Comment choper un Allemand ?

Comment choper un Allemand ?

Photo : Jérôme Gué

Pourquoi un article sur ce sujet ? Parce qu’ici les règles du jeu sont totalement différentes de celles à laquelle notre culture française nous a habitué. Et il vaut mieux les connaître sous peine de postuler au couvent au bout de quelques mois en pensant que notre charme est resté bloqué dans l’avion, quelque part entre Paris et Berlin.
De fait, ici, ce sont les femmes qui draguent et les hommes qui minaudent. Du coup vous pourrez passer des soirées entières en mini-jupe sans qu’aucun mâle ne vous accoste. Cette absence d’harcèlement masculin est très agréable au début mais inquiétante au bout d’un certain temps.

En fait tout est parti des femmes. Celles qui ont reconstruit l’Allemagne après la guerre, qui ont édifiés des collines avec les débris de la guerre, qui ont appris à leurs filles à être indépendante et à leurs fils à pisser assis. Le féminisme a castré nos pauvres Allemands qui n’osent plus faire de compliments (une offense à l’intelligence des femmes !), n’ouvrent pas la porte devant une demoiselle (eh oh on peut se débrouiller toute seule !), nous embrasser car en fait, peut être que ce n’est pas ce que l’on désire…

Mes expériences avec nos voisins germains m’ont presque amené au renoncement. Il y a eu la premier qui m’avait invité au sauna sans me préciser que la tenue d’Eve était requise. Cet autre qui me faisait de grandes accolades dans le dos en guise de bonjour alors que la veille, un peu alcoolisé, il m’embrassait fougueusement. Celui que je pensais gay mais qui finit par me plaquer contre un mur. Et enfin l’amoureux transi qui ne me rappela jamais car persuadé d’être trop petit par rapport à moi (en fait on faisait la même taille).

J’ai donc fait appel à mes copines françaises qui ont réussi à choper un allemand, et surtout, qui sont parvenues à le garder ! Évidemment il n y a pas de recettes, comme toute relation entre deux êtres humains, c’est compliqué. J’ai aussi interrogé mes amis allemands pour comprendre ce qui se trame dans leur cerveau. C’est difficile de distinguer la part de personnalité et la part de culture dans le comportement et les réactions de chacun. J’espère donc que vous ne prendrez pas cet article trop au sérieux, il est évidemment très cliché… mais aidera peut être certaines à acquérir les bases de la drague à l’allemande.

1. L’approche

Égalité oblige, c’est autant aux femmes qu’aux hommes de faire le premier pas. C’est du moins ce que me déclarait un Allemand. Mais en réalité ce sont plutôt les nanas qui font les premiers pas, proposent le premier rendez-vous (le deuxième, le troisième…), font les yeux doux et embrassent l’objet de leur désir. Si vous attendez qu’il vous drague il faudra faire preuve de patience (ou le faire boire).

2. La suite

Vous l’avez mis dans votre lit ? Bravo ! Mais ce n’est que le début de la quête. Car ce sont les jours suivants que les difficultés vont arriver. Déjà il faudra jongler avec les langues, l’allemand, l’anglais, le français, l’espéranto… Bref trouver celle qui sera la plus facile pour vous deux. Et ne pas attendre qu’il vous rappelle. Car là encore l’initiative est appréciée et ce n’est pas une tâche qui incombe spécialement à l’homme.
Et après ? Et bien il faudra se débrouiller et ne pas vous énerver parce qu’il vous dit les choses en face. C’est l’une des qualités/défauts qui est le plus ressorti dans mes recherches. La Franchise ! Si les Français auraient tendance à vous lancer des fleurs pour vous faire plaisir, un compliment venant d’un Allemand se mérite (mais il a d’autant plus de valeur). Un Allemand me confia qu’il n’arrivait pas à faire un compliment s’il ne le pensait pas vraiment. Et même pour être gentil/poli/délicat ? Non, impossible !
Une copine m’indiqua que son copain lui disait tout franchement, sans prendre de pincettes. Que ce soit pour lui dire qu’il la trouvait jolie ou pour se plaindre de sa nonchalance en matière de ménage. Ne vous braquez pas, ce n’est pas dit méchamment mais en toute franchise (et avec un grand manque de tact).

3. Le cas berlinois

A Berlin, ville de la liberté et de tous les plaisirs, le nombrilisme règne en maître. Chacun est passionné, ne vit que pour atteindre ses objectifs (devenir DJ résident au Berghain, Artiste performeur, Créateur de start-up, Blogueur célèbre…) et profiter de sa vie rêvée au milieu des open-air entre potes. Du coup, sentiments et relations sont souvent vus comment des entraves à cette liberté, voir dangereux pour l’équilibre. On ne sait jamais, on risquerait de tomber (au sens propre) amoureux ! Ajoutez à cela une certaine timidité à faire part de ses sentiments et vous obtenez un homme incapable de vous déclarer sa flamme et surtout effrayé par ce feu interne qui dévore son petit cœur. Pas question de se faire avoir… Hop, je te quitte femme de mes rêves !

4. Les plus de la Française

Allez, ne nous plaignons pas, il suffit de babiller en allemand avec son accent français si « suss » pour que notre Allemand tombe sous le charme. Il parait que nous sommes aussi appréciées pour notre féminité qui fait parfois défaut aux Allemandes (elles associent coquetterie à manque de caractère). Nous on assume très bien notre coté séductrice et intellectuelle… enfin, n’en faites pas trop dans le flirt quotidien et pluriel, ça risque de faire détaler votre teuton tout juste apprivoisé.

5. Les conseils pratiques

- Faites le boire
- Laissez-le gagner à un jeu de société (ou au babyfoot) pour lui donner confiance en lui
- Choisissez un Allemand acclimaté à la culture latine
- Dites que vous écrivez un article sur « comment séduire les Allemands qui sont si coincés ». Il fera tout pour vous prouver qu’il est autant à la hauteur qu’un Français.

Allez, vous pouvez vous déchaîner dans les commentaires ! Je suis certaine que vous avez plein d’expériences qui infirme tout cet article.

Messieurs les Français, je me pencherai peut être sur votre cas plus tard mais dans les débuts vous ne devriez pas manquer de propositions.