Luigi Brugnaro, le nouveau maire de Venise

Publié le 31 août 2015 par Oliaiklod @Olia_i_Klod

Suite aux élection municipales pour remplacer l’ancien maire de Venise, Giorgio Orsoni, contraint de démissionner après le scandale des pots de vins du Mose, les élections on nommé, pour diriger la ville, une coalition qui a choisi, le 15 juin 2015, pour maire, le peu discret Luigi Brugnaro.

Nos fidèles lectrices et lecteurs vont, de suite, penser que ce nom leur dit quelque chose : Luigi Brugnaro est l’homme d’affaire vénitien, qui a préempté l’isola de Poveglia contre l’association qui avait organisé une collecte internationale, et ceci « pour éviter qu’elle ne tombe entre les mains d’étrangers« .

Ce populiste proche de Silvio Berlusconi, dont il est un fervent admirateur et dont il copie la manière n’aime pas les étrangers, qu’on se le dise !

Il s’est présenté comme « indépendant », mais tous les italiens savent qu’il est proche de Forza Italia le parti fondé par son mentor. Il a été élu au sein d’une coalition qui réunit également, Area Popolare (une fédération de centre droit chrétienne, assez populiste), la Lega Nord, le parti de droite indépendantiste, Fratelli d’Italia, le parti d’extrême droite, et une liste civique qui regroupait des membres du tissus associatif vénitien hostiles à un tourisme de masse dans la cité lagunaire.

Inutile donc de préciser que la nouvelle municipalité n’aime pas les touristes qui envahissent la ville par flot ininterrompu, tous juste sont-ils tolérables à la condition qu’ils dépensent de l’argent.

Luigi Brugnaro est né à Mirano, le 13 septembre 1961 de Ferruccio, travailleur, dirigeant syndical de la Montefibre de Porto Marghera et poète et de Maria, institutrice. Il a cinq enfants : deux d’un premier mariage, Valentina et Andrea, trois avec Stefania, qui l’accompagne partout désormais, Piera Maria, Jacopo et Ettore.

Avant d’être le maire de Venise, il est le président de Umana, une holding regroupant une vingtaine d’entreprises opérant dans les secteurs des services, de la fabrication, de la construction, des sports et de l’agriculture. Mais Umana, c’est aussi une agence pour l’emploi fondée en 1997 qui est devenue en quelques années un leader dans l’industrie avec 123 agences en Italie, 5 bureaux au Brésil, 700 professionnels et 12.000 personnes employées dans les meilleures entreprises italiennes.

De 2009 à 2013 il a été président de la Confindustria Venise.

Les vénitiens pourront être attentifs, désormais, à l’attribution des marchés publics de la ville…

Il est aussi le propriétaire de de la Reyer, l’équipe de basket vénitienne fondée en 1872.

A la mairie de Venise, son mandat est clair (selon lui) : la sécurité, la lutte contre les dégradation, la relance économique.

Très actif sur les réseaux sociaux (Twitter ou Facebook), il s’est déjà distingué à l’occasion de plusieurs décisions qui provoquent le scandale en Italie (et au delà) et dont vous vous reparlerons. Xénophobe et homophobe, Luigi Brugnaro est déjà en guerre ouverte avec Elton John, résident de La Giudecca, nous aurons l’occasion d’y revenir…

Bref, tous nos ami-e-s, toutes nos lectrices et tous nos lecteurs qui aiment Venise, et nous l’espérons, les vénitiens, pourront-ils encore profiter en paix de cette admirable citée qui, depuis des siècles, était connue pour sa tempérance et comme un fourmillement de peuples venus de toutes les contrées… l’avenir nous le dira très vite.