14 janvier – Les mots du retour

Ca y est. L'heure de l'annonce a sonné. Les gens savent que 2024 sera fait d'un déménagement !

Nous recevons donc toutes sortes de messages qui se veulent être gentils et bienveillants - et oui, nous avons hâte de revoir les amis et la famille. Mais parfois, sans le vouloir, certains sont maladroits lorsqu'ils commentent notre retour.

Pour ceux n'ayant pas déménagé d'un pays à un autre, voici donc un petit mode d'emploi non exhaustif des choses à ne pas dire à des expatriés qui déménagent 😅 :

  • " Vous rentrez définitivement ? " - Cette remarque est celle que j'entends le plus. Je comprends ce qu'elle sous-entend : un retour pour vivre dans le pays de départ et non des vacances. Cependant, tout expatrié aura des palpitations en entendant le mot " définitif ". Je n'ai pas 85 ans, qui sait de quoi demain sera fait ? Pourquoi devrais je anticiper mes 40 ou 50 prochaines années avec un simple déménagement ? Rien n'est définitif dans la vie et je trouve cela rassurant !
  • " Ah, vous avez un déménageur, tranquille ! " - Euh. Oui... enfin... en Suisse, j'ai déménagé un certain nombre de fois, mais là, il ne s'agit pas de déménager de Lausanne à Morges en louant un camion. Nous allons changer de pays et traverser des mers. Au-delà des cartons, il nous faudra régler une tonne de détails administratifs (et dans une langue qui n'est pas la nôtre)... tout trier, résilier, annoncer, s'assurer que nous ne laissons pas un élément essentiel partir par erreur dans le container, tout scanner, tout récupérer et ne rien oublier. Et en sachant qu'il faudra recommencer de l'autre côté... Heureusement que nous avons l'aide de déménageurs, ou nous ferions une syncope.
  • Mais comment ça, tu es triste ? Tu n'es pas contente de nous revoir ? - Oui. On se réjouit de revoir la famille et les proches. Nous sommes contents sur de nombreux aspects. Mais nous sommes aussi tristes - et stressés... et nostalgiques. Nous allons laisser derrière nous de nombreux amis, un pays qu'on a adoré, une routine, de nouvelles habitudes... des choses que nous avons apprises ! Nous sommes donc contents mais nous avons aussi le droit d'être tristes et ce n'est pas parce que nous sommes tristes, que nous ne sommes pas heureux de vous revoir ! Et on aurait très certainement envie de pouvoir parler de ces diverses émotions avec vous sans avoir l'impression que ça vous vexe.
  • Mais quelle jolie parenthèse vous avez vécue là ! " - Hurm... je n'ai pas vécu de parenthèses ni d'aventure ou d'expérience. Ces six dernières années ont été ma vie. Ma vraie vie. Je n'ai rien mis sur pause. J'ai vécu, changé... juste vécu ma vie, la vraie vie. Pour moi, ça a été six années capitales ! Pas une parenthèse imaginaire.

Sur ce, je retourne à mon tri et mon dépoussiérage !