Découverte : les cénotes de la péninsule du Yucatán

Découverte : les cénotes de la péninsule du Yucatán

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Comprenant trois Etats (Yucatán, Quintana Roo et Campeche), la péninsule du Yucatán est située au sud-est du Mexique. Illustration Commons Wikimedia.

La péninsule du Yucatán jouit d’une réputation internationale pour bien des raisons qui en font une destination touristique de masse, la deuxième destination mexicaine la plus fréquentée après Mexico. Elle est notamment connue pour l’abjecte Cancún, paradis en carton-pâte créé ex-nihilo pour attirer massivement les capitaux touristiques, ravager l’écologie environnante et devenir la capitale du suicide au Mexique. Mais surtout, c’est la richesse de son patrimoine historique – archéologique (Chichén Itzá, Tulum, Ek Balam, Uxmal, Edzná…) et colonial (Mérida, le « village magique » de Valladolid, Campeche) – qui fait le prestige et l’attrait de la péninsule du Yucatán.

Collatéralement à ces merveilles du génie humain, dont plusieurs sont classées au Patrimoine mondial de l’Unesco, une autre particularité de la région, quant à elle naturelle, mérite vraiment le déplacement pour quiconque visite le Yucatán : il s’agit du cenote, formation géologique dont la région abonde.

Le cenote, une formation géologique insolite

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Le cratère de Chicxulub et les cenotes le long de la dépression. Crédit : Commons Wikimedia.

C’est un fait singulier que l’État du Yucatán n’est traversé par aucune rivière et que la carte de la péninsule (qui compte deux autres États : Campeche et Quintana Roo) est peu balafrée de rivières ou tavelée de lagunes. Et cependant, la région ne manque pas d’eau douce : le territoire grouille de rivières et de grottes souterraines. C’est à ce réseau que sont connectés les cenotes, que l’on peut qualifier simplement de puits naturels souterrains. C’est, du reste, ce que résume assez clairement l’étymologie maya dont cenote est l’hispanisation : dzonot signifie « grotte avec eau » ; c’est un substantif que l’on retrouve dans la toponymie locale (par exemple Chikindzonot ou Yokdzonot).

La péninsule tout entière compterait pas moins de 10 000 cenotes (source : CNN México), dont seul le quart serait connu et étudié.

La formation géologique d’un grand nombre de ceux-ci remonte à l’impact de la météorite qui, équivalant à « plusieurs milliards de fois celle de la bombe d’Hiroshima », selon Futura Sciencescausa, voilà quelque 66 millions d’années, causant la formation du cratère de Chicxulub et la disparition des dinosaures par un enchaînement de cataclysmes subséquents. De nombreux cenotes constellent la périphérie dudit cratère, formant un arc-de-cercle : après l’impact, le cratère aurait formé un bassin, dont les eaux souterraines, par la dissolution du calcaire, auraient causé la formation des cavernes, puits et cenotes qui se trouvent sous la surface dans cette zone.

Plus généralement, le sol de la péninsule du Yucatán est extrêmement poreux et absorbe facilement l’eau… laquelle cause l’érosion de celui-ci, engendrant la formation de cavités, de grottes, de cavernes, qu’elles soient partiellement ou totalement inondées. Le cenote se forme lorsque le sol surplombant la caverne souterraine s’effondre, par l’effet de l’érosion. (Pour ceux que cela intéresse, voici un lien vers une explication plus savante et précise sur la formation des cenotes.)

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Etapes de l’érosion lors de la formation du cenote : 1. l’érosion de l’eau de pluie qui, filtrant à travers le sol, cause la formation de cavernes ; 2. l’érosion et le poids du sol provoquent une percée ; 3. celle-ci s’élargit. Source : « Formation of a cenote » (anglais)

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Ce graphique schématique donne une idée plus précise des rivières souterraines formées dans le sol poreux de la péninsule du Yucatán. Source : Travel Yucatán.

Derrière le mot cenote, une immense diversité de formes : certains cenotes béent vers la surface et laissent voir le ciel ; d’autres sont tout-à-fait souterrains, etc. Nous reproduisons ici une infographie du site Yucatán Secrets, qui résume les diverses formes de cenote que l’on peut trouver au Yucatán :

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A- cruche, B- murs verticaux, C- lac, D- caverne.

Du lieu sacré au lieu de loisir

Aujourd’hui des lieux de détente, de baignade et d’émerveillement – autrement dit : de loisir –, les cenotes furent autrefois considérés, par les populations mayas, comme sacrés. Outre l’aspect pratique, les cenotes représentant la principale source d’eau potable de la péninsule, ils étaient aussi la demeure de Chaak, le dieu de la pluie, ainsi que l’entrée de l’inframonde – de même que les grottes en général, dont certaines sont encore le lieu de cérémonies en hommage aux dieux du monde souterrain. L’archéologue Carmen Rojas Sandoval, de l’Institut National d’Anthropologie et d’Histoire du Mexique, et Arturo H. González González, du Musée du Désert (dont nous vous avons déjà parlé dans un article sur les musées insolites du Mexique) écrivent que « L’un des rituels les plus connus relativement aux cenotes était le dénommé Chen Ku, qui consistait à jeter des victimes dans ses eaux, comme le cas bien connu du cenote sacré de Chichén Itzá » (source : El inframundo, parte 4, en espagnol). « Frère Diego de Landa », précisent-ils également, « a relaté que les Mayas lançaient parfois des personnes vivantes dans le puits de Chichén Itzá, croyant qu’ils sortaient au troisième jour, bien que jamais ils ne réapparussent. Ce chroniqueur mentionne également que lors de certaines fêtes, des servants et des enfants étaient choisis pour le sacrifice », ce qui va à rebours de la croyance répandue voulant que seules des vierges y fussent sacrifiées.

La légende des amoureux sacrilèges de Chichén Itzá

« Une légende racontait l’histoire d’un couple d’adolescents qui dissimulaient leurs amours dans la forêt, à l’encontre de l’interdiction des parents de la jeune vierge de connaître le jeune homme, car dès son jeune âge son destin avait été indiqué par les dieux : un jour, une fois adulte, elle serait offerte à Chaac, en la lançant depuis l’autel sacré qui se trouvait au bord du cenote, donnant sa vie pour qu’il y ait toujours d’abondantes pluies sur les champs de Chichén Itzá.

Vint donc le jour de la fête principale et les jeunes amoureux se dirent au revoir avec angoisse ; et c’est alors que le brave adolescent promit à son aimée qu’elle ne mourrait pas noyée. La procession se se rendit jusqu’à l’autel et, après un temps interminable passé en incantations magiques et louanges au dieu de la pluie, vint le moment culminant où lancèrent la précieuse joaillerie et, avec elle, la jeune vierge, qui lança un cri épouvantable tandis qu’elle chutait dans le vide jusqu’à ce que son corps coule dans l’eau.

Le garçon, pendant ce temps, était descendu jusqu’à un niveau proche de la surface de l’eau caché aux yeux de la foule, puise se lança, prêt à accomplir sa promesse. Il ne manqua pas d’un délateur pour signaler le sacrilège et informer les autres ; la colère fut collective et, cependant qu’ils s’organisaient afin de capturer les fugitifs, ceux-ci s’enfuyaient.

Le dieu de la pluie punit toute la ville. S’ensuivirent de nombreuses années de sécheresse qui causèrent le dépeuplement de Chichén, joignant à la famine l’une des plus terribles maladies qui décimèrent les habitants appeurés, qui accusaient les sacrilèges de toutes leurs disgrâces.
Pendant des siècles, ces légendes tissèrent un halo de mystère sur la cité abandonnée, qui fut recouverte par la végétation (…). ».

Source : Mexico Desconocido (en espagnol).

Parmi les plus connus d’entre eux, celui du site archéologique de Chichén Itzá, qui doit son nom et sa construction mêmes à son cenote sacré (également connu sous le nom de Xtoloc), doté d’une plate-forme destinée aux sacrifices. De fait, ce cenote contenait des restes de nombreuses victimes de sacrifices… et une abondance de bijoux et parures dont elles étaient ornées au moment de leur mise à mort. Ce qui explique l’avide déprédation de l’archéologue et diplomate étasunien Edward Herbert Thompson au tournant des XIXe et XXe siècles, à quoi le Mexique obtint bien plus tard une compensation en récupérant en 1970 une partie de ce patrimoine pillé, puis, plus récemment, en 2008.

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Le cenote sacré Xtoloc, autour de quoi a été construit le célèbre site archéologique Chichén Itzá (classé au Patrimoine mondial par l’Unesco), atteste de l’importance religieuse de ce type de lieu pour les Mayas yucatèques de l’époque post-classique (Xe-XVe siècles). Crédit photo : Commons Wikimedia.

Cenotes : quid de l'écologie ?

« Le développement touristique n’est pas sans effets sur les écosystèmes qui constituent sa raison d’être. La pression touristique induit des modifications environnementales, et l’impact est d’autant plus grand que la fréquentation des intervenants est plus dense et que le milieu est plus fragile, ce qui est le cas des cenotes.
La lumière apparaît comme le paramètre essentiel pour la flore et la faune des cenotes. Ainsi dans les cenotes ouverts et semi ouverts, on rencontre du phytoplancton qui est à l’origine des réseaux trophiques. Le cortège faunistique est riche et spécifique, et les chaînes alimentaires développées.
Mais avec l’obscurité la végétation disparaît c’est pourquoi la plupart des animaux se restreignent à la zone d’entrée. Certains se tiennent cependant en zone obscure avec des signes d’adaptation – dépigmentation, perte de la vue – au profit du développement de capteurs sensoriels. Dans les cenotes fermés, les organismes se nourrissent de matières organiques issues de la surface ou provenant de cavernicoles (guano de chauve-souris). Toutes ces adaptations ont abouti au développement d’espèces endémiques uniques d’autant plus variées que certaines sont plutôt inféodées aux eaux douces et les autres aux eaux saumâtres, certaines sont d’origine continentale et d’autres marine. Les cenotes ont donc une très grande valeur en matière de biodiversité. Ce patrimoine naturel mérite considération aussi certaines réserves écologiques ont-elles été créées comme celle de Cuxtal (sud de Merida, Yucatan) qui permet d’observer ces organismes. Il est évident que ces écosystèmes vulnérables nécessitent une gestion spécifique »
, Jean-Noël Salomon, Les Cahiers d’Outre-mer n°223 (juillet-septembre 2003), « Cenotes et trous bleus, sites remarquables menacés par l’écotourisme ».

Beaucoup sont aujourd’hui dévolus au loisir des touristes, accueillant même, dans certains cas, des activités de plongée. Leur eau bleue et translucide, son caractère insolite et féerique en font un lieu hautement attractif – et aussi un enjeu lucratif pour bien des compagnies guère scrupuleuses.

Pour dépenser moins et par respect pour les populations locales, il est souvent préférable de s’y rendre sans passer par les agences locales. En effet, « de nombreux opérateurs touristiques privés (principalement de la côte caribéenne à Playa del Carmen et à Cancún) accaparent des terres qui abritent des cenotes et un bout de forêt, pour l’usage exclusif des touristes, privant ainsi la population locale de ses richesses naturelles et de ses droits de propriété. Ces agences de voyage ne font pas appel aux guides locaux pour les visites, ils gèrent transport depuis la côte, visite et baignade dans les cenotes, le tout pour 100 USD par personne, sans qu’aucune des communautés avoisinantes n’en tire profit… Un exemple : l’agence Alltournative de Playa del Carmen amène tous les jours des groupes dans la réserve de Punta Laguna, projet communautaire (…), sans faire appel aux guides de la réserve, mais en “vend” la beauté du lieu » (« Mexique, Guatemala : les sentiers du voyageur responsable par l’association EchoWay »).

Les cenotes sont souvent aisément accessibles, aussi bien géographiquement (certains ne sont distants de la route que de quelques mètres) que financièrement. Le coût de l’entrée y est souvent dérisoire (10 à 50 pesos, souvent, c’est-à-dire 0,60 à 3€), si du moins vous rejetez l’option « tout-inclus » des agences, ce qui est peut-être plus raisonnable. En effet, autant préférer, lorsqu’il y en a, un transport en bus et/ou en taxi, voire carrément en vélo lorsque ce n’est pas trop loin (cas, notamment des cenotes accessibles à partir de Valladolid) ; ce n’est guère onéreux et, humainement, c’est plus convivial que de s’y rendre par « livraisons » de touristes.

Voici donc une sélection de cenotes, certains très réputés et très touristiques en raison de leur splendeur, d’autres peut-être moins connus mais non moins dignes d’une visite..

Les cenotes de l’État du Yucatán

Autour de Mérida

Au sud de Mérida, non loin d’Uxmal et à proximité du village d’Abalá, se trouve le  cenote Kankirixché, de type caverne, offre le singulier spectacle de racines d’arbres qui ont percé la voûte et s’enfoncent dans l’eau, des stalagmites et stalactites. Il est réputé parmi les plus beaux du Yucatán.

Situés à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Mérida, se trouvent deux groupes de cenotes. D’abord à Cuzamá, où un ensemble de trois cenotes sont accessibles pour 250$MXN (soit 15,50€ pour le trajet en chariot, que vous soyez seul ou à quatre), de 9 à 16 heures. Le premier est une grotte récemment ouverte au public, peu spectaculaire ; le second est une grotte souterraine en forme de caverne, à laquelle on accède en descendant une succession de trois échelles ; le dernier, le plus beau et le plus spectaculaire, en forme de caverne, est un délice de beauté et de fraîcheur : eau turquoise et translucide où nagent des poissons-chats, voûte rocheuse où s’ébrouent des chauve-souris et des passereaux… La baignade en un tel lieu (il s’agit du cenote Chelentún) est un enchantement inoubliable.

En discutant avec les guides sur place, on apprend que la coopérative communautaire qui organisait les circuits touristiques dans ce bosquet qui, anciennement, était une exploitation agricole dédiée à la culture de l’agave fourcroydes (henequen, en espagnol), s’est scindée il y a plusieurs années. Certains auraient en effet voulu hausser le tarif – tandis que d’autres n’y étaient pas favorables. Résultat : deux coopératives concurrentes proposent depuis déjà plusieurs années, à la suite de ce différend, deux parcours : l’un pour 250$MXN (celui susmentionné), l’autre pour 350, également à bord d’un truck, c’est-à-dire un chariot tracté par un cheval à travers la forêt. Les deux circuits ont leur intérêt : les splendides cenotes Chak-Zinik-Ché et Bolom-Chojol donnent volontiers envie de pencher en faveur de l’offre la plus onéreuse. Y accéder est très aisé, en bus, à partir de Mérida, puis en tuk-tuk, lequel vous conduira aux chariots.

(NB : les informations sur ce second circuit sont incertaines : nous n’avons visité que les trois cenote du circuit à 250$MXN et n’avons pas eu le temps de vérifier de plus près ce qu’il en était de l’autre circuit ni de l’histoire de scission de la coopérative : lecteur, si tu en sais plus, merci de nous aider à mettre à jour l’information.)

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Plus loin sur la même route, se trouvent aussi les quatre cenotes de Homún. Ouverts de 10 à 17 heures, l’accès en est peu onéreux (10 $MXN l’entrée de chacun, soit 0,60€).

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NB : les passionnés d’archéologie maya qui souhaiteraient combiner leurs découvertes avec des visites de cenotes pourront, autour des sites de la Ruta Puuc (Kabah, Sayil, Xlapak, Labná…), en trouver de nombreux.

Les cenotes autour de Valladolid

Valladolid, le Yucatán, les cenotes, par Fabrice Dubesset

« Non seulement cette région du Mexique possède de belles plages et des sites mayas de premier plan, mais en plus le Yucatán peut se targuer de posséder une merveille géologique : les cenotes. La région de Valladolid possède un véritable réseau disséminé dans la campagne. Partez à la chasse aux cenotes ! Enfourchez un vélo pour la journée et n’oubliez pas votre maillot de bain. Nul besoin de crème solaire cette fois-ci : vous allez plonger sous la surface… de la terre. Des racines tombant dans une grotte via un trou creusé dans la roche, c’est l’image que tout le monde retient après une visite. Au pied des racines, un lac souterrain à l’eau cristalline. La lumière extérieure entre par cet orifice naturel pour éclairer légèrement la grotte.

Vraiment, vous aurez l’impression d’être dans un roman de Tolkien face à ce lieu unique et envoûtant. L’eau est certes un peu fraiche au premier abord. Mais il est à parier que vous aurez du mal à en sortir ensuite pour affronter le soleil du Yucatán ! »

(Fabrice, Instinct Voyageur)

A l’est de Mérida, se trouvent trois des fleurons touristiques de la région, les sites archéologiques de Chichén Itzá et d’Ek Balam (ce dernier valant notamment la visite pour être le lieu d’un des reliefs les mieux conservés de tout le monde préhispanique) et la petite ville coloniale de Valladolid, classée « village magique » (comme Bacalar). Les environs comptent de nombreux cenotes, dont certains beaucoup moins touristiques que d’autres. Quoi qu’il en soit, il est conseillé d’y aller tôt, de préférence entre 8 et 9h, c’est-à-dire avant que les cargaisons de touristes arrivent (vers 11h).

Très, très recommandable pied-à-terre à Valladolid, l’hostel La Candelaria loue des vélos pour visiter la ville et les alentours. C’est un très bon plan pour aller à la découverte des cenote. Commençons par ceux de Dzitnup, véritable centre touristique avec des infrastructures – stands de vente d’artisanat, toilettes, jardins et snacks – qui expliquent son succès et le pourquoi de livraisons de touristes par bus entiers.

Touristique ou pas, ne boudez pas votre plaisir : cette visite est impérieuse pour quiconque se rend à Valladolid. Des deux cenote qu’il est possible de visiter, à savoir Xkekén et Samulhá, c’est le premier qui est le plus inoubliable. Si vous arrivez suffisamment tôt, vous pourrez jouir du silence qui y règne, vous baigner parmi les poissons-chats, dans une atmosphère de féerie que causent les jeux de lumière, variant du bleu au pourpre, du pourpre au rouge, au vert, etc. Le tout baigné d’une diffuse lumière solaire qui perce depuis la béance en surplomb, à la surface du sol, d’où plongent aussi des racines d’arbre. Spectaculaire, inoubliable. Malgré ses charmes, le voisin cenote Samulhá vous paraîtra fade. Vous pouvez choisir de n’en visiter qu’un – que ce soit alors Xkekén ! – pour environ 50$MXN (3€) ; mais à ce même prix, après tout, pourquoi ne pas visiter le second ?

Lors d’un séjour à Valladolid, pourquoi ne pas visiter le plus proche : le cenote Zací (prononcer : « saki »), qui est situé en plein cœur de la ville. Dans les alentours, il y a ceux de Suytún, de San Lorenzo Oxman (situé sur le terrain d’une hacienda), doté en plus d’une tyrolienne (pour l’avoir visité et m’y être baigné un jour de pluie légère où j’étais le seul en ce lieu, je clame que c’est l’un des lieux les plus délicieux des environs de Valladolid !), de Tekom, de X’lakaj, tous dans un rayon de 5 à 10 km autour de Valladolid, tous quasiment déserts pour peu qu’on s’y rende tôt le matin – et même, selon la saison, à quelque heure de la journée durant la semaine.

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Le cenote Zací, au cœur de la ville de Valladolid

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Le cenote Samulhá, envoûtant par ses jeux de lumière et sa lumière naturelle pénétrant par un orifice béant sur la surface du sol, où plongent les racines d’arbres.

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Le cenote San Lorenzo Oxman : une piscine naturelle, où l’on accède par un escalier percé dans la roche. Ce lieu insolite et merveilleux est situé sur le terrain d’une hacienda convertie en lieu de réceptions (restaurant, piscine…).

Comme c’est souvent le cas, les deux sites archéologiques majeurs des environs disposent aussi d’un cenote. Non loin du site Ek Balam, au cœur de la forêt yucatèque, se trouve le cenote X’canché, géré par une coopérative, entouré de jardins, et là encore, d’une remarquable beauté.

Le cenote X'canché, à proximité du site archéologique Ek Balam, au nord de Valladolid.

Le cenote X’canché, à proximité du site archéologique Ek Balam, au nord de Valladolid.

Dans les environs de Chichén Itza, l’un des plus recommandés – et fréquentés – de la région est Ik-Kil, un puits d’eau turquoise baigné de soleil, où s’enfoncent des racines. Quelques images valent plus que bien des mots.

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État du Quintana Roo et Riviera maya

La très touristique Riviera maya, donnant sur la Caraïbe, compte un grand nombre de cenote. Le Lonely Planet intitulé « Central America on a shoestring » indique un trajet de Playa del Carmen à Tulum, le long duquel il est possible d’aller en découvrir quelques-uns particulièrement beaux et spectaculaires. Est particulièrement conseillé le cenote Cristalino, à 70 mètres de l’entrée sud de la station balnéaire Barcelo Maya. Deux autres, Cenote Azul et El Jardin del Edén, sont également accessibles le long de l’autoroute un peu plus au sud.

Dans les environs de Playa del Carmen, se trouve aussi le cenote del Cocodrilo dorado (cenote du Crocodile doré).

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Le cenote del Cocodrilo dorado (source : page Facebook de La Unión, Quintana Roo), près de Playa del Carmen.

A 26 km au sud de Playa del Carmen et 5 km au sud de Puerto Aventuras, le Taj Mahal propose d’explorer 4 cenotes, dans lesquels il est possible d’observer des fossiles de coraux et coquilles dans la roche, des stalagmites et stalactites… et où est donné un show lumineux subaquatique. Un lieu recommandé aux plongeurs, donc.

Signalons aussi, près du site archéologique de Tulum, le cenote Angelita, où les plongeurs peuvent s’aventurer à la découverte d’une rivière souterraine.

Etat de Campeche

Des trois Etats que compte la péninsule du Yucatán, celui de Campeche ne semble pas le plus touristique. A la différence des hauts lieux touristiques de la région (ruines de Chichén Itzá et Tulum, villes de Valladolid et Mérida et cenotes environnants, stations balnéaires et resorts de la Riviera Maya, etc.), l’Etat de Campeche n’est pas situé à une faible distance du point névralgique que constituent l’aéroport international et la station balnéaire de Cancún.

Cependant, Campeche aussi contient son lot de cenotes. L’un des plus connus est le bien nommé cenote azul (« cenote bleu ») situé dans les environs du village Miguel Colorado, à 65 km de la capitale de l’Etat San Francisco de Campeche. Ce n’est qu’un parmi plus d’une dizaine de cenotes situés aux alentours de ce village, puisque s’y trouvent notamment le cenote de los Patos (« cenote des Canards ») ou encore le K41, qui doit son nom à sa situation à proximité du kilomètre 41 d’une voie ferroviaire passant par là. Sans égaler la beauté de féerie des grottes de l’Etat du Yucatán, ces derniers, à ciel ouvert, ont aussi leur charme, dû à leur caractère retiré et encore relativement sauvage ; et y accéder est l’occasion d’une belle balade. Au crépuscule, c’est un spectacle étonnant qu’offre le K41 : des milliers de chauve-souris sortent pour chasser. Au cenote de los Patos, il est possible d’observer, entre autres animaux, un canard endémique de la région, le pijiji.

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Le cenote azul de Miguel Colorado (source : Campeche.com.mx).

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Le cenote K41 (source : Blog Hoteles City).

Sur le territoire de San Vicente Campich, se trouve un cenote rempli de stalactites et stalagmites, qui pourrait avoir été un important centre cérémoniel.

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Le cenote Campich (source : Blog Hoteles City).

Et vous qui avez voyagé au Mexique, quels sont les cenotes que vous avez aimés? Quels sont ceux que vous conseillez ou bien déconseillez ?

Informations pratiques

  • Crédits photo (sauf mention) : Commons Wikimedia, Voyageurs du Net.

  • Tarifs : Selon le lieu, l’infrastructure, la prise en charge logistique par une agence, le prix peut énormément varier. L’accès d’un cenotecoûte, le plus souvent, entre 15 et 50 $Mxn.

  • Ouverture : Les jours et heures d’ouverture varient d’un endroit à l’autre : il est judicieux de se renseigner soit en cherchant les renseignements spécifiques à chaque lieu sur Internet, soit en se rendant à l’Office de tourisme local.

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