Le Gabbiotto du campanile fait des vagues

Giacomo Guardi

Certes, sur ce tableau de Giacomo Guardi nous pouvons voir une Venise vivante, avec un gabbiotto au pied du campanile, et c’est peut-être par nostalgie d’une époque et d’une ambiance qui fait aujourd’hui cruellement défaut que la surintendance de la commune de Venise a installé un container, affreux, pour y installer une billetterie annexe de l’exposition Manet et une baraque de vente de bibelots.

Seulement voilà, cette décision semblerait bien avoir été prise sans l’accord en toute connaissance de cause des conseillers municipaux (bien que nous ayons retrouvé une délibération en date du 19 avril – DG n° 163/203, a propos de la concession à la spa Venice Eventi & Marketing qu’une structure provisoire pour la période du 23 avril au 10 septembre 2013), comme le montre le nombre important d’élus qui ont signé la pétition et qui ont écrit des questions officielles pour le prochain Conseil Municipal. Il semble que la délibération ait été votée "dans la volée" sans réellement une discussion et un débat contradictoire…

Demande de Lorenza Lavini

Cette décision inique rencontre une farouche opposition des vénitiens, soutenue par quelques touristes ou étrangers qui sont de véritables amateurs des beautés de la Sérénissime. Nous avons relayé cette indignation auprès de nos fidèles lectrices et lecteurs.  Si vous vous reconnaissez dans cette définition, n’hésitez donc plus à vous joindre aux déjà 12.788 signataires, à 11 heures ce matin, de la pétition en ligne, et même laisser un commentaire, même en français : Pour signer la pétition, c’est par là  : "No al GABBIOTTO in piazza S. Marco a Venezia"

Article dans La Nuova di Venezia du lundi 20 mai 2013

Marco Agostini a répondu directement aux membres du groupe sur Facebook Rispondo con un post:
Il c.d. "gabiotto" è stato regolarmente autorizzato sia dalla Soprintendenza che dalla Giunta Comunale.
Dal punto di vista estetico non spetta a me decidere, non ne ho la competenza. Personalmente ritengo che non sia ne più bello ne più brutto dei c.d. "banchetti" che operano quotidianamente sulla piazza.
Quando è stato deciso il campanile di San Marco era ancora interessato dai lavori e non era per niente certa la data di fine lavori (ricordo che i lavori hanno avuto un ritardo di circa due anni rispetto ai tempi programmati).
Il "gabiotto" è stato richiesto dalla Fondazione Musei per realizzare una biglietteria indipendente che concenta la visita alla mostra di Manet in modo indipendente rispetto alla visita a Palazzo Ducale.
Nel "gabiotto" si vendono anche i biglietti della stagione estiva del teatro la fenice e, quotidianamente, migliaia di biglietti per il servizio di trasporto pubblico di linea ACTV: cioè nel gabiotto si svolgono tutte funzioni che hanno natura di servizio pubblico compresa la vendita dei prodotti collegati alle mostre dei civici musei che per il codice dei beni culturali sono funzioni di natura museale.
Per questo ritengo che il "gabiotto" sia utile ed abbia una sua funzione pubblica.
Ho l’impressione che, all’inizio di questo dibattito, alcuni (e sottolineo solo alcuni) di coloro che hanno sollevato la questione non contestassero tanto il "gabiotto" in se ma l’autorizzazione data dalla Soprintendenza e ciò nel momento che si sta discutendo l’applicazione della c.d. "direttiva Ornaghi" su come può essere utilizzato il suolo pubblico nelle aree vincolate.
Oggi il dibattito è moltro più ampio e non spetta a me decidere se il "gabiotto" deve rimanere o meno per il tempo previsto ma è una decisione meramente politica.
Spero di essere stato sufficientemente chiaro

Marco Agostini

Soit, en résumé : Le soi-disant "Gabiotto" a été dûment autorisé par la Surintendance, et par le Conseil Municipal.
Du point de vue esthétique n’est pas à moi de décider, je n’ai pas l’expertise. Personnellement, je pense que ce n’est ni plus beau ni laid que les "banchetti" qui travaillent quotidiennement sur ​​la place. [les banchetti, ou bancarelle sont les vendeurs ambulants agréés qui font désormais partie du paysage vénitien ; NDT] Le "gabiotto" a été demandée par la Fondation des Musées pour vendre les billets pour l’exposition de Manet, indépendamment de la visite du Palazzo Ducale.
Dans le "gabiotto" seront également vendus des billets pour la saison estivale du théâtre Fenice, chaque jour, des milliers de billets pour les transports ACTV : dans ce gabiotto ont lieu toutes les fonctions qui sont de nature du service public, y compris la vente des produits dérivés des expositions des musées municipaux.
Je pense donc que le "gabiotto" est utile et a une fonction publique. J’ai l’impression que, au début de ce débat, certains (et j’insiste sur le mot "certains") qui ont soulevé la question n’était pas tant de contester le "gabiotto" lui-même, mais l’autorisation donnée par le surintendant qui semblait ne pas être en accord avec la directive Ornaghi sur l’utilisation des espaces publics dans les zones règlementées. Aujourd’hui, le débat est beaucoup plus large et ce n’est pas à moi de décider si le «gabiotto" doit rester ou pas aussi longtemps que prévu, mais c’est une décision purement politique.

J’espère que j’ai été assez clair [fin de la traduction]

Il Gazzettino

Il va peut-être falloir demander son avis au pape François, puisqu’ils semble que monsieur Agostini prête une oreille attentive aux paroles pontificales ?

Les touristes qui veulent visiter l’exposition Manet: Ritrono a Venise ont de multiples possibilités pour acquérir les billets spécifiques : par Internet sur le site de réservation dont nous vous avions déjà donné les coordonnées dans nos précédents articles, on trouve également des billets à l’Office de Tourisme, et au Palais Ducal, où la caisse spéciale n’est pas prise d’assaut, bien au contraire.

Quand nous avons visité l’exposition, trouver les billets n’était pas un problème, sans avoir besoin d’un gabbiotto laid et inutile.

Quoi qu’il en soit, si le surintendant a donné à Pietro Rosa Salva, de Venice Marketing & Events, l’autorisation sans qu’il y ait eu une décision réellement votée en connaissance de cause par les conseillers municipaux, nous sommes, donc, avec cette affaire de Gabiotto, devant un des plus grands scandales municipaux depuis que Giorgio Orsoni à été élu.

Cela pourrait bien coûter au maire sa place, et si jamais il y a eu corruption, quelques démêlées des impétrants avec la justice italienne… peut-être… un jour…

Il Gabbiotto della Piazza San Marco, a venezia - photo Manuel Boggi Tiffi