Le Saute-Ruisseau

Vous êtes nombreux, depuis que nous avions évoqué les saute ruisseau dans un ancien article, à nous demander à quoi cet objet peut bien ressembler et si on peut en retrouver de nos jours.

Saute Ruisseau

En réalité, on peut trouver cet objet insolite et si romantique sur des nombreux sites de vente en ligne de produits d’occasion (Le Bon Coin, Amazon ou  e-Bay, nous avons même trouvé un site bulgare, La Passion des Bijoux, qui propose de belles reproductions)…

Autrefois, on ne trouvait des saute-ruisseau que chez certains antiquaires spécialisés, et donc, à des prix… (censuré) allant de 30 à 50,00 €uros ou plus pour les pièces plus ouvragées, ou en métaux précieux, certains spéculateurs, se prétendant « antiquaires », en proposaient à plus de 100,00 euros.

Le Saute-Ruisseau

La crise étant passée par là, et quelques fois cela a du bon, surtout pour ramener les spéculateurs à la raison, on trouve des saute-ruisseau à moins de 10,00 €uros !

Il est revenu, donc, le temps où bien fouiner dans les brocantes et vides greniers, virtuelles ou bien réelles peut vous apporter de belles surprises.

Il s’utilise ainsi :

1) attraper le bas de la jupe grâce au crochet
2) tirez sur la chaîne à l’aide de la poignée
3) on peut même guider la jupe vers la droite ou la gauche

Utilisation de la pince à jupe

On l’appelle cependant plus communément « relève-jupe » ».

Et on trouve d’autres appellations, qui sont fausses en terme de lexicographie, mais qui, explicite l’objet faute d’en connaître le nom exact : pince à jupe, trousse-jupon, accroche-jupe, page, chatelaine…

Le saute-ruisseau date de la fin du XIXème siècle. Il s’en trouve d’ailleurs sur lesquels figurent des dates de la fin du XIXème siècle. On situe son apparition autours de 1870-1875.

On trouve alors les définitions suivantes, pour lesquelles, les dates de parution sont intéressantes et permettent de situer l’usage et la période d’intérêt de l’objet :

« Relève-jupe n.m.
1896 – Relève-jupe mobile. (in La Mode illustrée).
1904 – RELEVE-JUPE n.m. invar. Petite pince dont les femmes se servent pour relever leur jupe […] Système de bandes élastiques fixées à la ceinture et relevant la jupe au moyen de pinces. » (Nouveau Larousse Illustré)

A défaut, vous pouvez également opter pour le saute-ruisseau éco² (économique et écologique) inventé par Poséida !

Poséida et la saute-ruisseau

Pour vous aider à vous y retrouver dans vos recherches, voici quelques modèles se saute ruisseau que nous avons trouvés (nous ne vous dirons pas lesquels nous avons achetés).

Techniquement, le saute-ruisseau est une pince munie de deux pattes, dont les extrémités sont soit rondes et bombées, l’intérieur de certains est garni de patins de cuir ou de feutre, soit rectangulaires et légèrement rainurées.

Elles permettent de maintenir le tissu serré sans l’endommager.

Les pattes s’écartent par une simple pression manuelle comme pour une pince à sucre, pour les pinces les plus courantes.

D’autres systèmes d’ouverture existent, ils sont moins courants. Vous pourrez les découvrir sur les photos ci-dessous.

Le Saute-Ruisseau

Le Saute-Ruisseau

Le Saute-Ruisseau

Le Saute-Ruisseau

Le saute-ruisseau s’appelle aussi un « Suivez-moi jeune homme », car, de manière coquine, les jupes relevées des dames étaient une invitation à de doux moments… bien que, vous le savez (puisque vous êtes nos fidèles lectrices et lecteurs), en réalité, le suivez-moi jeune homme était le ruban du chapeau…

Le Saute-Ruisseau

Le Saute-Ruisseau

Le Saute-Ruisseau

Le Saute-Ruisseau

Le Saute-Ruisseau

Le Saute-Ruisseau

On notera également, que le XIXème siècle n’étant pas avare de termes imagés, le saute ruisseau désignait également les jeunes clerc de notaires :

  • Le saute-ruisseau est généralement, comme était Simonnin, un garçon de treize à quatorze ans, qui dans toutes les études se trouve sous la domination spéciale du principal clerc, dont les commissions et les billets doux l’occupent tout en allant porter des exploits chez les huissiers et des placets au Palais. — (Honoré de Balzac, Le Colonel Chabert, 1832)

Les ruisseaux dont il s’agit sont ceux de la ville, que l’on appellerait de nos jours des caniveaux : « Armé de la longue perche nécessaire au voyageur pédestre dans cette contrée coupée de canaux et de ravins, on le voyait, en parcourant les châteaux circonvoisins, franchir d’un saut des largeurs de trente et quarante pieds aussi lestement qu’un clerc d’huissier à Paris saute un ruisseau du Marais ou de la rue Saint-Honoré. » — Le Baron de l’Empire, A. Dupont, Paris, 1832, p. 9-10.