Libéralisation des trajets en bus: va-t-on enfin pouvoir voyager en France?

Toujours à la recherche de bons plans pour voyager plus et/ou moins cher, je vous ai déjà parlé d'Airbnb et de TrocMaison dernièrement concernant les logements à petits prix, ou même carrément gratuits pour ce qui concerne l'échange de maison.

Aujourd'hui, je découvre (un peu tard, c'est vrai!) cette histoire de Loi Macron dont j'avais vaguement entendu parler sans en connaitre le fond véritable. J'avoue que la télé et moi, ça fait deux, les journaux, c'est idem, et malheureusement, au milieu du flot inconsidéré de news nullissimes ou déprimantes, il y a parfois des informations intéressantes. Je les loupe, mais heureusement, je fini toujours par re-tomber dessus un jour ou l'autre.

La Loi Macron, kézaco?

Pour ceux comme moi n'ont pas suivi, il s'agit d'une loi visant (entre tout un tas d'autres choses) à la libéralisation des trajets en bus dans l'Hexagone.

Alors déjà, moi quand j'ai lu ça, je suis tombée des nues. Je ne savais même pas que le transport inter-régions en France était aussi encadré.

Jusqu'en 2009, il était possible de prendre un bus pour faire un trajet Lyon-Prague, par exemple (ce que Julien a fait lorsqu'il s'est rendu dans la capitale Tchèque) En revanche, et malgré les nombreux arrêts qu'il y avait sur le trajet, il lui était alors impossible de descendre à Dijon ou à Mulhouse. Le trajet était international et l'arrivée ne pouvait se faire qu'à... l'international.

Ça, c'était jusqu'en 2009. A partir de 2009, la loi s'était déjà un peu assouplie. Il aurait été alors possible à Julien de descendre à Mulhouse, mais seulement et toujours en empruntant un trajet international. Aucun trajet national et inter-région ne pouvait être proposé. Une histoire visant à protéger la SNCF d'une éventuelle concurrence, vous l'aurez bien compris.

La Loi Macron a donc modifié le tableau en autorisant les compagnies à proposer de nouveaux trajets en bus, et cette fois-ci, au niveau national. Le tout est très encadré, il n'est pas question de concurrencer les TER de la SNCF, mais de nombreuses liaisons ont néanmoins vu le jour ces derniers mois. Pour le plus grand bonheur souvent des voyageurs qui avaient parfois bien du mal à relier certaines villes, peu ou mal desservies. Ou à un tarif exorbitant.

Les grosses compagnies françaises comme Transdev (Eurolines), Flixbus, IDBUS ou encore Starshipper proposent aujourd'hui des trajets nationaux à tarif défiant toute concurrence.

Par exemple sur GoEuro, un trajet Lyon-Paris en autocar, le coût est de... ahem. 1€. Heu, oui, oui. J'ai lu et relu, cliqué jusqu'au bout, et mis à part les 0,50€ de frais de réservation, aucun autre coût n'est venu se rajouter à ça.

Bon, ok, je me dis que ce tarif-là doit être proposé à certaines dates seulement. Je fais donc plusieurs recherches, à des dates différentes, et le coût moyen que je trouve pour ce trajet est d'une quarantaine d'euros environ.

Dans ces conditions, la Sncf aura bien du mal à faire mieux, en proposant un tarif qui avoisine plutôt les 120 à 150€ A/R, selon la période choisie.

Alors, ok, il faut 5h et non 2 pour rejoindre le centre de Paris depuis Lyon. Mais personnellement, je crois que je préfère passer 5h dans un bus et payer si peu cher. Que... ne pas voyager du tout.

Car le calcul est simple pour nous. A 2 (3 avec Adrien, mais voyageant sur nos genoux, il ne paie pas de billet de train) un A/R en train pour Paris nous couterait environ... 300€. Ce qui est tout bonnement hors de prix et hors budget lorsqu'il s'agit de passer un week-end dans la capitale, de NOTRE pays! (oui, à titre comparatif, on s'apprête à acheter nos billets d'avion pour Stockholm: 274€, à 3, au départ de Lyon. Ahem...)

Trajets en bus à travers la France, un concurrence tragique pour la SNCF?

Pour moi la réponse est non. Comme je l'ai exposé plus haut, un trajet en TGV est si cher aujourd'hui que, de toute façon, on n'envisage même pas de se rendre à Paris par ce biais. Sans le bus, nous aurions pris la voiture. Mais pas le train.

Donc pour des voyageurs comme nous, le bus ne concurrence pas la SNCF, mais nous permet simplement de relier des villes où nous ne nous serions peut-être (sûrement) pas rendus auparavant.

Alors le bus, #ecogreen ou pas #ecogreen?

J'ai parcouru divers articles sur le sujet, et il en ressort en gros, que le bus serait 4X plus polluant que le train, à trajet égal.

Oui, MAIS. Cela ne tient pas compte de ce qu'engendre la construction des réseaux de voie ferrée, ni du fait que certains trains polluent peu, certes, mais voyagent à moitié plein. Ce qui réduit alors considérablement leur impact positif sur l'environnement.

Et pour en revenir à ce que je disais plus haut, nous concernant, nous ne ferions pas le choix entre un trajet en bus et un trajet en train, mais un trajet en voiture. Et il alors clairement établi que côté pollution, le bus rempli de voyageurs pollue moins que s'il avait fallu plusieurs voitures pour transporter le même nombre de voyageurs.

D'autre part, les grandes compagnies ont fait la promesse de s'équiper en véhicules neufs et le moins polluants possible. Certaines d'entre elles proposent même de compenser l'empreinte carbone en ajoutant une somme équivalente à 3% du prix du billet environ, cette somme étant ensuite ré-investie dans le développement de projets écologiques.

Premier bilan de cette ouverture du marché: 250 000 voyageurs dés le premier mois d'application

Comprenez pourquoi je n'ai même pas peur de passer 5h pour relier Paris depuis Lyon?

Contre 110 000, pour... toute l'année 2014, avant le passage de la Loi Macron et la libéralisation des transports en autocar. Il semble que le public réagisse plutôt bien à ces nouvelles possibilités de voyager en France!

Quant à moi, je n'ai pas encore testé ce mode de transport en France, et je me demande ce qu'il en est lorsque l'on voyage avec un enfant en bas âge. Si certains d'entre vous en ont fait l'expérience, venez m'en parler!

J'ai lu d'autre part quelques témoignages ici et là de voyageurs déçus de n'avoir pas trouvé un confort équivalent chez toutes les compagnies. Un point qui pourrait peut-être expliquer les différences de tarifs qui existent entre elles?

Cela me rappelle lorsque nous étions en Amérique du Sud, où nous avons BEAUCOUP voyagé en bus que ce soit au Chili, en Argentine ou au Pérou. Notre plus long trajet a duré plus de....30h.

Les avantages et inconvénients à voyager en Bus:

  • Plus écolo que la voiture: 44g de CO2/km contre 180g de CO2/km pour une voiture (et plus s'il s'agit d'une Volkswagen, arf, arf);
  • C'est moins cher que de faire le même trajet en voiture, en train ou en avion (surtout si l'on tombe sur des promos, en utilisant un comparateur de prix par exemple);
  • Les gares routières sont souvent situées en centre ville, donc plus facilement accessibles qu'un aé
  • Il faut avoir un peu de temps devant soi... 5h pour un Paris-Lyon, 10h pour un Paris-Marseille. Et pour les liaisons en Europe, 14h pour un Paris-Lisbonne. Si vous êtes pressé, ce n'est pas la solution idéale!
  • Côté confort, il y a peu de places pour les jambes et le voyage est très souvent inconfortables. Reste à voir ce que vont proposer les compagnies avec les " véhicules neufs et confortables " qu'elles ont promis...
  • Certaines compagnies proposent de choisir votre siège au moment de la réservation. Si vous voyagez seul, peu importe l'endroit où vous vous retrouverez, me direz-vous. Mais ce n'est pas forcément le cas d'un couple et encore moins d'une famille. Idem si vous avez tendance à être malade durant les trajets, placez-vous en tête du bus!
  • Vérifiez également l'équipement prévue dans le bus. Si vous avez prévu de travailler durant le trajet, ou de regarder un film sur votre PC, assurez-vous de disposer d'une prise pour brancher votre appareil et éventuellement du wifi.
  • Apportez un pull ou une couverture, même (surtout) s'il fait chaud, les chauffeurs ayant tendance à pousser la climatisation, qu'il est parfois difficile d'orienter correctement.
  • Apportez à manger, ou à grignoter, ainsi qu'à Il n'y a pas, à ma connaissance, de compagnies qui proposent des repas, comme c'était le cas en Amérique du Sud.

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