Persévérance.

Depuis mars dernier et le décès brutal de mon beau-frère, ma famille — qui se résume aujourd’hui à ma fille, mon mari et moi — tentons de survivre à ce manque cruel.

Nous essayons tant bien que mal de reprendre notre vie, de poursuivre notre route malgré une situation qui nous échappe parfois. Entre le notaire, une personne tapie dans l’ombre qui essaie de nous nuire et les avocats, il nous arrive de perdre la tête. De ne plus savoir quelle route emprunter pour trouver la sérénité.

Mais chaque matin, nous nous levons.

Chaque matin, nous essayons encore.

C’est cela, la persévérance. Pas une force héroïque que l’on brandit, mais un souffle fragile qu’on protège du vent. C’est continuer à avancer quand tout semble figé. C’est oser sourire, même brièvement, alors que le cœur est encore lourd.

La douleur n’a pas de calendrier. Elle revient, s’installe, se tait, puis recommence. Mais au fil des jours, quelque chose en nous change : on apprend à vivre avec. À reconnaître que la vie ne redeviendra peut-être jamais comme avant, mais qu’elle peut encore contenir des moments de paix, des instants de beauté, des éclats de tendresse.

La persévérance, c’est aussi accepter de ne pas tout comprendre.

De ne pas toujours savoir pourquoi les choses arrivent.

C’est se dire : je ne contrôle pas tout, mais je choisis de rester debout.

Certains jours, la fatigue prend le dessus. Les démarches, les mots durs, les injustices… tout semble trop. Et pourtant, au détour d’un regard, d’un rire de ma fille, d’une main qui serre la mienne, quelque chose renaît. Un peu d’espoir, un peu de lumièreNous avançons à notre rythme, lentement parfois, maladroitement souvent, mais ensemble. Et c’est sans doute là le secret : ne pas se juger, ne pas se comparer, simplement faire de son mieux, chaque jour.

Alors oui, le vent souffle fort. Parfois il nous bouscule, parfois il nous glace. Mais il nous apprend aussi à mieux tenir nos racines, à écouter le silence, à sentir la vie, même dans la tempête.

Et ce jour-là, nous comprendrons que la persévérance n’était pas un fardeau, mais une forme d’amour — celle que l’on se donne pour continuer à vivre.

Ce billet participe au Projet 52 organisé par Du côté de chez Ma. Plus d'infos  ici