lorsque Gemma Schiocchet Lis est reveillée par des hurlements terrifiants provenant de la corte Canal, dans le sestiere de Santa Croce.

Corte Canal

Certains pensent que des profondeurs de la terre, des énergies néfastes s’échappent en des points bien précis. Cette zonne de Venise, dans le quartier de Santa Croce est certainement l’un d’eux : c’est près de là que se trouve San Zan Degola et où se trouvait la taverne de Biasio, Il Mostro di Venezia.

 Jute une coïncidence ?

Cette nuit, au pied des palais si proches de la gare centrale, en face du numéro civique 656 se joue un drame.

Gemma entends des cris, se lève et va à la fenêtre.

Dans la pénombre des réverbères, elle voit deux personnes qui en poursuivent une autre. Il rattrapent ce jeune homme juste en face de sa fenêtre et le jettent violemment, à plusieurs reprises contre le mur.

Puis, les deux assaillant sortent des couteaux de leurs vestes, et les lames s’enfoncent à plusieurs reprises dans le corps de leur victime, dans le dos, la poitrine et à la tête. Ce jeune homme finit par s’effondrer sur le sol dans une mare de sang pendant que ses meurtriers prennent la fuite.

De suite Gemma, qui a tout vu, appelle à l’aide, mais il est déjà trop tard pour Claudio Costa, un jeune toxicomane de vingt-deux ans qui a succombé.

Dans un premier temps, la police privilégie la thèse d’un règlement de compte entre consommateurs de hachisch, et arrête même deux amis de la jeune victime : Gianni Zanata et Salvatore Sedda.

Rio Marin

Cependant, le témoignage très précis de Gemma les met hors de cause, et permet aux policiers d’établir un portrait robot des deux tueurs.

A une trentaine de mètres du corps du jeune toxicomane, ils découvrent une paire de lunettes de soleil, de type Ray-ban qui n’appartiennent pas à la victime, mais sont souillées de son sang. C’est le premier des indices qui les mèneront jusqu’aux deux assassins.

Ils parviennent à retracer avec assez de détails le scénario des faits :

Tout a commencé sur le campo dei Tedeschi, puis s’est poursuivi le long du rio Marin.

En novembre 1980, la rédaction de Mestre du Gazzetino reçoit une enveloppe, envoyée de Bologne, qui contient une sorte de manifeste écrit en caractères pseudo-runiques et garnis de symboles nazis : l’aigle du Troisième Reich, la croix gammée et la devise « Gott mit uns ». Il est signé d’un acronyme étrange « Ludwig« .

Revendiations Ludwig

Cette lettre revendique trois meurtres : celui de Guerrino Spinelli, 33 ans, dont la voiture où il dormait à été aspergée d’essence avant d’y mettre le feu, le 25 août 1977. Celui de Luciano Stefanato, un serveur, gay, de 44 ans, poignardé dans sa voiture le 18 décembre 1978 à Padoue, et enfin, celui de Claudio Costa.

« Ludwig » va ainsi continuer à s’attaquer à des personnes jugées « différentes » et des « lieux de vices » …

Ces meurtriers en série vont sévir dans tout le nord de l’Italie jusqu’au 4 mars 1984 à Castiglione, quand, alors qu’ils charriaient des bidons d’essence pour mettre le feu à une boite de nuit, un lieu de perdition et de corruption, ils sont pris en flagrant délit par les carabiniers.

ludwig

Wolfgang Abel et Marco Furlann nés en 1959 pour le premier, en 1960 pour le second ont commis au moins 28 meurtres dont seulement 15 leur ont été reprochés par la justice.

2011-08-13_162304

Le 10 février 1987, après plus de 21 audiences auxquelles les deux accusés ne se sont jamais présentés, la cour d’assises de Véronne les a condamné à 30 ans de réclusion chacun.

Pour aller plus loin : Storie di fuoco, sangue, follia de Monica Zornetta, chez Dalai Editore (18 ottobre 2011) ISBN-13 : 978-8866202578

 Ludwig. Storie di fuoco, sangue e follia