Hey, mister caveman!


Pour ceux qui n’ont pas suivi, on essaie de vendre notre maison (pas pour le plaisir, ou pour s’occuper mais pour en acheter une autre!). On subit donc les agents immobiliers, les estate agents. Je me suis renseignée, pas de formation particulière ni de diplôme pour devenir estate agent en Angleterre, bref rien d’obligatoire, sur le papier. Parce que dans la réalité, il semblerait qu’il faut une bonne dose de sexisme préhistorique (d’où le titre).

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(La photo vient de là)

Notre estate agent, celui à qui on paiera une commission si par miracle il arrive à nous trouver un acheteur ne parle sérieusement qu’avec Marichéri. Il n’a visiblement jamais pensé qu’il pouvait y avoir un cerveau sous mes bouclettes, mais oui, ma petite dame, on va vous la vendre, votre maison. Quand je téléphone avec calme, sérénité et distinction pour lui demander poliment ce qu’il fiche, il est débordé, il me rappellera. Quand c’est Marichéri, trente secondes après moi, miracle, ce brave homme a soudain un temps fou pour parler des commentaires qu’ont fait les dernières personnes à visiter la maison. Quand je lui demande quels sont les arguments qu’il compte donner aux visiteurs, il me rit au nez: il ne faut pas que je m’inquiète il sait ce qu’il fait, ahaha. Quand c’est Marichéri, il lui détaille sa stratégie marketing (qui est nulle d’ailleurs, mais je ne suis peut être pas très objective). Quand je lui fais remarquer que pour le prix de sa commission, il pourrait se bouger un peu et cesser de me prendre pour une imbécile, c’est ma faute, je ne comprends rien à la vente (avant français langue étrangère, j’ai fait une école de commerce). Quand Marichéri lui affirme qu’on le paie à ne rien faire, il se confond en excuses, et s’active soudainement (et hop, il nous sort des visites de son chapeau).

Ses collègues ne sont pas mieux, même les femmes. Puisqu’on a encore un vague espoir d’arriver à vendre, d’ici 50 ans, on visite aussi des maisons à acheter. J’ai droit à la visite guidée de la cuisine, sait-on jamais, si j’allais confondre le frigo encastré avec la table de cuisson. Et Marichéri, qui déteste autant la mécanique que le bricolage est trainé dans le garage ou l’atelier, c’est super, il y a plein de prises pour brancher pleins de perceuses! Dans le jardin, on lui parle tondeuse et moi rosier (il suffit que je regarde une plante pour qu’elle se suicide et Marichéri préfère encore mettre le feu à la pelouse que tondre). Il a droit à des explications détaillées sur la chaudière et on attend de moi que je m’extasie sur le "statment wall" du salon (Le mur du fonds, avec le papier peint violet à grosses fleurs argentées. C’est du vécu, malheureusement, j’en fais encore des cauchemars deux semaines après). Quand j’essaie d’expliquer qu’on voudrait faire des travaux, je deviens transparente (et vue ma carrure potelée, il faut le faire), c’est moi qui pose les questions, c’est Marichéri qui a droit aux réponses.

Ça commence légèrement à m’agacer…et Marichéri aussi! Il déteste qu’on nous prenne pour deux imbéciles stéréotypés. Lui, ce n’est pas un caveman, un homme préhistorique, contrairement aux estate agents qui sont visiblement coincés dans un épisode de ma sorcière bien aimée à vie. Si on arrive à vendre, c’est décidé, je traduis tout ça en anglais et je leur envoie, non mais!


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Et si vous partiez à l'aventure direction un camping en Côte d'Azur ?
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