La communication interculturelle, ou quand les cultures s’entremêlent

La communication interculturelle, ou quand les cultures s’entremêlent

Toutefois, la communication entre cultures ne va pas de soi. Tout individu est en effet influencé par son propre bagage culturel, il voit le monde à travers un filtre que l’atmosphère dans laquelle il a évolué lui a subrepticement dicté. Les objets qui nous entourent, les paysages, les actions, les paroles… Tout a une signification différente en fonction de notre manière de les appréhender. Notre façon de penser et d’agir est ainsi régie par toutes sortes d’idées reçues et de mœurs acquis depuis notre naissance. Se pose alors la question de savoir comment est possible un réel échange entre deux individus dont les cultures diffèrent. Une réflexion de Lola Thans, de l’agence de traduction Cultures Connection.

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Au-delà des mots

La communication interculturelle excède les mots. Il ne s’agit pas d’une traduction littérale des mots placés les uns derrière les autres. Chacun de ces mots est chargé de sens, sens qui est ancré dans une culture particulière. Dans une autre culture, ce même mot peut avoir un sens différent, se référer à un autre concept ou encore avoir une connotation négative, positive, ou autre. Communiquer avec une personne issue d’une autre culture demande ainsi un certain degré d’adaptation. Il convient de toujours prendre en compte les différences culturelles qui entrent en jeu dès le début de toute communication.

Le poids des mots

Les mots, ces quelques lettres joliment alignées, sont lourds de sens, de valeurs et de normes. Ils renvoient immédiatement à une image mentale qui varie d’une culture à l’autre. C’est ainsi que naissent les quiproquos, les malentendus, et parfois même l’incompréhension voire l’outrance. En effet, certains concepts abordés naturellement chez l’un, peuvent provoquer un véritable malaise chez l’autre.

Prenons l’exemple de la Chine. Dans ce pays, il serait extrêmement malpoli d’offrir un pourboire à un serveur, il pourrait se sentir rabaissé au rang d’esclave. Au moment de payer l’addition, adresser un regard sympathique au garçon de café en lui disant « Gardez le reste » reviendrait à l’insulter. Cette phrase serait par contre reçue avec un sourire et un « merci » en France.

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Le pouvoir des gestes

La gestuelle occupe également une position très importante dans la communication interculturelle. Certains gestes ou certaines actions peuvent choquer dans certains pays alors qu’ils n’attireraient même pas l’attention dans d’autres. Ils peuvent être mal interprétés ou incompris. Voici quelques exemples qui vous certainement vous surprendront :

En Iran, lever le pouce revient à faire un doigt d’honneur.

En Asie du Sud-Est, faire signe à quelqu’un de s’approcher à l’aide de l’index peut être interprété comme un manque de respect.

Au Vietnam, croiser les doigts est un geste obscène, il fait référence au sexe féminin.

Dans les pays musulmans, il est impensable de manger avec la main gauche, considérée comme impure.

Si vous mettez les mains sur vos hanches en Indonésie, vous défiez votre entourage. Vous êtes « en position de combat ».

Au Japon, il est très insultant de tendre un objet d’une seule main à quelqu’un.

Ces quelques exemples montrent à quel point les différences culturelles peuvent porter à confusion et entraver une bonne communication. Tout individu doit certes comprendre qu’un étranger n’est pas au fait de ces différents codes, mais avant de se rendre dans un pays, il convient toujours de se renseigner un tant soit peu afin d’éviter toute situation déplaisante.

Dans ce type de contexte, les cultures, les mœurs, les traditions et les mentalités s’entremêlent. Là est toute la beauté de la communication interculturelle, exercice aussi intéressant qu’enrichissant. Et puis, ne vous en faites pas, nombreux sont ceux qui sont parvenus à traverser le champ de mines culturel et s’en sortir indemnes.